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Sciaky reçoit une commande pour de grandes pièces en Inconel 718 dans le domaine de l’énergie

Exemple de pièce imprimée via la technologie de Sciaky avec un fil d'Inconel 718

Exemple de pièce imprimée via la technologie de Sciaky avec un fil d’Inconel 718

Sciaky refait parler de lui. Filiale de la société américaine Phillips Service Industries (PSI), ce fabricant américain spécialisé dans les systèmes de fabrication additive métal à faisceau d’électrons (EBAM), a récemment déclaré avoir reçu une commande pour la production de pièces en Inconel 718 « pour un projet de production d’électricité« .

Si vous découvrez Sciaky, cette entreprise est l’un des principaux fournisseurs de solutions d’impression 3D métal et de systèmes de soudage avancés dans le monde. Jusqu’alors, ses collaborations connues concernaient essentiellement les secteurs de l’aérospatial (Airbus, Lockheed Martin…) et de la défense.

On se souvient qu’en 2022, Turkish Aerospace Industries (TAI), une entreprise publique turque spécialisée dans la conception et la fabrication de systèmes aérospatiaux, lui avait passé commande pour son système EBAM 300. Objectif : imprimer de grandes structures en titane.

Pour cette nouvelle commande, ce que l’on sait, c’est qu’elle porte sur le dépôt de plus de 317 kg d’Inconel 718, et sur des composants liés à la production d’électricité. Sciaky précise qu’il s’agit d’un alliage nickel-chrome haute performance couramment utilisé dans les environnements exigeants nécessitant une robustesse et une résistance à la corrosion supérieures.

En effet, l’Inconel 718 est matériau extrêmement robuste, reconnu pour ses applications dans des secteurs exigeants comme l’aérospatiale, la production d’électricité et l’industrie pétrolière et gazière, où sa résistance aux conditions extrêmes est un atout essentiel.

Basée sur un procédé de type DED (dépôt de matière sous énergie concentrée), la technologie développée par Sciaky fonctionne à partir d’un faisceau d’électrons dont l’énergie permet de fusionner directement du fil métallique. Elle se présente sous la forme de systèmes évolutifs qui permettent de créer des pièces pour une variété d’industries nécessitant des grandes pièces métalliques.

Grâce à ses systèmes, il est possible d’imprimer de très grand composants métallique pouvant mesurer jusqu’à 6 mètres de long, et à des vitesses très élevées, soit jusqu’à 18,14 kg de métal par heure.

« Notre technologie de fabrication additive améliore non seulement la vitesse de production, mais aussi les propriétés des matériaux grâce à un contrôle précis du processus de dépôt », commente Scott Phillips, président de Sciaky. « Nous sommes fiers de pouvoir fournir une quantité aussi importante de matériau haute performance, grâce à notre expertise en technologies additives.»

« le seul système de contrôle adaptatif en temps réel du marché de l’impression 3D métal capable de détecter et d’auto-ajuster numériquement le dépôt de métal avec précision et répétabilité »

Imprimante 3D EBAM 300

Système EBAM 300 de Sciaky (crédits photo : Lockheed Martin)

Concernant les problématiques de contrôle et de surveillance, la technologie EBAM de Sciaky peut également compter sur IRISS ® – un système d’imagerie et de détection en temps réel intercouche, que l’entreprise revendique comme « le seul système de contrôle adaptatif en temps réel du marché de l’impression 3D métal capable de détecter et d’auto-ajuster numériquement le dépôt de métal avec précision et répétabilité. » indique l’entreprise américaine. « Ce contrôle innovant en boucle fermée est la principale raison pour laquelle le procédé d’impression 3D EBAM de Sciaky garantit une géométrie, des propriétés mécaniques, une microstructure et une composition chimique des métaux homogènes, de la première à la dernière pièce. »

La liberté de forme pour les grandes pièces métalliques n’est pas le seul bénéfice de cette technologie. Son autre atout par rapport aux autres approches, est que les fils de soudure sur lesquels il repose, sont des matériaux bien plus abordables que les poudres métalliques utilisées en frittage laser.

L’autre intérêt, réside dans sa capacité à réduire drastiquement les délais d’approvisionnement. Particulièrement longs pour ce type de pièces de grande taille , ils peuvent passer de plusieurs mois, à seulement quelques jours ou quelques semaines

Certaines entreprises comme EDF, qui explorent déjà des technologies similaires, mettent également en avant leur intérêt pour la réparation des pièces volumineuses, souvent difficiles et coûteuses à remplacer. Il est possible de recharger des surfaces usées ou d’ajouter des éléments sur des pièces existantes.

En 2022, le géant français du nucléaire avait communiqué sur son premier anneau d’étanchéité imprimé en 3D. Un composant mesurant un mètre de diamètre pour 100 kg et dont le rôle est d’assurer la protection de la vanne en cas de problèmes de fuites.

Alexandre Moussion