Rendre l’impression 3D industrielle accessible n’importe où sur la planète, est une ambition à laquelle aspirent tous les acteurs de ce marché. Car si les atouts de cette technologie a fait son chemin dans les esprits, sa diffusion est loin d’être acquise. Beaucoup de néoentrants émettent encore des réserves quant à son coût parfois jugé comme trop élevé, son utilisation trop compliquée, ou encore les risques liés à l’emploi de ses poudres.
C’est la raison pour laquelle la fabrication d’unités de production mobiles est devenue une solution envisagée par de nombreux fabricants. Pour apporter l’impression 3D au plus près du besoin, et sans avoir à construire un nouveau bâtiment ou aménager un espace dédié, certains se sont mis à développer des micro-usines mobiles. C’est le cas en France du CESI et d’AddUp, ou encore la start-up Med in Town, qui dernièrement nous présentait sa solution nomade pour hôpitaux reposant sur l’utilisation d’un container.
Outre atlantique, la même direction a été prise par le fabricant américain ExOne, qui a récemment annoncé la signature d’un contrat avec la Defense Logistics Agency (DLA) du département américain de la Défense (DoD), pour développer une usine d’impression 3D entièrement opérationnelle dans un conteneur. Financé depuis août 2020 à hauteur de 1,6 million de dollars, le spécialiste de l’impression 3D métal et sable à jet de liant, a également confié travailler à l’amélioration de la robustesse de ses imprimantes pour les rendre compatibles avec un plus large éventail d’applications militaires.
« L’impression 3D à jet de liant est une technologie de fabrication essentielle pour un usage militaire »
Tout l’équipement nécessaire, à savoir le matériel de conception (ordinateur, scanner…) les imprimantes et les stations de post-traitement, sera installé dans un conteneur d’expédition mesurant jusqu’à 12 mètres de long. La solution d’ExOne pourra être ainsi déployée aussi bien par voie terrestre, que maritime et aérienne. On le sait, la fabrication additive a un rôle important à jouer dans la réduction des coûts des opex menées par les forces armées.
Sur certaines théâtres d’opération où les conditions climatiques et de terrain (chaleur, sable, sel…) accélèrent l’usure du matériel, le renchérissement de la maintenance est particulièrement important. La possibilité de fabriquer à la demande, permettrait non seulement de réduire les coûts et les stocks, mais aussi les temps d’arrêt des véhicules que l’on sait particulièrement longs lorsqu’une pièce de réparation vient à manquer.
« L’impression 3D à jet de liant est une technologie de fabrication essentielle pour un usage militaire en raison de sa rapidité, de sa flexibilité des matériaux et de sa facilité d’utilisation. » commente le PDG d’ExOne John Hartner. « Nous sommes ravis de collaborer avec le département américain de la Défense et d’autres partenaires pour rendre nos imprimantes 3D plus robustes pour l’armée, ce qui profitera également à nos autres clients industriels. Plus important encore, nous savons que dans des années, notre technologie jouera un rôle important pour répondre rapidement aux besoins critiques. »
Avec sa solution nomade, ExOne espère pouvoir imprimer des pièces en moins de 48 heures, ce qui serait un gain de temps énorme par apport aux 4 à 6 semaines habituellement requises pour les pièces fabriquées avec des machines-outils. Pour accélérer le développement de son module d’impression 3D robuste, le fabricant américain collabore actuellement avec plusieurs experts, dont Dynovas, une entreprise basée à Dover, spécialisée dans l’ingénierie des matériaux, la fabrication de composites et les systèmes d’armement, et Applied Composites, un fournisseur de San Diego, leader dans les composants pour les marchés de l’aérospatiale et de la défense.