Un nouveau fabricant vient de faire son apparition sur le marché en plein essor de l’impression 3D médicale. Une start-up allemande dénommée Kumovis vient en effet de lancer la commercialisation d’une imprimante 3D spécialisée dans la fabrication de prototypes et de dispositifs médicaux. Première machine de l’entreprise, la « R1 », exploite une technologie à dépôt de fil FLM (fused layer manufacturing/fabrication de couche fondue), qui permet d’utiliser des plastiques haute performance tels que le PEEK.
Le développement de thermoplastiques haute température pour l’impression 3D et des système dédiés, participe largement à l’accélération de cette technologie dans des secteurs tels que l’aéronautique, l’automobile ou le médical. Leur capacité de résistance à la chaleur et leur excellent rapport poids/résistance, en font des matériaux qui excellent lorsqu’ils sont soumis à de fortes contraintes dans des environnements difficiles. C’est pourquoi ces secteurs d’activité s’intéressent fortement à ces matériaux. Avec son système, la société estime que les professionnels de la santé pourront avoir accès à des produits de santé innovants qui respectent les réglementations strictes du secteur médical.
La R1 entre dans le cercle très fermé des imprimantes 3D compatibles avec les plastiques haute performance. Les thermoplastiques haute température nécessitent en effet des paramètres d’impression plus complexes, comme une température d’extrusion de plus de 350°C, un plateau d’impression capable de monter à plus de 100°C, ainsi qu’une chambre chauffée. Pour répondre à ces contraintes techniques, Kumovis a doté son imprimante d’un système de gestion de la température breveté qui permet un chauffage homogène de la chambre de construction. L’utilisateur peut augmenter sa température jusqu’à 250 °C, ce qui permet d’améliorer l’adhérence des couches.
Un système de contrôle et de filtration pour protéger les impressions
Pour répondre aux exigences strictes de cette industrie, le fabricant a également imaginé un système de contrôle et de filtration afin de créer une enceinte de fabrication totalement hermétique. Agissant comme une sorte de salle blanche, elle permet que des impressions telles que des plaques crâniennes ou des implants rachidiens ne soient pas contaminées par des particules indésirables.
Parce que la conception est une étape cruciale dans la réussite d’une d’impression, Kumovis s’est rapprochée de son compatriote Hyperganic, pour doter son imprimante d’un logiciel à même de générer et concevoir des structures complexes et fonctionnelles. Ce spécialiste de l’automatisation des processus de conception a mis au point un logiciel appelé Hyperganic Print, qui permet aux utilisateurs d’optimiser les impressions ainsi que de personnaliser et d’automatiser leurs processus. « Avec des partenaires tels que les experts en logiciels de Hyperganic, nous serons en mesure de fournir un accès rapide à des produits médicaux individualisés et, partant, d’aider à créer une valeur ajoutée pour les patients et les médecins », a déclaré le co-fondateur de Kumovis Stefan Leonhardt.
Fondée il y a deux ans par Miriam Haerst et Stefan Leonhardt, Kumovis est une spin-off de l’ Université technique de Munich. Plusieurs prix ont déjà été décernés à la jeune pousse dont le BayStartUP Businessplan et le Formnext 2018 Start-Up Challenge. L’entreprise s’est donné pour objectif de permettre la production additive de produits médicaux grâce à de nouvelles solutions d’impression 3D, en s’appuyant sur le PEEK. Sa première née Kumovis R1 est disponible depuis le 1er août 2019.
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