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Plurial Novilia imprime avec succès les murs prototypes de son futur immeuble

Les premiers murs prototypes imprimés pour le projet ViliaSprint2

Les premiers prototypes de murs imprimés pour le projet ViliaSprint2 (crédits photo : Plurial Novilia)

Véritable précurseur de la construction 3D en France, le bailleur social Plurial Novilia nous revient avec de bonnes nouvelles concernant «ViliaSprint2 », son prochain projet visant à réaliser à Bezannes (Reims) un immeuble de logements collectifs de 1700 m2 sur deux niveaux à l’aide de l’impression 3D. La filiale du groupe Action Logement, nous apprend que 4 prototypes de murs en béton ont été imprimés en 3D avec succès. Réalisés courant septembre 2023 dans les locaux de Holcim près de Döttingen en Suisse, ces prototypes de 2 mètres 50 de hauteur sur 3 mètres de longueur ont été imprimés par le Groupe PERI dans la configuration réelle du projet final.

L’objectif des protagonistes de ce projet avec ces prototypes, est de venir compléter divers tests préalablement effectués en Suisse entre avril et août derniers. Des essais qui visaient à perfectionner le béton bas carbone spécifiquement développé par Holcim en confirmant son imprimabilité, mais aussi à les tester mécaniquement en les soumettant à différentes charges et épreuves (compression, flexion, chocs).

« Les murs ainsi construits ont d’ores et déjà subi de nombreux tests mécaniques de compression, de flexion et de résistance aux chocs. » Explique Plurial Novilia. « Cette étape cruciale – qui a mobilisé l’ensemble de l’équipe projet – intervient dans les délais initialement prévus. »

Tout aussi important sur le plan de la sécurité, les prochains essais porteront sur des épreuves de résistance au feu ainsi qu’une nouvelle batterie de tests structurels en vue de la certification du procédé d’impression 3D.

« la fin d’année 2023 est consacrée à l’étude de la structure béton et à la préparation de la procédure de certification CSTB »

Projet Viliaprint : inauguration de 5 maisons imprimées en 3D à Reims

Projet Viliaprint : le précédent projet de Plurial Novilia qui portait sur la construction de 5 maisons imprimées en 3D à Reims (Crédits photo : Franck Kauff)

Projet ViliaSprint2 : un immeuble de logements collectifs de 1700 m2 sur deux niveaux.

Projet ViliaSprint2 : un immeuble de logements collectifs de 1700 m2 sur deux niveaux (crédits photo : Plurial Novilia)

Spécialisée dans la construction, la location et la gestion de logements sociaux, Plurial Novilia a initié ses propres expérimentations autour de la fabrication additive en 2018. Indispensable pour amener cette technologie à un stade pleinement opérationnel et reproductible, cette mise en pratique s’est concrétisée en juin 2022 par l’inauguration à Reims de 5 maisons imprimées en 3D. D’une superficie comprise entre 77 et 108 m2, ce logements ont pu accueillir leurs premiers locataires un mois plus tard.

C’est forte de cette réussite que la société s’est lancée ce nouveau défi qu’est ViliaSprint2. À la différence de son précédent projet Viliaprint où les murs avaient été imprimés hors-site, cette fois-ci les façades du bâtiment seront réalisées in situ. L’autre aspect qui rend cette expérimentation particulièrement intéressante, est qu’un second bâtiment témoin sera construit sur la même parcelle mais de manière traditionnelle. De cette façon, il sera possible de comparer in situ les avantages des deux procédés constructifs.

Pour mettre toutes les chances de son côté, Plurial Novilia s’est associée au géant mondial de la construction PERI. Conscient des atouts de la fabrication additive pour son secteur, la société n’a pas hésité à entrer dans le capital de la société danoise Cobod, l’une des références mondiales de l’impression 3D béton.

C’est donc sur la technologie de cette dernière que s’appuie le projet ViliaSprint2. Concrètement, cela signifie que le système à bras robotique d’XtreeE sera ici remplacé par une imprimante 3D béton à portique. La différence majeure entre ces deux approches se situe au niveau de la tête d’impression qui dans le cas présent se déplace le long de 3 axes sur un cadre métallique solidement installé. PERI explique que l’un des avantages de cette imprimante, est qu’elle peut se déplacer le long de son cadre vers n’importe quel point dans la construction et n’a besoin d’être calibrée qu’une seule fois.

« Après l’obtention du permis de construire cet été, la fin d’année 2023 est consacrée à l’étude de la structure béton et à la préparation de la procédure de certification CSTB (Centre Scientifique et Technique du Bâtiment). » précise Plurial Novilia avant de conclure. « 2024 sera quant à elle l’année de concrétisation avec un démarrage prévisionnel des travaux au second trimestre pour une durée de 18 mois. Comme pour le précédent projet, le procédé utilisé nécessitera une certification ATEx (Appréciation Technique Expérimentale) par le CSTB afin de garantir notamment l’assurabilité du chantier et la mise en location des logements.« 

Alexandre Moussion