En 2024, la fabrication additive métallique s’est de nouveau distinguée par sa dynamique. Une tendance amorcée il y a 7 ans, et qui dans un contexte de morosité du marché vient quelque peu compenser la faible croissance à un chiffre de cette industrie.
Dans son dernier rapport, le cabinet d’études VoxelMatters a rapporté que le marché mondial des imprimantes 3D métal a progressé de 25 %, ce qui correspond à un chiffre d’affaires de 2,35 milliards de dollars en 2024, contre 1,84 milliard de dollars l’année précédente.
Dans le détail, le rapport fait état de 5 239 systèmes de fabrication additive métallique vendus cette année là, dont 460 systèmes différents, par 136 fabricants. Cela signifie qu’environ 11 unités de chaque système ont été vendues au cours de l’année.
Pour mieux comprendre l’ampleur du marché et son potentiel de croissance, mais aussi relativiser, VoxelMatters établit une comparaison avec le secteur de la CNC, où la vente de machines atteint près de 84 milliards de dollars par an. Cela correspond à environ 150 000 unités, à un prix moyen de 500 000 dollars chacune, vendues chaque année.
« Il n’y a pas que de bonnes nouvelles. Dans une industrie mondiale relativement petite avec de très faibles marges, comme la fabrication additive (qui représente moins de 1 % de l’ensemble de la fabrication aujourd’hui), même une croissance de 25 % n’est pas suffisante pour que tout le monde prospère et que les entreprises génèrent des bénéfices importants (ou même pour éviter des pertes). » abonde David Sher, le CEO de VoxelMatters.
« si certains grands noms ont ralenti, la véritable histoire est celle de la résilience et de l’expansion, en particulier de la part des nouveaux acteurs et des PME en pleine évolution »
(Source : VoxelMatters)
Dans le détail, le rapport fait état d’une hausse de 28 % des machines, tandis que la consommation de matériaux a progressé de 35 %. Sur le plan régional, VoxelMatters confirme l’analyse faite par ses homologues AM Research et Wohlers, selon laquelle cette croissance a été largement tirée par l’Asie, plus particulièrement la Chine et l’Inde.
« Notre dernier rapport chez VoxelMatters montre que si certains grands noms ont ralenti, la véritable histoire est celle de la résilience et de l’expansion, en particulier de la part des nouveaux acteurs et des PME en pleine évolution. » a commenté le cofondateur de VoxelMatters, Francesco
Sans surprise, le fabricant qui s’est le plus illustré, et qui récolte les éloges dans tous les derniers rapports, est Nikon SLM Solutions. La société japonaise a vu bondir son chiffre d’affaires de 36 %.
Une tendance qui devrait se maintenir, voire se renforcer, en 2025, soutenue par la forte demande dans les secteurs aérospatial et de la défense, ainsi que par l’annonce faite en juin dernier par l’entreprise : la production de sa NXG XII 600, une imprimante 3D métal grand format à fusion laser sur lit de poudre « American Made », dans sa première usine californienne. Une initiative qui a pour objectif de réduire les délais de livraison, d’améliorer le support client et de consolider sa position sur le marché américain.
Dans une moindre mesure, d’autres acteurs se sont également distingués, à l’image de Mitsubishi, TRUMPF ou DMG Mori, sans oublier des entreprises en forte croissance comme Meltio, AddiTec, ValCUN, InssTek, et bien d’autres encore.
« Le marché de la fabrication additive métallique continue d’être stimulé par de grandes entreprises vertueuses qui peuvent répondre à la demande d’un nombre croissant d’applications d’utilisation finale »
(Source : VoxelMatters)
Autre procédé en forte demande dans les secteurs de l’énergie, de la défense et du spatial, le WAAM (Wire Arc Additive Manufacturing) a connu le taux de croissance le plus élevé parmi les techniques de fabrication additive métallique, enregistrant une hausse de 80 %, selon VoxelMatters.
Sur ce segment les entreprises spécialisées telles que qu’AML3D, MX3D, WAAM3D ou encore Gefertec, occupent une place croissante sur le marché. Parallèlement, d’autres acteurs proposant des technologies filaires, comme Sciaky (EBAM) et Norsk Titanium (RPD), connaissent un regain d’activité après avoir surmonté des années plus difficiles.
Le segment du jet de liant métallique connaît lui aussi une croissance marquée, portée notamment par les américains HP et Colibrium Additive (GE). En parallèle, le constructeur chinois EASYMFG consolide sa position sur le marché chinois, s’affirmant aux côtés de Desktop Metal comme l’un des leaders mondiaux de cette technologie. D’autres technologies de type MIM (Metal Injection Molding) ont également contribué à cette dynamique, avec des acteurs comme Mantle, Incus, Triton ou Rapidia en première ligne.
Fait intéressant, si le marché de la fabrication additive continue d’être stimulé par de grandes entreprises, les PME innovantes représenteraient plus de 50 % de la croissance. « Le marché de la fabrication additive métallique continue d’être stimulé par de grandes entreprises vertueuses qui peuvent répondre à la demande d’un nombre croissant d’applications d’utilisation finale à forte valeur ajoutée, et par des PME qui lancent de nouveaux produits. » explique David Sher, le CEO de VoxelMatters. « Ceux-ci représentent plus de 50 % des revenus du panel de VoxelMatters, ce qui rend difficile une quantification précise. C’est pourquoi nous surveillons plus de 400 entreprises rien que pour la fabrication additive métallique. »
Enfin, pour finir sur une note plus positive, les deux autres chiffres à retenir dans ce rapport, est que le marché total de la fabrication additive métallique a généré environ 4,7 milliards de dollars en 2024, et que les projections tablent sur une croissance jusqu’à 59,8 milliards de dollars d’ici 2034.
(Source : VoxelMatters)
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