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Une nouvelle poudre de fabrication additive métallique anti-corrosion pour les applications maritimes

Une nouvelle poudre de fabrication additive métallique résistante à la corrosion

L’accès à de nouveaux matériaux est essentiel pour accélérer l’adoption de la fabrication additive. La raison est que la fabrication de pièces avec des propriétés spécifiques, comme la résistance à la chaleur, la flexibilité, ou encore la conductivité électrique, répondent à une gamme encore plus large d’applications industrielles et commerciales.

Le développement d’un matériau d’impression 3D anti-corrosion par exemple, permet de produire des pièces et des composants résistants aux environnements exposés à l’humidité, aux produits chimiques ou à d’autres agents corrosifs, ce qui prolonge leur durabilité et leur fiabilité. Non seulement cela contribue à réduire les coûts de maintenance et de remplacement, mais aussi les risques de défaillance des équipements, tout en favorisant une utilisation plus durable des ressources matérielles.

La possibilité d’imprimer ce type de matériau ouvre la voie à tout un champ de nouvelles applications dans des secteurs tels que l’industrie maritime, l’aérospatiale, l’automobile et la construction, où la résistance à la corrosion est essentielle. L’un des premiers et rares fabricants à proposer une poudre AM anti-corrosion est 3D Systems. En 2022, le géant américain avait lancé un alliage à base de cuivre et de nickel destiné à sa DMP Flex 350, une imprimante 3D métal de type SLM.

« De plus, son excellente soudabilité facilite l’utilisation généralisée de cet alliage pour l’industrie des procédés chimiques et d’autres applications corrosives et à haute température »

C’est dans ce contexte que VDM Metals, un fabricant allemand d’alliages et d’aciers spéciaux, et Rosswag Engineering, un compatriote spécialisé dans les poudres métalliques pour la fabrication additive, se sont associés pour développer eux aussi une poudre de fabrication additive résistante à la corrosion.

Destiné aux systèmes à fusion laser sur lit de poudre, cet alliage nickel-chrome-aluminium dénommé VDM 669 XA, vise une utilisation dans des environnements hautement corrosifs au sein de l’industrie pétrochimique. On apprend qu’après de nombreux essais, le matériau a été qualifié chez Rosswag et est maintenant prêt à être utilisé dans des prototypes et des applications en série. Sa certification officielle pour les équipements sous pression est attendue cette année.

« Le matériau en poudre VDM Powder Alloy 699 XA a été spécialement développé pour sa résistance exceptionnelle à la poussière métallique, une forme extrême de carburation », a expliqué le Dr Tatiana Hentrich, vice-présidente des ventes de poudres métalliques chez VDM Metals. « Cette caractéristique le rend parfaitement adapté aux applications industrielles exigeantes. De plus, son excellente soudabilité facilite l’utilisation généralisée de cet alliage pour l’industrie des procédés chimiques et d’autres applications corrosives et à haute température. »

Il faut savoir que l’impact de la corrosion sur le coût et la disponibilité des équipements de défense maritimes est considérable. Le préjudice est tel, que rien que sur l’année 2018, celle-ci a coûté à l’US Navy la somme astronomique de 8,5 milliards de dollars. Lorsqu’on se penche sur d’autres secteurs comme l’industrie du pétrole, les montants sont tout aussi impressionnants. À titre d’exemple, Total estime la lutte contre la corrosion entre 4 à 5 % du coût des opérations.

Alexandre Moussion