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MakerBot et Ultimaker dévoilent leur première imprimante 3D : l’UltiMaker S7

MakerBot et Ultimaker nous dévoilent leur première imprimante 3D : l'UltiMaker 7

(crédits photo : UltiMaker)

L’un des faits les plus marquants de l’année 2022, a été cette fusion pour le moins inattendue entre l’américain MakerBot et le néerlandais Ultimaker, deux des fabricants les plus emblématiques de l’impression 3D FFF. Un mariage qui s’est sobrement scellé par l’ajout d’un simple M majuscule dans la nouvelle identité choisie par des deux partenaires : UltiMaker. Une décision soit disant passant très étonnante, puisque difficilement perceptible à l’écrit, et totalement inaudible à l’oral. Toujours est-il qu’on attendait avec impatience de voir ce que ce rapprochement entre ces deux grands noms de l’impression 3D de bureau allait donner en termes d’innovations.

Finalement il n’aura pas fallu attendre très longtemps, puisque leur première née baptisée UltiMaker S7 a vu le jour aujourd’hui. Reposant bien sûr, sur le principe de l’extrusion, cette nouvelle machine a été pensée pour optimiser la production. Passé la première surprise qu’est le logo de l’imprimante (écrit sans M majuscule ?)*, on retrouve chez elle certaines des caractéristiques phares de son aînée UltiMaker 5. La première étant d’être compatible avec un large panel de matériaux, soit 280 types de filaments préconfigurés allant des plastiques les plus standards (ABS, PLA, PP…) jusqu’à des matières très techniques (PETG, PC, POM…).

Lorsqu’on se penche sur les autres spécifications, au premier abord, peu de nouveautés apparaissent finalement comparées à la S5. Toujours identique, soit 330 x 240 x 300 mm, le volume d’impression s’accompagne des mêmes fonctionnalités, comme la double extrusion, un calibrage automatique du plateau, une détection de fin de filament ainsi que les print cores interchangeables, qui en fait le succès de cette dernière.

Selon les dires de Nadav Goshen, PDG d’UltiMaker, la S7 serait une version améliorée de la S5 : « Plus de 25 000 clients innovent chaque jour avec la S5 d’UltiMaker, ce qui fait de cette machine primée l’une des imprimantes 3D professionnelles les plus utilisées du marché », déclare le responsable. « Avec la S7, nous avons repris tout ce que nos clients aimaient dans la S5, et nous l’avons perfectionnée encore davantage. »

« Elle présente des angles vifs, et j’ai donc pensé que nous pourrions tester l’adhérence sur la nouvelle plaque flexible… »

Système de filtration équipant l'UltiMaker S7

Système de filtration Air Manager équipant l’UltiMaker S7 (crédits photo : UltiMaker)

Les améliorations apportées à la S7 se concentrent en fait essentiellement sur l’ajout d’une filtration et d’un nouveau plateau. L’idée étant de faciliter son utilisation et de gagner en fiabilité. Ainsi, une nouvelle plaque de construction flexible en PEI a été ajoutée de manière à faciliter le retrait des impressions. Celui-ci peut monter jusqu’à 140 °C. Le fabricant en a également profité pour installer un système de filtration « Ultimaker Air Manager » qui a la capacité de traiter jusqu’à 95 % des PUF (particules ultra fines). Un gage de sécurité pour les opérateurs, qui joue également un rôle dans le maintien d’une température ambiante stable au sein de l’enceinte de fabrication.

Une amélioration loin d’être anodine si on se souvient des propos tenus par UltiMaker. Les deux partenaires avaient émis leur volonté de retourner (notamment) à leur marché d’origine qu’est celui du grand public. Si comme on le suggère, ces derniers visent notamment le secteur de l’éducation, faire rentrer leur machine dans les salles de classe nécessite un minimum de sécurité. Ses imprimantes ayant déjà l’avantage de disposer d’enceintes cloisonnées pour protéger les élèves des brûlures, il restait donc à doter sa dernière née d’un système de filtration digne de ce nom.

Enfin, des améliorations ont également été apportées sur le nivellement automatique du lit. Le but étant d’assurer une meilleure adhérence de la première couche. Luke Taylor, Directeur du marketing chez Polymaker – un fabricant de matériaux d’impression 3D haute performance – a eu l’occasion de tester celui-ci. Son retour d’expérience concerne l’impression d’un moule en fibre de carbone pour l’aileron d’une voiture de course. « Cette pièce atteint la taille maximum que l’on peut imprimer sur la S7 », explique-t-il. « Elle présente des angles vifs, et j’ai donc pensé que nous pourrions tester l’adhérence sur la nouvelle plaque flexible, et observer comment notre matériau CoPA se comporte avec une pièce aussi grande. Et les résultats ont été excellents ! »

La S7 est équipée d'un plateau d’impression flexible facilitant le retrait des pièces imprimées

La S7 est équipée d’un plateau d’impression flexible facilitant le retrait des pièces imprimées (crédits photo : UltiMaker)

Côté logiciels, sans surprise la S7 sera livrée avec Cura pour la préparation de l’impression, et Connect pour la gestion d’une ou plusieurs imprimantes. Tout comme la S5, l’UltiMaker S7 vendue environ 8 990 € TTC (contre 7 600 €) propose également un pack professionnel appelé Pro Bundle. Celui-ci comporte une station de gestion des filaments appelée Material Station. Son rôle est d’assurer des impressions réussies et de qualité en assurant un stockage optimal du filament sans humidité. Six bobines (contre deux sans cette option) peuvent y être stockées de manière à permettre à l’utilisateur d’imprimer en continu en utilisant jusqu’à six bobines grâce à un changement automatique. L’UltiMaker Pro Bundler est une solution vendue 11 990 € TTC contre 11 200 € dans son ancienne version.

UltiMaker apporte enfin une dernière précision qui a son importance, à savoir que la S7 est rétrocompatible avec la S5. Ce qui veut dire qu’un utilisateur disposant de travaux d’impression préparés pour cette dernière, n’aura pas à effectuer de changement. Les anciens fichiers tranchés sur la S5 pourront être directement imprimés sur la nouvelle machine. Un frein que le fabricant avait tout intérêt à résoudre s’il voulait convaincre les propriétaires de la S5.

Au regard du niveau d’innovation qui pourrait être amené par l’association de tels poids lourds de l’impression 3D sur le marché de la fabrication additive, les améliorations timides de cette première machine – ce en dépit de sa grande fiabilité – laisse tout de même un léger goût de déception. On espère donc que les prochaines machines nous réserveront de meilleures surprises… à la hauteur de cette fusion.

* [ Mise à jour ] Surpris par le choix du logo et le manque d’innovations apportée à cette nouvelle machine dont on pouvait logiquement pensé qu’elle était le fruit de la fusion entre Ultimaker et Makerbot puisque estampillée d’un M majuscule (UltiMaker 7) , j’ai contacté la marketing manager qui nous confirme ce qu’on pouvait déduire, à savoir que cette imprimante a été développée avant la fusion entre les deux fabricants : « L’UltiMaker S7 était en cours de développement avant toute discussion sur la fusion et fait partie de  » l’ancien Ultimaker « . Nos équipes travaillent actuellement ensemble et combinent leurs forces, leurs connaissances et leur expérience sur le parcours de l’outil et le site du slicer. Il y a donc certainement plus à venir qui est maintenant en développement. »

 

L'Ultimaker S7, la première imprimante 3D issue de la récente fusion entre Makerbot et Ultimaker

L’UltiMaker S7 (crédits photo : UltiMaker)

Alexandre Moussion