C’étant en janvier dernier, le constructeur français Peugeot profitait du CES de Las Vegas pour dévoiler sa prochaine génération de véhicules électriques : la « Peugeot Inception. » Un concept car inspiré d’un autre modèle phare de la marque au lion, l’e-Legend, elle-même inspirée de la 504 Coupé de l’époque. Préfigurant les Peugeot de demain, cette voiture qui a nécessité deux ans de travail, se distingue par l’intégration de nombreuses technologies de pointe dans son processus de fabrication, dont celle de l’impression 3D.
Le plus intéressant cette fois-ci, est qu’il ne s’agit pas uniquement d’accessoires imprimés en 3D, comme cela avait déjà été le cas avec la dernière Peugeot 308, mais de textiles. La marque tricolore a collaboré avec le fabricant américain d’imprimantes 3D Stratasys, pour habiller les sièges et le sol de la voiture d’un velours souple imprimé en 3D composé à 100 % de polyester recyclé.
La raison pour laquelle je reviens sur cette information, est que Stratasys a accepté de publier des photos de cette collaboration. Les visuels montrent un tissu gris recouvert de superbes motifs en 3D qui ont été créés avec la technologie d’impression 3D 3DFashion de Stratasys. Peugeot explique avoir choisi une teinte métallique pour jouer avec la lumière et véhiculer un message plus futuriste.
La machine qui a permis cela est la J850 TechStyle, la seule véritable imprimante 3D à textile disponible à ce jour sur le marché. Basée sur la technologie Polyjet de Stratasys, un procédé d’impression 3D par jet de matière, ce système a été conçu pour imprimer directement sur une large gamme de tissus et de vêtements. Il peut tout aussi bien s’agir de velour, que du denim, du coton, du polyester, du lin et du cuir.
« Notre objectif pour les sièges du concept Inception était de moderniser la matière velours utilisée et de décloisonner le design »
Outre la complexité de formes rendue possible par cette technologie, celle-ci peut combiner plus de 60 000 couleurs et 7 matériaux différents directement et de manière simultanée sur des tissus. Le tout avec une grande variété de transparences et de textures. Une styliste israélienne a dernièrement présenté une collection de robe de mariée imprimée selon cette technologie, qui illustre bien cette capacité.
Maud Rondot, designer CMF, Advanced Design Team chez Peugeot, explique que l’espace au sol devrait normalement être traité avec un revêtement protecteur, mais que l’impression 3D directe sur textile, a permis une combinaison unique de fonctionnalité, de texture et d’esthétique. Selon elle, cela n’aurait pas été possible avec d’autres technologies.
« Chez Peugeot, nous aimons toujours combiner la fonction et l’esthétique« , ajoute Maud Rondot. »Notre objectif pour les sièges du concept Inception était de moderniser la matière velours utilisée et de décloisonner le design en l’étendant pour qu’il serve également de tapis de sol visuellement impactant. Bien que nous ayons accès à des modèles relativement plats avec les méthodes d’embellissement actuelles, il n’est pas possible d’obtenir de l’épaisseur et de la hauteur. C’est pourquoi nous nous sommes tournés vers Stratasys, et c’est grâce à la technologie exclusive 3DFashion de la société que nous avons pu imprimer en 3D directement sur le matériau souple », a-t-elle ajouté. « Souvent, il y a un delta entre ce que l’on imagine et ce que l’on peut obtenir, c’était donc assez magique de voir notre idée arriver exactement comme prévu et avec une qualité d’exécution remarquable. »
La sellerie n’est pas le seul élément de l’habitacle qui a bénéficié de l’impression 3D. Pour sa nouvelle génération de i-Cockpit, les équipes de Peugeot ont intégré l’Hypersquare, un volant visant à d’améliorer l’expérience de pilotage en combinant la navigation et le tableau de bord. Spécialement conçu pour afficher les informations essentielles telles que le contrôle du son, les modes de conduite et le sélecteur de vitesse, cet écran est entouré d’un cadran imprimé en 3D. Bien que peu d’informations aient filtré à ce sujet, il est fort à parier que Stratasys en soit également à l’origine.