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Impression 3D métal : MX3D installe son premier système WAAM M1 au Canada

Imprimante 3D métal de type WAAM développée par MX3D

Rendue célèbre par son fameux pont d’acier 3D installé au-dessus d’un canal d’Amsterdam, la start-up néerlandaise MX3D n’en reste pas moins au début de son histoire. Si pendant 8 ans l’entreprise a fait la démonstration de sa technologie d’impression 3D WAAM (Wire Arc Additive Manufacturing) en réalisant plusieurs pièces métalliques à grande échelle pour le secteur du design et de l’industrie lourde, notamment un banc de 10 m, un bras de robot et une pièce de pipeline, elle n’a réellement commencé à commercialiser sa solution qu’en 2021.

Basée à Amsterdam, MX3D incarne cette nouvelle génération de systèmes de fabrication additive métallique venue offrir une alternative aux poudres et aux lasers, en les remplaçant par des fils de soudure et des arcs électriques. Certes en deçà du niveau de précision et de finition qui caractérisent les machines PBF (fusion laser sur lit de poudre), ce procédé à dépôt d’énergie concentrée offre l’avantage d’être plus rapide et moins coûteux à exploiter. Ce qui explique l’intérêt grandissant des acteurs de l’aérospatial pour cette approche. Le plus connu étant probablement Relativity Space, une start-up américaine qui tout récemment s’est illustrée en faisant décoller une fusée presque entièrement imprimée en 3D à partir d’un procédé similaire.

Un an après avoir fourni le géant de l’automobile BMW, MX3D s’est félicité d’avoir décroché un nouveau client hors de ses frontières. Sa technologie a cette fois-ci atterri au Canada. Plus exactement à l’Université Dalhousie, située près de Halifax, où a été installé son système MX3D M1. En plus de servir de support pour la recherche universitaire sur la technologie et les méthodes WAAM, la machine sera d’une aide précieuse pour la mise en oeuvre de projets innovants.

« La fabrication additive métallique devenant de plus en plus populaire dans diverses industries, il est crucial que nous développions des méthodes de pointe pour tester et surveiller afin de libérer pleinement son potentiel »

Bras de robot imprimé en Inox et dont la géométrie à été optimisée topologiquement à partir d'une pièce existante d’ABB

Bras de robot imprimé en Inox et dont la géométrie à été optimisée topologiquement à partir d’une pièce existante d’ABB (crédits photo : MX3D)

« Ils utiliseront également la technologie pour les tests de développement sur les matériaux des composants dans les industries manufacturières. » a indiqué MX3D. « Les chercheurs de notre institut et moi sommes impatients d’observer comment le secteur manufacturier au Canada dans de multiples industries réagit à cette nouvelle technologie. » a ajouté Ali Nasiri, professeur à l’Université Dalhousie. « La fabrication additive métallique devenant de plus en plus populaire dans diverses industries, il est crucial que nous développions des méthodes de pointe pour tester et surveiller afin de libérer pleinement son potentiel. »

À travers cette nouvelle livraison, MX3D y voit certainement aussi l’opportunité de faire découvrir sa technologie additive à des étudiants, pour in fine les convertir en ambassadeurs. On peut aisément imaginer que lors de leurs différentes interactions avec les entreprises pendant et après leurs études, ces derniers seront plus enclins recommander les solutions de la start-up néerlandaise.

La MX3D M1 qui équipe désormais l’Université Dalhousie, se compose en fait d’un robot Kuka à 8 axes et d’une machine à souder Fronius GMAW/CMT. Bien sûr, les performances du système repose également sur son logiciel, MetalXL. Celui-ci joue un rôle prépondérant, puisqu’il permet de contrôler les systèmes basés sur l’AMF (Additive Manufacturing File Format), garantissant ainsi que la pièce est fabriquée comme prévue, de la conception à la surveillance pendant l’impression.

La liberté de formes rendue possible par ce logiciel, permet également d’optimiser les performances mécaniques des pièces fabriquées. MetalXL dispose en outre de plusieurs profils matériaux qui lui permettent de paramétrer rapidement de nouveaux alliages métalliques. Très large, l’éventail de matériaux compatibles avec la M1 vont des aciers inoxydables (308LSi, 316LSi, Duplex ER2209…) au Bronze (CuSn6, CuSi3, CuAl8…), en passant par l’Aluminium ( 5356, 5186, 4018…) et l’acier renforcé (NiMo, NiCrMo…).

Alexandre Moussion