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Med In Town : des ambitions à l’international et une diversification de ses activités pour sa micro-usine mobile d’impression 3D

Micro-usine mobile d'impression 3D développée par Med In Town

La MicroFactory : une micro-usine mobile d’impression 3D de 30 m2 développée par Med In Town (crédits photo : Med In Town)

Med In Town porte de nouvelles ambitions pour son concept de micro-usine mobile d’impression 3D. Apparue sur le devant de la scène il y a plus d’un an, cette pépite stéphanoise, si vous ne la connaissez pas encore, a eu l’idée d’un concept particulièrement ingénieux qui vise à faciliter l’accès à l’impression 3D médicale. L’idée de son fondateur ? Rendre cette technologie encore plus agile en installant des imprimantes 3D dans un container maritime. Une solution nomade pouvant être transportée presque n’importe où, et dont la particularité ici est de pouvoir aussi répondre aux défis des normes et certifications en vigueur du secteur médical.

Une approche dont on commence à voir ici et là plusieurs déclinaisons, qui vise à apporter cette technologie au plus près du besoin, sans avoir à construire un nouveau bâtiment ou aménager un espace dédié à l’impression 3D. C’est ainsi qu’en début d’année, la MicroFactory a réalisé ses premières productions, notamment des guides pour l’ostéotomie, la résection tumorale ou encore la pose d’implants orthopédiques. L’un des premiers à avoir fait confiance à Med In Town est le CHU de Caen. Dans un délai très court et de façon certifiée, la start-up stéphanoise a été en mesure de lui fournir un guide de chirurgie visant à reconstruire la mandibule d’un patient atteint d’un cancer.

« En déplaçant directement la MicroFactory au sein des pôles hospitaliers, Med In Town assure une production rapide, qualifiée et adaptée aux besoins. » Explique la start-up française. « Elle permet également la mutualisation des ressources entre différents établissements. Les capacités de production s’adaptent au besoin (écouvillons, kit chirurgicaux…) toujours dans le plus grand respect des normes de qualité (ISO, normes européennes et de la FDA) et toujours en partenariat avec les fabricants légaux. »

« le concept peut se décliner en plusieurs versions pour traiter aussi bien des dispositifs implantables que résorbables »

Micro usine mobile pour la fabrication additive

L’objectif initial de Med In Town qui consistait donc à amener la fabrication additive à proximité des hôpitaux dans le but de permettre aux chirurgiens de produire directement des dispositifs médicaux personnalisés pour leurs patients, s’ouvre désormais à de nouveaux horizons. En effet, le fonctionnement de la MicroFactory repose sur le principe de « briques technologiques », avec l’objectif de pouvoir reproduire à volonté ces unités de production. Un aspect modulable qui permet aujourd’hui à l’entreprise d’envisager un développement à l’international, voir même de diversifier sa technique, ou de se tourner vers d’autres secteurs que le médical.

Une vision partagée par EOS qui équipe l’usine mobile avec deux de ses imprimantes Formiga P 110 : « L’effort que fournit EOS au développement de la technologie et des matières premières nous laisse également entrevoir un avenir intéressant en matière d’applications.» commente le fabricant allemand. « Notre première MicroFactory est dédiée au PA2200 et aux instruments à usage unique, mais grâce à la modulabilité des matériaux proposés par EOS, le concept peut se décliner en plusieurs versions pour traiter aussi bien des dispositifs implantables que résorbables. »

Parce qu’il va de soi que la solution développée par Med In Town aspire à venir en aide à bien d’autres autres secteurs, la start-up tricolore regarde aussi du côté de l’industrie et de la défense. Dans le cas du secteur militaire, l’idée serait de pouvoir apporter tout l’équipement nécessaire, à savoir le matériel de conception (ordinateur, scanner…) les imprimantes et les stations de post-traitement, au plus proche des troupes, permettant ainsi un soutien logistique sans précédent sur le terrain. La possibilité de pouvoir amener l’impression 3D sur les théâtres d’opération serait sans aucun doute un atout considérable. Le fait de disposer d’unités mobiles de fabrication à la demande, non seulement permettrait de réduire les coûts et les stocks de pièces détachées, mais aussi les temps d’arrêt des véhicules que l’on sait particulièrement longs lorsqu’une pièce de réparation vient à manquer.

Dans le cas de l’industrie, avec la MicroFactory, plus besoin d’usine externalisée et de production en masse, ni de frais supplémentaires dus au transport. Le secteur pourrait alors produire en direct, au plus proche de ses besoins, et surtout dans des conditions bien plus responsables de l’environnement, la fabrication additive permettant de réduire les coûts de production au stricte nécessaire et fonctionnant de fait sur un modèle d’économie de matière première.

Sur ce créneau très nouveau, d’autres solutions similaires visant d’autres secteurs, sont en train de voir le jour. Citons Daimler Buses, une division spécialisée dans la construction d’autobus et d’autocars du groupe allemand Daimler, qui pour aider ses clients à gagner en autonomie, mais aussi répondre à leurs besoins urgents, a élaboré lui aussi une usine d’impression 3D mobile. Expérimentée depuis 2021, celle-ci a pour objectif d’accélérer la fourniture de pièces de rechange, réduire les coûts d’entreposage, et raccourcir les itinéraires de transport.

Alexandre Moussion