La semaine dernière, l’Office américain des brevets et des marques (USPTO) a accordé un brevet déposé par le géant de l’informatique IBM (International Business Machines Corporation). Celui que l’on connaît comme l’inventeur du disque dur, a imaginé une méthode innovante pour la conception de bâtiments imprimés en 3D en réalité virtuelle (RV). Identifié sous le numéro US12340150B2, ce brevet avait été déposé pour la première fois en juin 2021 et publié en décembre 2022.
L’idée derrière ce brevet, consiste en l’intégration de la réalité virtuelle (RV) dans le processus de conception architecturale, permettant ainsi aux concepteurs de visualiser et d’interagir avec les éléments du bâtiment avant même le début de la construction physique.
Grâce à la RV, les architectes pourraient non seulement explorer le design sous tous ses angles, mais aussi modifier en temps réel des éléments tels que les murs, portes et fenêtres, et ajuster la structure selon les besoins.
Une flexibilité qui permettrait à la fois d’optimiser la conception, d’identifier les erreurs possibles et de tester différentes configurations, en s’évitant les coûts et les délais associés aux modifications physiques.
En se basant sur ces simulations, la méthode d’IBM aurait donc pour effet de réduire considérablement les risques liés aux imprévus environnementaux et de garantir que le bâtiment sera parfaitement adapté à son environnement avant sa construction physique. Une avancée pour la construction d’autant plus nécessaire étant donné les enjeux environnementaux.
IBM considère que cette approche serait particulièrement utile pour les structures imprimées en 3D, difficiles à modifier après leur construction. Dans le document, il est indiqué qu’un processeur peut collecter des paramètres environnementaux liés à un emplacement géographique spécifique à partir de divers dispositifs de collecte de données, tels que des capteurs, des objets connectés, des satellites météorologiques ou d’autres systèmes de surveillance.
Ces données peuvent ensuite être stockées dans un répertoire et utilisées pour générer un environnement virtuel, permettant ainsi de réaliser des simulations très poussées, comme par exemple l’éclairage d’une pièce à un moment précis de la journée, tout en évaluant instantanément l’impact de ces modifications.
« Un paramètre interne peut inclure le mouvement du son, le flux d’air, la température, l’éclairage ou tout autre aspect susceptible d’être perçu ou expérimenté par un utilisateur dans un environnement de réalité virtuelle »
Grâce à cette approche, les concepteurs pourraient donc anticiper et ajuster en temps réel une multitude de facteurs comme la température, l’éclairage ou la circulation de l’air. « De plus, les paramètres environnementaux d’un emplacement géographique particulier peuvent varier selon la période de l’année ou la saison. » explique IMB dans son brevet. « Par exemple, un emplacement géographique à New York aura des paramètres environnementaux différents (par exemple, des températures glaciales en hiver) de ceux associés à un emplacement géographique en Louisiane (par exemple, une forte humidité en été). »
« Un paramètre interne peut inclure le mouvement du son (par exemple, une pièce avec un écho), le flux d’air, la température, l’éclairage ou tout autre aspect susceptible d’être perçu ou expérimenté par un utilisateur dans un environnement de réalité virtuelle. Plus précisément, un processeur peut simuler l’impact des obstacles physiques (par exemple, les éléments de conception du bâtiment) représentés dans l’environnement de réalité virtuelle sur les paramètres internes perçus par l’utilisateur. »
Bien entendu, ce brevet pourrait bénéficier à une large éventail de constructions, et pas uniquement résidentielles. À juste titre, IBM estime que ce procédé innovant, combiné à l’intelligence artificielle, pourrait transformer la conception de nombreuses infrastructures complexes, comme les centres de données, où la gestion de la consommation énergétique et des conditions environnementales est essentielle.
L’ingénieur d’BM Subha Kiran Patnaikuni et l’architecte Sarbajit K. Rakshit sont les deux co-inventeurs du brevet. Rakshit a notamment contribué à des innovations comme l’impression 3D d’hologrammes et de médicaments, tandis que Patnaikuni, expert en réalité virtuelle, IA, IoT, robotique et technologies basées sur les capteurs, a développé des systèmes de jumeaux numériques et des solutions de protection robotisée basées sur l’apprentissage automatique.