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Abu Dhabi réalise le premier bateau-taxi imprimé en 3D au monde

Abu Dhabi réalise le premier bateau taxi imprimé en 3D au monde

La société maritime Al Seer Marine et Abu Dhabi Maritime ont établi un record du monde Guinness en fabriquant le premier bateau-taxi imprimé en 3D.

L’impression 3D fait de plus en plus parler d’elle dans le secteur maritime et naval. Les progrès réalisés par cette technologie en matière de volume de fabrication et de matériaux, de mieux en mieux adaptés aux contraintes de cette industrie, conduisent à une multiplication des initiatives. L’une des explications tient notamment dans l’arrivée de systèmes XXL permettant l’impression de très grandes pièces de plusieurs mètres, telles que des hélices ou même des coques de bateau, sans oublier le développement de matières répondant mieux aux exigences de résistance de cette industrie, comme la corrosion externe liés à l’eau et au sel.

Basée à Abu Dhabi, la société maritime AI Seer Marine, fait figure de précurseur dans ce domaine. En janvier dernier, je vous relatais une commande effectuée par cette entreprise à propos d’une imprimante 3D gigantesque dotée d’un volume de fabrication autorisant des pièces immenses pouvant mesurer jusqu’à 36 mètres de long et 5 mètres de large.

Le premier fait d’armes d’AI Seer Marine avec ce mastodonte appelé Mega II (voir photo ci-dessous), est un bateau-taxi imprimé en 3D. Première du genre dans le monde selon le Guinness World Records, cette embarcation dévoilée il y a quelques jours en association avec Abu Dhabi Maritime, qui fait partie du groupe Abu Dhabi Ports, mesure 11,98 mètres de long sur 3,59 mètres de large, et peut transporter jusqu’à 29 personnes, équipage compris. Le bateau dispose même d’un espace réservé aux fauteuils roulants et aux vélos.

Bien qu’AI Seer Marine ne précise quelles parties de son bateau ont été imprimées en 3D, tout laisse à penser que la coque, ainsi que de la plupart des composants en polymère ont tiré parti de cette technologie. Sur la photo, on note également la présence de pièces métalliques. Leurs structures lattices suggèrent que la société a également fait appel à l’impression 3D métal.

« Ce bateau-taxi imprimé en 3D représente une avancée significative dans le domaine du transport maritime durable et une expérience unique pour nos clients »

Mega II est une imprimante 3D composite très grand format basée sur l'extrusion de granulés

Mega II est une imprimante 3D composite très grand format basée sur l’extrusion de granulés (crédits photo : Al Seer Marine)

AI Seer Marine estime que ce nouveau développement est important pour le transport maritime durable dans la région, car il offrira une alternative de transport entre Yas Bay Waterfront, Yas Marina et Al Bandar. « Ce bateau-taxi imprimé en 3D représente une avancée significative dans le domaine du transport maritime durable et une expérience unique pour nos clients. » abonde le directeur général d’Abu Dhabi Maritime Saif Al Mheiri. « Au-delà de l’obtention d’un record du monde Guinness, cette entreprise sert de signal d’alarme pour l’industrie, en encourageant l’adoption de technologies plus écologiques. Nous sommes extrêmement fiers d’avoir fabriqué cet extraordinaire bateau-taxi dans nos propres installations, qui témoignent de notre engagement en faveur d’un avenir durable. » ajoute le CEO d’Al Seer Marine, Guy Neivens.

Bien sûr, les atouts de la fabrication additive en matière d’environnement, n’expliquent pas eux seuls l’intérêt d’Al Seer Marine pour cette technologie. Le géant du maritime entend exploiter la liberté de conception offerte par l’impression 3D pour produire des pièces et des systèmes plus légers et plus résistants. Ses ingénieurs seront en mesure de concevoir des pièces d’une complexité accrue, dans des délais considérablement réduits et de manière plus durable.

En ce qui concerne les applications, Al Seer Marine explique vouloir utiliser les dernière technologies de fabrication additive pour produire en interne divers types de navires, tels que des yachts, ainsi que des véhicules autonomes, notamment des bateaux de surface sans équipage (USV) et des sous-marins. La société émiratie précise en outre que sa branche commerciale se consacrera au développement de produits et de pièces imprimés à grande échelle, en réponse à une forte demande tant au niveau régional que mondial.

Pour ceux qui seraient passés à côté de l’information, rappelons qu’il sera « bientôt » possible d’observer des bateaux imprimés en 3D en France. Holland Shipyards Group, un groupe néerlandais spécialisé dans la construction navale, ainsi que deux autres acteurs du secteur, finalisent actuellement une commande de l’établissement public Voies Navigables de France (VNF). Elle porte sur des navettes fluviales en partie imprimées en 3D (9 m x 3,90 m), qui serviront à transporter les visiteurs et les athlètes des JO 2024.

Alexandre Moussion