Echangeur de chaleur imprimé avec la nouvelle poudre d’aluminium recyclé EOS AlSi10Mg (crédits photos : EOS)
Si la fabrication additive n’est pas la solution miracle pour répondre à tous les défis liés à l’environnement et que certains de ses bénéfices restent à confirmer, elle présente néanmoins de nombreux atouts sur le plan durable. Par sa capacité à produire localement d’une part, mais aussi à réduire considérablement la consommation de matériaux et la quantité de déchets.
L’autre carte maîtresse de cette technologie, réside dans sa capacité à pouvoir revaloriser des déchets en matériaux imprimables en 3D. De nombreuses initiatives ont démontré comment il était possible d’imprimer toutes sortes de choses à partir de plastiques ou de métaux recyclés.
La dernière démonstration du genre nous vient d’EOS. Connu comme l’un des leaders pour ce qui des systèmes à fusion laser sur lit de poudre métallique, le fabricant allemand a annoncé que sa poudre d’aluminium AlSi10Mg était désormais produite à partir de matières premières 100 % recyclées. En se basant sur le cycle de vie du Fraunhofer EMI, TÜV Süd, un expert mondial en matière de tests et de certification, a vérifié ces résultats conformément aux normes ISO 14040/44.
Introduit pour la première fois dans le portefeuille de produits responsables d’EOS en avril 2024, l’aluminium EOS AlSi10Mg, incorporait 30 % de matières premières recyclées, ce qui permettait de réduire les émissions de CO2e de 25 % par rapport aux matériaux précédemment utilisés.
Un progrès d’autant plus notable qu’historiquement, l’impact environnementale de l’aluminium a été considérable. A l’échelle mondiale, il représenterait 2 % des émissions totales de gaz à effet de serre dans le monde.
« Nous continuerons d’explorer des moyens de réduire l’empreinte carbone des applications de nos clients avec chaque produit EOS »
Support métallique imprimé avec l’EOS AlSi10Mg (crédits photos : EOS)
Contrairement aux craintes que l’on pourrait avoir, EOS précise que l’aluminium secondaire (ou recyclé) est en réalité une alternative beaucoup plus sûre. Comme tous les métaux, l’aluminium est composé d’atomes liés entre eux dans une structure cristalline. Il est donc facile de le faire fondre et de le reformer à l’état solide sans modifier ses propriétés fondamentales. Il est donc possible de recycler l’aluminium à l’infini, sans limitation théorique.
Pour cette raison l’Aluminium AlSi10Mg garantit qu’aucune requalification des applications n’est nécessaire pour les clients existants. Il conserve les mêmes propriétés, caractéristiques et performances dans les pièces fabriquées de manière additive, notamment une résistance à la traction de 460 MPa, un allongement à la rupture de 5 %, ainsi qu’une limite d’élasticité de 245 MPa.
« Nous sommes fiers d’avoir développé notre premier matériau métallique EOS fabriqué à partir de matières premières 100 % recyclées et d’avoir accompli autant de progrès en moins d’un an », a déclaré Sophia Heyl, spécialiste produit chez EOS. « Nous continuerons d’explorer des moyens de réduire l’empreinte carbone des applications de nos clients avec chaque produit EOS – des matériaux et du matériel à l’optimisation de la conception – tout cela contribue à un produit final plus responsable pour nos clients et pour le climat. »
« Nous poursuivons notre chemin vers une fabrication responsable et élargissons progressivement notre gamme de produits responsables », a ajouté Björn Hannappel, responsable du développement durable chez EOS. « En minimisant les déchets, en réduisant l’empreinte environnementale et en privilégiant les matériaux respectueux de l’environnement, les organisations peuvent à la fois protéger notre planète et créer un modèle économique plus efficace et plus résilient. »
Bien entendu, EOS n’est pas le seul à déployer des efforts pour répondre à la demande croissante de divers secteurs d’activité à réduire leur empreinte écologique, et sortir de leur dépendance aux chaînes d’approvisionnement classiques.
Entre autres initiatives, on peut citer celle du ministère britannique de la Défense, qui le 5 février dernier, a annoncé le lancement d’un programme visant à récupérer les pièces métalliques de ses anciens chasseurs-bombardiers PANAVIA Tornado pour en faire de la poudre d’impression 3D. L’objectif est de donner une seconde vie à ce matériau pour imprimer certaines des pièces de son avion de combat de 6ème génération « Tempest ».
EOS rappelle que l’AlSi10Mg est un alliage largement utilisé qui allie légèreté et bonnes propriétés mécaniques. Différents traitements thermiques peuvent être appliqués pour modifier les propriétés, par exemple pour augmenter la ductilité et la conductivité. Conditionné en format de 10kg, l’Aluminium EOS AlSi10Mg est vendu au prix de 500 euros.
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