Fidèle à son objectif de posséder le portefeuille d’impression 3D polymère le plus complet possible, l’inventeur du FDM (dépôt de matière fondue) Stratasys, multiplie depuis quelque temps les acquisitions de technologies additives à base de résine. Après le rachat d’Origin, une start-up californienne spécialisée dans le DLP qu’il avait acquise pour 100 millions de dollars en décembre dernier, le géant de l’impression 3D vient de mettre la main sur RPS.
Relativement peu connu, ce fabricant britannique fournit des imprimantes et des solutions 3D de stéréolithographie de qualité industrielle. On lui doit notamment les modèles Neo450 et NEO800, des machines vendues entre 80 000 et 250 000 € environ, qui se caractérisent par de gros volumes de fabrication (50 x 450 x 400 mm et 800 × 800 × 600 mm), combinée à une très bonne qualité de surface et précision. Autre atout, sa technologie ouverte aux résines extérieures qui permet à ses utilisateurs d’avoir accès à un large choix de matériaux.
Lorsqu’on se penche sur les fonctionnalités de ses machines, on apprend que celles-ci peuvent fonctionner avec deux mode de construction standard (SD) ou haute définition (HD). Ce qui évitent à l’entreprise d’avoir à faire fonctionner plusieurs systèmes SLA avec des fonctions différentes. Des économies importantes peuvent être ainsi réalisées en termes de coût de fonctionnement.
En plus d’avoir développé ses propres imprimantes et matériaux, RPS a mis au point un logiciel de contrôle dénommé Titanium, capable de surveiller et connecter les machines en réseau grâce à une caméra. Les données d’avancement des travaux sont automatiquement envoyées par email, permettant ainsi à l’opérateur de suivre attentivement le processus de fabrication. Stratasys prévoit par ailleurs d’intégrer son logiciel de flux de travail GrabCAD Print dans les futures versions du produit.
« La technologie complémentaire de RPS élargit encore la gamme de solutions polymères de Stratasys »
« Nous pensons que les produits Neo sont supérieurs aux autres solutions actuellement disponibles sur le marché grâce à un choix ouvert de résines, à de faibles exigences de service, et à des constructions fiables et précises avec un fonctionnement quotidien simple. » Justifie Stratasys. « La technologie complémentaire de RPS élargit encore la gamme de solutions polymères de Stratasys sur l’ensemble du cycle de vie des produits, de la modélisation du concept à la fabrication. Stratasys s’appuiera sur son infrastructure de commercialisation de pointe pour offrir la gamme de systèmes Neo de RPS au marché mondial avec un ensemble d’applications élargi. »
Forte de cette nouvelle acquisition, Stratasys renforce considérablement son offre SLA. Très discrète depuis sa sortie en 2019, son imprimante 3D V650 Flex en était jusqu’alors la seule représentante. Le géant américain qui n’a pas précisé le montant du rachat de RPS, rapporte que les systèmes additifs à base de résine et polymères devraient connaître une croissance annuelle de 20 % jusqu’à 2025.
Suffisamment bien armée sur le segment de l’impression 3D résine, la société regarde à présent du côté du frittage de poudre. Ses dernières déclarations sur son intention d’entrer sur ce marché, laissent d’ailleurs à penser qu’une nouvelle acquisition pourrait intervenir cette année. À moins qu’il ne s’agisse de sa technologie à grande vitesse développée avec Xaar.