Le « Centre Monash University for Human Anatomy Education », centre de recherche de l’une des plus grandes universités d’Australie, a récemment dévoilé un kit anatomique imprimé en 3D destiné à former les étudiants en médecine. Né d’un projet initié il y a deux ans par le professeur Paul McMenamin, ce kit vise à offrir une alternative plus pratique et plus économique aux cadavres habituellement utilisés dans les cours anatomiques des facultés.
Conçu en partenariat avec l’entreprise allemande Erler-Zimmer, spécialisée dans la réalisation de planches anatomiques et de simulateurs médicaux à destination des étudiants, ces modèles médicaux présentent de nombreux avantages dont celui d’être beaucoup plus réalistes que les modèles traditionnels en plastique, car issus de véritables corps humains entièrement scannés en 3D. Il sont également plus faciles à manipuler et confortables pour les étudiants en médecine, habituellement confrontés aux mauvaises odeurs des cadavres.
« Le problème réside essentiellement dans le coût… c’est ici que ces répliques 3D seront les plus utiles »
Si le kit représente pour le moment un investissement important (250 000 $), les économies ne sont pas négligeables sur le long terme. En effet, le stockage et la conservation des cadavres, nécessite des installations coûteuses, auquel s’ajoutent le transport du corps, sa préparation (en France, les jeunes étudiants n’ont accès qu’à des corps embaumés) et sa crémation, soit en moyenne un coût de 1000 € par corps.
« Beaucoup de gens pensent qu’il est difficile d’obtenir des cadavres humains, hors ça n’est pas le cas. Le public est très généreux dans le don d’organes pour la recherche médicale et l’enseignement médical, de sorte que ce n’est pas le problème. Le problème réside essentiellement dans le coût, la technologie et les installations dont vous avez besoin pour recevoir un corps mort, l’embaumer, le stocker, le préparer pour la dissection, ainsi que les autorisations du gouvernement. Toutes les écoles de médecine ou les hôpitaux ne peuvent se le permettre. C’est ici que ces répliques 3D seront les plus utiles. » Explique Paul McMenamin.
« Cette technique va révolutionner l’enseignement de la médecine »
Une étude menée par Paul McMenamin a par ailleurs révélé que les étudiants étaient beaucoup plus à l’aise avec les modèles imprimés, qu’avec les cadavres. « Avec les répliques, les étudiants n’hésitent pas, ils sont plus à l’aise. Ils prennent un bassin ou une main, tout en échangeant avec les autres élèves. Cette technique va révolutionner l’enseignement de la médecine ». Explique ce dernier. Les cadavres étant interdits dans de nombreux pays pour des questions de religion, le kit anatomique pourrait également permettre à ses étudiants de voir des corps autrement que dans des livres.
Si peu d’informations ont pour le moment filtré quant au procédé d’impression 3D utilisé, il faudrait environ 4 heures pour imprimer une main contre plusieurs jours pour les parties les plus grandes. Une fois le corps numérisé, les différentes parties du corps (soit 57 pièces au total), sont directement imprimées en couleur dans un matériau plastique. Présenté en avant-première à 90 étudiants du « Monash Rural Health », le kit anatomique permet d’étudier le corps humain sous tous ses aspects (muscles, os, tendons, peau, nerf, organes).
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