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Selon Gartner 75 % des avions voleront avec des pièces imprimées en 3D en 2021

aéronautique impression 3d

(crédits photo : Airbus)

Très attendu et scruté par l’ensemble profession, le dernier rapport de Gartner prévoit un boom de l’impression 3D dans de nombreux secteurs d’activité. Réputé pour ses données et ses analyses très détaillées sur l’industrie mondiale, le célèbre cabinet d’étude américain, affirme notamment que 75% des nouveaux avions commerciaux et militaires utiliseront des pièces imprimées en 3D d’ici 2021. Cette prévision saisissante issue de son dernier rapport intitulé « Predicts 2018 : 3D Printing and Additive Manufacturing report », est l’un des chiffres clés à retenir sur l’évolution du marché de l’impression 3D dans les trois prochaines années. Dans sa dernière étude, Gartner s’est arrêté sur trois domaines d’application spécifiques : les appareils médicaux, les avions et les biens de consommation.

Les prévisions très optimistes de Gartner pour le secteur de l’aérospatial est conforme à l’intérêt que porte cette industrie à la fabrication additive depuis plus de 30 ans. Industrie pionnière et fortement utilisatrice de cette technologie, soit 18,2% de part de marché en 2016, l’aérospatiale est le principal segment vertical en matière d’applications métalliques et polymériques. Si le prototypage reste l’application dominante dans toutes les industries, l’aérospatiale emploie l’impression 3D pour la fabrication d’outils, de gabarits et de produits finis.

Gartner appuie ses prévisions avec plusieurs exemples, dont Boeing qui utilise la fabrication additive sur 20 sites répartis dans quatre pays. Selon le géant américain 50 000 pièces ont déjà été imprimées en 3D dans le cadre de programmes commerciaux et de défense. Le rapport mentionne également GE Aviation dont le nouveau moteur Advanced Turboprop a converti 855 pièces issues de fabrication conventionnelle en 12 pièces imprimées en 3D. Les bénéfices sont multiples : une économie de carburant jusqu’à 20 %, un cycle de développement plus court ainsi qu’une réduction des coûts de conception.

25% des chirurgiens utiliseront des modèles anatomiques imprimés en 3D

modèle médical impression 3d

Bras synthétique imprimé en 3D Biomodex (crédits photo : Biomodex)

« 3% des grands hôpitaux et instituts de recherche médicaux disposent de capacités d’impression 3D »

Le secteur médical qui compte également parmi les utilisateurs historiques de l’impression 3D avec la bijouterie, sera lui aussi très impacté par cette technologie. Alors que de plus en plus de prothèses orthopédiques, d’implants et de modèles médicaux sont imprimés en 3D, selon Gartner les hôpitaux et les laboratoires spécialisés ont augmenté leurs investissements dans le matériel, les logiciels et les services d’impression 3D. Cela comprend également l’imagerie médicale et les logiciels de workflow.

« Gartner estime que près de 3% des grands hôpitaux et instituts de recherche médicaux disposent de capacités d’impression 3D sur site. » Souligne le rapport. « À mesure que le volume des équipements d’impression 3D pour le médical augmentera, les médecins exigeront alors plus d’imprimantes 3D dans leurs hôpitaux et de leurs cabinets de consultation. »

Dès lors selon le rapport, d’ici 2021, 25% des chirurgiens s’entraineront sur des modèles médicaux imprimés en 3D avant les opérations.

20% des 100 premières entreprises de biens de consommation utiliseront l’impression 3D

Le prototypage rapide constitue la principale application pour les producteurs de biens de consommation. Citant plusieurs sociétés dont Fishman (amplificateurs de guitare) et Unilever (produits ménagers) qui utilisent l’impression 3D pour réduire leurs coûts de production, Gartner pense que cette technologie est également susceptible d’avoir un impact important sur les chaînes d’approvisionnement des entreprises de biens de consommation.

« Dans les catégories où la personnalisation spécifique est essentielle à la livraison du produit, les stocks pourraient être réduits, et les coûts et la production pourraient être rapprochés du client final. » Explique le rapport. « Ce passage à la production locale pour la consommation locale permettrait aux entreprises de biens de consommation de repenser leurs modèles économiques. » Gartner prend l’exemple de la société Raceware qui créé des pièces de vélo personnalisées en utilisant l’impression 3D.

« savoir où et quand l’impression 3D prend tout son sens par rapport aux technologies de fabrication conventionnelles »

Toutefois Gartner tempère ses prévisions, en déclarant que l’impression 3D ne supplantera jamais complètement la production de masse, quelque soit le sous-secteur du marché des biens de consommation. « Il existe de nombreuses catégories de produits où l’on s’attend à ce que son utilisation varie d’une pénétration de très faible niveau à aucune utilisation pratique. Les organisations doivent apprendre à faire des compromis coûts-avantages pour savoir où et quand l’impression 3D prend tout son sens par rapport aux technologies de fabrication conventionnelles. »

Gartner conclu enfin en annonçant que d’ici 2021, 20% des 100 plus grandes sociétés de biens de consommation au monde utiliseront l’impression 3D pour créer des produits personnalisés.

20% des entreprises créeront des startups internes d’impression 3D

(crédits photo : GE Additive)

Alors que les systèmes d’impression 3D se développent à vitesse grand V , que la concurrence est de plus en plus rude entre les entreprises établies, les entreprises émergentes et les start-up, Gartner prévoit que 20% des entreprises créeront des startups internes pour développer de nouveaux produits et services basés sur l’impression 3D. « Pour rivaliser avec ces entreprises en pleine évolution, les organisations devront mettre en place une start-up interne pour développer rapidement l’impression 3D et d’autres technologies innovantes. » Explique le rapport.

L’étude prend l’exemple de plusieurs industriels dont Airbus, BASF et GE qui ont établi des startups internes d’impression 3D à échelle industrielle. Les entreprises sont ainsi en mesure d’accélérer l’intégration de l’impression 3D dans leurs propres processus de fabrication, pour les pièces trop difficiles ou trop coûteuses à utiliser avec les méthodes de fabrication conventionnelles.

Alexandre Moussion