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Nikon finalise son rachat de SLM Solutions, acteur majeur de l’impression 3D métal

Le CEO de Nikon Toshikazu Umatate

Le CEO de Nikon Toshikazu Umatate (crédits photo : Nikon)

C’était il y a plus de 4 mois déjà, le géant de l’optique Nikon créait la surprise en faisant main basse sur un acteur historique de l’impression 3D métal, la société allemande SLM Solutions. Un joli coup à 622 millions d’euros que le mastodonte japonais vient de finaliser. Dans un communiqué, la société annonce que toutes les conditions de clôture de l’offre publique d’achat volontaire pour l’acquisition de toutes les obligations convertibles émises par SLM et échéant en 2026 ont été remplies.

« Nous sommes très heureux que notre transaction ait progressé avec succès et nous sommes impatients de nous associer à SLM », a déclaré Toshikazu Umatate, PDG de Nikon. « Nous apprécions les capacités de SLM dans le domaine de la fabrication additive métallique et nous sommes impatients d’améliorer et de développer notre activité de fabrication numérique, qui, nous en sommes convaincus, conduira à une révolution dans la production de masse mondiale. »

Une finalisation qui marque donc l’entrée officielle de la multinationale technologique sur le marché de la fabrication additive. Pour autant et contrairement à ce qu’on pourrait penser, Nikon ne « découvre » pas l’impression 3D. En effet, dans le monde de la fabrication additive, l’entreprise niponne est connue pour ses systèmes d’inspection et de métrologie. La technologie d’inspection de tomographie Numérique (TN) à rayon X qu’ils exploitent, est particulièrement efficace pour repérer les différentes anomalies inhérentes à l’impression 3D, telles que des porosités ou des fissures. La complexité géométrique qui caractérise les pièces imprimées en 3D (canaux, formes entrelacées, cavités…) nécessite en effet des techniques 3D volumiques pour contrôler leur structure interne.

L’intérêt de Nikon pour l’impression 3D métal ne se manifestera réellement qu’en 2019. De manière très discrète cette année là, l’entreprise a lancé sa première machine. Appelée Lasermeister 100A, cette imprimante 3D fusion laser sur lit de poudre tire ses avantages de la technologie d’inspection développée par fabricant japonais. Grâce à elle, il est possible de corriger automatiquement les défauts les plus courants rencontrés avec la fusion de poudre métallique. Cette imprimante combine par ailleurs d’autres fonctionnalités très intéressantes, notamment le marquage, le soudage, ou encore le polissage. Enfin, présageant de ses ambitions futures, un an plus tard Nikon avait fait l’acquisition d’un service d’impression 3D métal. Une entreprise américaine du nom de Morph3D, qui se trouve être spécialisée dans les pièces additives pour l’aérospatiale.

« L’impression 3D va révolutionner la production de masse en permettant à nos clients de fabriquer des pièces très complexes… »

La Lasermeister 100A, première solution de fabrication additive métallique développée par Nikon

La Lasermeister 100A,  la première imprimante 3D métal développée par Nikon (crédits photo : Nikon)

Quant à SLM Solutions, il semble que ces derniers résultats spectaculaires depuis la prise en main de son nouveau CEO Sam O’Leary en 2021, ont convaincu Nikon de la pertinence de l’opération de rapprochement. En mauvaise posture depuis quelques années, avec un chiffre d’affaires reculant même jusqu’à 31,7 % au cours de l’exercice 2019, l’entreprise a fini par repasser dans le vert grâce à la demande croissante des secteurs de l’aérospatiale et de l’automobile.

Le lancement de ses imprimantes 3D NXG XII 600 et NXG XII 600E, ont aidé l’entreprise à passer plusieurs accords majeurs. De grosses signatures parmi lesquelles Divergent Technologies, constructeur d’une hypercar imprimée en 3D, mais aussi des poids lourds de l’aérospatiale comme l’US Air Force et Rolls Royce.

La stratégie adoptée par Nikon pour devenir une référence incontournable et incontestable de la fabrication additive, fait d’ailleurs immédiatement pensé à celle de GE qui en 2016 avait fait l’acquisition de Concept Laser et Arcam. Opération qui lui avait également permis d’intégrer leurs activités d’impression 3D dans l’aérospatiale. L’ironie est que la première intention de rachat du géant américain portait d’ailleurs sur SLM Solutions. Ce dernier avait fini par échouer en raison de l’acceptation minimale.

« Nous nous concentrons sur la fabrication numérique comme moteur de croissance et nous créerons de la valeur à travers le marché prometteur de la fabrication additive métallique pour nos parties prenantes ». A déclaré le CEO de Nikon Toshikazu Umatate. « L’impression 3D va révolutionner la production de masse en permettant à nos clients de fabriquer des pièces très complexes et de réduire la durée du cycle, les émissions de carbone, les coûts énergétiques et les déchets.« 

Alexandre Moussion