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Bosch lève le voile sur sa première imprimante 3D industrielle

Imprimantes 3D à granulés MVP de Bosch

Imprimantes 3D à granulés MVP de Bosch (crédits photo : Bosch)

L’une des tendances que l’on observe depuis quelques temps, est qu’après avoir éprouvé les bénéfices et limites de la fabrication additive, de plus en plus de groupes industriels se mettent à développer leurs propres machines. Cela concerne tout particulièrement des fabricants historiques, dont dernièrement le géant de l’industrie allemande Bosch, qui a levé un bout du voile de sa première imprimante 3D industrielle.

À juste titre certains considéreront qu’il ne s’agit pas véritablement de sa première incursion dans l’impression 3D, puisque sa filiale Dremel avait déjà sorti une imprimante 3D en 2014. Une machine de bureau baptisée Idea Builder, à l’époque orientée grand public. Par la suite, la marque star des outils électriques et appareils électroménager, a été précurseur dans l’utilisation de cette technologie. En équipant ses ateliers d’imprimantes 3D de bureau professionnelles (Zortrax, Ultimaker…),  mais aussi en développant des partenariats stratégiques avec des fabricants d’imprimantes 3D tels que Anisoprint et BigRep. Les machines grand format de ce dernier s’appuient désormais sur des servomoteurs Bosch.

Enfin, plus récemment on a vu que sa start-up Bosch Advanced Ceramics et l’Institut de technologie de Karlsruhe (KIT) et BASF, le plus grand producteur de produits chimiques au monde, étaient parvenus à produire le tout premier microréacteur imprimé en céramique technique.

C’est dans ce contexte que Bosch Industrial Additive Manufacturing (IAM) a fait le pari d’une imprimante 3D industrielle basée sur l’extrusion de granulés. La raison pour laquelle cette machine est sortie en tout discrétion cet été se trouve dans son nom. En effet, le géant allemand l’a sobrement baptisée « MVP » – (Minimum Viable Product), ce qui en français signifie « Produit Minimum Viable ».

Cantonné aux start-up, ce concept désormais présent dans les entreprises traditionnelles, est employé pour désigner une version d’un nouveau produit permettant de collecter un maximum de retours clients avec le minimum d’efforts possible. Plus simplement il s’agit d’une version fonctionnelle et élémentaire du produit, qui se situe entre le prototype et le produit final. Si pour cause, aucune annonce officielle n’a été faite par la société, l’un des ses ingénieurs en fabrication additive dénommé Alex Voigt, s’est exprimé sur Linkdin. Il explique que l’imprimante 3D sera lancée en tant que produit minimum viable (MVP), pour une sélection de clients début de 2023.

« Imaginez un monde où vous pourriez imprimer en 3D avec presque tous les matériaux de moulage par injection… »

Système à double extrusion de la MVP

Système à double extrusion de la MVP (crédits photo : Bosch)

Se prêtant à d’autres révélations, celui-ci indique que cette machine a pour objectif de produire des prototypes en imprimant avec « presque tous les matériaux de moulage par injection (granulés de plastique) » pour économiser des coûts, mais aussi de la production petite série dans des matériaux spécifiques et très utilisés comme le PA66 ou le PA66 GF35.

« Imaginez un monde où vous pourriez imprimer en 3D avec presque tous les matériaux de moulage par injection (granulés de plastique) » commente Alex Voigt . Ne serait-il pas plus simple de produire des prototypes avec une réelle valeur ajoutée pour votre phase de développement, en utilisant le même matériau qu’en production plus tard et même en économisant des coûts en même temps. »

Une approche pertinente puisque permettant aux clients de Bosch de se lancer dans l’impression 3D, en utilisant des matériaux communs et durables. « À mon avis, l’opportunité la plus précieuse de cette technologie est la possibilité de mettre en œuvre un cycle de vie des produits plus circulaire avec la possibilité de déchiqueter votre produit usagé et d’utiliser le matériau déchiqueté pour en imprimer un nouveau » commente Alex Voigt sur Linkdin.

Les autres spécifications révélées font également état d’un généreux volume de fabrication de 420 x 420 x 420 mm, mais aussi la possibilité d’extruder jusqu’à 350°C et de chauffer la plaque de construction jusqu’à 120°C. Enfin, parmi les évolutions séparant cette version bêta de la version finale, on apprend que les deux extrudeuses qui permettent aujourd’hui d’imprimer un matériau à la fois, pourront traiter simultanément deux matériaux différents, mais aussi bien sûr la possibilité d’utiliser également un matériau de support.

Notons que Bosch n’est pas le seul industriel allemand à se lancer sur le créneau de la fabrication additive. KraussMaffei, une société allemande fondée en 1838 spécialisée dans les systèmes pour la production et le traitement des plastiques et du caoutchouc, a annoncé cet été le lancement de deux systèmes de fabrication additive industriels pour les polymères. Le premier appelé powerPrint exploite une technologie basée sur l’extrusion de granulés, tandis que le deuxième dénommé « PrecisionPrint » tire parti sur la technologie de stéréolithographie. La société entend ainsi à optimiser la production avec « presque aucune perte de matière et de grandes possibilités de conception », en apportant les avantages de la fabrication additive au prototypage et à la production en série de composants en plastique. Le tout avec des coûts de matériaux très avantageux.

Alexandre Moussion