Dans le domaine médical, l’utilisation des filaments d’impression 3D polymères ne se cantonne pas uniquement à la fabrication de modèles médicaux ou de prothèses de membres. Aujourd’hui des pièces imprimées par ce biais peuvent même se retrouver à l’intérieur de notre corps. C’est ce que nous rappelle le géant allemand de la chimie Evonik qui a récemment dévoilé un nouveau filament spécialement conçu pour les dispositifs médicaux implantables de longue durée. Baptisé VESTAKEEP® iC4800 3DF,, ce matériau à base de PEEK, à la particularité d’être ostéoconducteur. Une propriété toute particulière, puisqu’elle désigne en fait la capacité d’un matériau à recevoir la repousse osseuse par invasion vasculaire et cellulaire à partir du tissu osseux receveur.
L’explication donnée par Evonik est que le PEEK, polymère dont on connaît résistance et les propriétés de résistance et de biocompatibilité, a été mélangé à un additif spécial – le phosphate de calcium biphasique (BCP). C’est cet additif qui permet aux cellules osseuses d’adhérer plus rapidement aux implants, favorisant ainsi la jonction, appelée ostéointégration, entre l’os et l’implant. Le résultat est une accélération osseuse et donc une récupération plus rapide du patient.
« Aucun autre domaine d’application ne présente plus les avantages classiques de l’impression 3D, tels que l’individualisation ou la liberté de conception, que la technologie médicale« , déclare Marc Knebel, responsable des systèmes médicaux chez Evonik. « Depuis le lancement du premier filament PEEK il y a trois ans, nous avons élargi les possibilités de la technologie médicale moderne dans le traitement individuel des patients grâce à la fabrication additive en développant constamment de nouveaux biomatériaux innovants. »
VESTAKEEP® iC4800 3DF est un filament de 1,75 mm de diamètre qui a été développé pour être utilisé par les imprimantes 3D FFF compatible avec les matériaux PEEK. Evonik précise enfin que son nouveau matériau a été spécialement conçu pour que les additifs fonctionnels soient disponibles directement sur la surface de l’implant imprimé en 3D sans autres étapes de post-traitement. Une nouveauté pour les biomatériaux PEEK ostéointégratifs.
Principal fournisseur mondial de produits chimiques de spécialité, Evonik développe depuis plus de 20 ans des matériaux pour la fabrication additive. L’entreprise possède d’ailleurs l’un des portefeuilles de biomatériaux imprimables en 3D les plus complets pour le secteur médical. Celui-ci permet de réaliser aussi bien des pièces de dispositifs médicaux conçues pour un contact corporel temporaire ou permanent. Outre VESTAKEEP® i4 3DF et VESTAKEEP® Care M40 3DF, son catalogue comprend également la gamme RESOMER® de filaments, poudres et granulés biorésorbables pour dispositifs médicaux implantables.
Le groupe allemand va même jusqu’à investir dans le domaine du logiciel. Parmi ses financements, on se souvient de celui apporté à Castor Technologies, une jeune startup israélienne qui a développé une solution logicielle permettant d’aider les industriels à adopter la fabrication additive plus facilement. Elle évalue notamment l’imprimabilité d’une pièce, le matériau idéal, les coûts et délais de fabrication. Evonik avait apporté son expertise dans les matériaux d’impression 3D.