Je le dis souvent, mais les exemples de réussites, tout comme la notoriété de ceux qui utilisent l’impression 3D, sont importants pour démocratiser cette technologie et rassurer les plus frileux. Le paradoxe est que les entreprises qui autrefois hésitaient à communiquer sur leur utilisation de la fabrication additive, de peur de perdre en crédibilité, maintenant que cette technologie est plus sûre, sont parfois tout aussi réticentes à en parler, mais pour une autre raison : préserver leur avance technologique.
Fort heureusement, certains grands noms de l’industrie n’hésitent pas à mettre en lumière leurs réussites et investissement en fabrication additive, contribuant ainsi à crédibiliser cette technologie et à encourager son adoption plus large.
C’est le cas de Bosch. Le géant de l’industrie allemande a accepté que Nikon SLM Solutions communique sur l’acquisition de l’un de ses systèmes. Marquant un cap historique, puisque s’agissant de sa 1000 ème commande, celle-ci porte sur la plateforme NXG XII 600, une machine d’impression 3D métal très grand format qui va équiper son centre de fabrication et de traitement d’impression 3D à Nuremberg, en Allemagne.
« Nous sommes ravis d’annoncer une étape importante dans le parcours de Nikon SLM Solutions dans le domaine de la fabrication additive ! Notre 1000ème système (et 50e NXG) construit a été livré à Bosch, marquant ainsi un nouveau chapitre dans notre partenariat avec ce leader de l’innovation dans l’industrie automobile. » a déclaré Nikon SLM Solutions sur Linkedin. « Le NXG XII 600 est conçu pour les environnements de production à haut rendement et nous sommes impatients de voir Bosch exploiter cette technologie pour repousser les limites dans le secteur automobile et au-delà. » a ajouté Sam O’Leary, PDG de Nikon SLM Solutions.
Accroître la production de pièces critiques pour ses technologies de groupe motopropulseur
Bosch explique en effet vouloir tirer parti de la NXG XII 600 pour accroître la production de pièces critiques pour ses technologies de groupe motopropulseur, d’hydrogène et d’entraînement électrique.
Pour ceux qui découvrirait ce poids lourd de l’impression 3D métal, la NXG XII 600 est un système industrielle très grand format du constructeur allemand SLM Solutions (lequel a été racheté en 2022 par le géant japonais de l’optique Nikon). Un mastodonte qui en plus de son gros volume de construction de 600 x 600 x 600 mm, embarque douze lasers de 1 KW capables de fonctionner simultanément.
20 fois plus rapide qu’un système à laser unique telle que la SLM 280. Au maximum de ses capacités (1000 cm3 / h), cette plateforme serait capable de produire plus de 10 000 kg de pièces par an. La NXG XII 600 peut également compter sur une multitude de fonctionnalités inédites comme la fonction « Zoom », un système à double lentille qui permet aux utilisateurs de choisir entre différentes tailles de points laser. Ou encore la possibilité d’imprimer sans supports des pièces courtes en surplomb, jusqu’à cinq degrés.
Des capacités qui ont déjà séduit de grands nom de l’aérospatial, dont l’américain Sintavia, mais aussi le français Safran. Sur son campus de Bordeaux, le motoriste tricolore exploite ce système de
production pour fabriquer de grandes pièces en aluminium et qualifiées pour les programmes actuels et de la prochaine génération.
Bosch, un pionnier de la fabrication additive
Il faut savoir que l’intérêt de Bosch pour l’impression 3D ne date pas d’aujourd’hui. Il y a 10 ans déjà, sa filiale Dremel avait déjà sorti une imprimante 3D, une machine de bureau baptisée Idea Builder, orientée grand public.
Par la suite, la marque star des outils électriques et appareils électroménager, a été précurseur dans l’utilisation de cette technologie. D’une part, en équipant ses ateliers d’imprimantes 3D de bureau professionnelles (Zortrax, Ultimaker…), mais aussi en développant des partenariats stratégiques avec des fabricants d’imprimantes 3D tels que Anisoprint et BigRep. Les machines grand format de ce dernier se sont appuyés (j’ignore si c’est toujours le cas) sur des servomoteurs Bosch.
En 2022, le géant allemand est allé encore plus loin en lançant sa propre machine. Bosch Industrial Additive Manufacturing (IAM) a fait le pari d’une imprimante 3D industrielle basée sur l’extrusion de granulés.
Cette machine a été conçue pour produire des prototypes en utilisant presque tous les matériaux de moulage par injection, afin de réduire les coûts, tout en permettant la production de petites séries dans des matériaux spécifiques et couramment utilisés, tels que le PA66 ou le PA66 GF35.