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Nikon se renforce sur la fabrication additive métallique en rachetant Morf3D

Nikon se renforce sur la fabrication additive métallique en rachetant Morf3D

La valse des fusions-acquisitions continue de se poursuivre sur le marché de la fabrication additive. Après les récentes acquisitions de 3D Hubs par Protolabs, d’EnvisionTEC par Desktop Metal, ou encore de RPS et Origin par Stratasys, voilà que la multinationale japonaise Nikon nous annonce une prise de participation majoritaire chez l’américain Morf3D. Réalisé pour un montant non divulgué, ce rachat est une opportunité formidable pour le géant de l’optique qui s’offre ainsi un acteur important du service d’impression 3D métal pour l’aérospatiale. Déjà soutenue financièrement par de grands noms de l’aviation tels que Boeing, Morf3D fait valoir son expérience en matière de production en série par fabrication additive et sa capacité à concevoir des structures fonctionnelles.

« Morf3D a prouvé son leadership dans la technologie additives métalliques, un solide pipeline d’innovation et des qualifications hautement spécialisées dans la fabrication aérospatiale. », a déclaré Yuichi Shibazaki, vice-président d’entreprise et directeur général de la division des projets de nouvelle génération de Nikon. « Il apporte également une équipe d’experts habitués à collaborer avec les clients pour répondre à leurs exigences uniques. »

Connu depuis plus de 100 ans pour ses appareils photo, Nikon a su exploiter son expertise en matière d’optique pour se diversifier dans une multitude de domaines industriels et scientifiques. La célèbre marque a développé une gamme complète de microscopes, de systèmes de capture et d’imagerie médicale, mais aussi de steppers LCD. Enfin, on le sait moins, mais dans le monde de la fabrication additive Nikon est connu pour ses systèmes d’inspection et de métrologie. Ses équipements de Tomographie Numérique (TN) à rayon X permettent de repérer toutes les anomalies que l’on peut rencontrer dans une impression 3D, comme des fissures, des défauts de soudures ou les porosités.

imprimante 3D métal de Nikon Lasermeister 100A

Lasermeister 100A de Nikon, un système de capable d’effectuer divers traitements des métaux par laser (crédits photos Nikon)

Ça n’est que tout récemment, en 2019, que l’entreprise a officialisé sa première solution de fabrication additive métallique. Fonctionnant selon un procédé à fusion laser sur lit de poudre, son système « Lasermeister 100A », offrirait en plus de l’impression, une grande polyvalence de traitements laser, comme le marquage, le soudage et même le polissage.

Morf3D peut quant à elle se targuer d’un solide savoir faire dans le service d’ingénierie et de fabrication, qui englobe à la fois l’expertise en conception, l’impression, la finition, l’examen, la certification et l’analyse de données. Ces dernières années, la société a continué de se renforcer en concluant d’autres partenariats industriels, notamment celui avec nTopology pour améliorer sa conception grâce à son logiciel de design génératif. On se souvient aussi qu’en 2017, la société s’était également rapprochée de Sigma Labs pour tirer parti de son système logiciel propriétaire PrintRite3D dans le but d’améliorer le processus de contrôle qualité des composants métalliques imprimés en 3D

En mettant la main sur Morf3D et son expertise additive dans l’aérospatiale et la défense, Nikon s’ouvre les portes d’un marché en pleine expansion. La société dispose à présent de nombreuses options pour s’engager dans cette industrie et y développer des solutions. Une situation sans comparaison avec celle de son homologue Canon, dont les tentatives, qu’il s’agisse de son imprimante 3D de bureau Marv ou de sa mystérieuse technologie de fabrication additive céramique, ne lui ont jamais permis de se faire une place sur le marché.

Alexandre Moussion