Précurseur dans l’utilisation et l’intégration de l’impression 3D, Decathlon compte parmi les plus beaux ambassadeurs de cette technologie. En 2016, la marque préférée des français avait franchi un premier cap important en créant l’ADDLAB, un service interne entièrement dédié à l’impression 3D.
Avec 7 centres en France et à l’international, ce pôle d’innovation dédié aux produits de sport et de loisirs réalise plus de 200 000 impressions par an, qu’il s’agisse de prototypage, d’outillage, de production en petite série ou de sav.
Plus récemment, l’enseigne de sport a créé DECATHLON Pulse, une filiale à 100 % lancée le 11 juillet 2024, avec pour mission de développer de nouveaux leviers de croissance à long terme et de renforcer la proposition de valeur du groupe.
En tant que laboratoire d’innovation, cette entité se consacre à la recherche et au développement de technologies avancées et de matériaux durables pour les équipements sportifs de demain. Bien entendu parmi les solutions exploitées, l’impression 3D occupe une place de choix. On y trouve notamment la technologie de Pollen AM, un fabricant français reconnu pour ses imprimantes 3D à granulés, lesquels offrent une plus grande flexibilité dans le choix des matériaux.
Ces dernières années, porté par une vision commune de l’innovation et de l’écoresponsabilité, un véritable partenariat s’est tissé entre les deux entreprises. Engagé dans une démarche de conception durable, Decathlon a pu réduire l’impact environnemental du développement de ses produits grâce aux imprimantes 3D PAM de Pollen AM, qui permettent de fabriquer des prototypes directement dans la matière finale.

Aperçu des matériaux issus déchets biodégradables comme la peau de banane ou les coquilles de noix pour fabriquer des semelles, développés par Kuori (crédits photo : Kuori)
Dans un récent communiqué, Decathlon s’est félicité de l’arrivée d’un nouvel acteur dans sa démarche écoresponsable : les matériaux biosourcés, biodégradables et recyclables de KUORI. Leur intégration marque une avancée majeure, réduisant l’impact environnemental des matières utilisées et facilitant la transition du prototypage à l’industrialisation.
Si vous découvrez KUORI, cette start-up suisse s’est fait connaître pour le développement de matériaux durables visant à remplacer les plastiques traditionnels. Fondée en 2022 et basée à Zurich, l’entreprise se consacre à la création de matériaux biosourcés, biodégradables et élastiques, principalement utilisés dans la fabrication de semelles de chaussures, de roues et d’équipements divers.
Ces matériaux sont élaborés à partir de déchets organiques tels que des peaux de banane, des coquilles de noix et des noyaux d’olive, contribuant ainsi à une économie circulaire et à la réduction de la pollution plastique. Son innovation en matière de matériaux renouvelables lui même valu d’être récompensée par le « Renewable Material of the Year Award 2023 » pour son innovation en matière de matériaux renouvelables.
Pour les trois partenaires, l’objectif principal est de concevoir des prototypes en utilisant la même matière que le produit final. Pour cela, Jimmy Gantier, Circular & Biobased Designer chez DECATHLON Pulse, recherchait une technologie capable d’imprimer rapidement des formes complexes tout en offrant une grande flexibilité dans le choix des matériaux.
« Très vite, le gain de temps et les coûts moins élevés ont ouvert la possibilité de tester différents matériaux sur un même produit avec pour objectif de voir si l’on peut remplacer certains matériaux »

Prototype de raquette de tennis de table avec revêtements imprimés sur la PAM O2 de Pollen AM à partir d’un matériau biodégrabable de Kuori (crédits photo : DECATHLON Pulse)
Grâce à la technologie PAM de Pollen AM, Decathlon a pu relever ce défi en réalisant des tests en seulement quelques jours. L’avantage des granulés, est qu’il sont largement répandus dans l’industrie traditionnelle, ce qui offre une grande flexibilité, tandis que les multiples extrudeuses de l’imprimante 3D PAM permettent d’imprimer jusqu’à trois matériaux différents.
« La PAM est un formidable démonstrateur de tout le potentiel offert par la fabrication additive ! Très vite, le gain de temps et les coûts moins élevés (comparativement à l’injection via moule prototype) ont ouvert la possibilité de tester différents matériaux sur un même produit avec pour objectif de voir si l’on peut remplacer certains matériaux (par exemple le silicone) par d’autres qui offrent une meilleure recyclabilité. Les résultats positifs sur ces tests nous ont donné envie d’aller plus loin et d’être encore plus innovant dans les choix de matériaux et ainsi voire au-delà de la simple recyclabilité ! » se félicite Jimmy Gantier, le Circular & Biobased Designer chez DECATHLON Pulse.
DECATHLON Pulse met son expertise au service des marques pour accélérer l’innovation en testant rapidement de nouveaux matériaux. En collaboration avec KUORI, la marque explore donc des alternatives biosourcées et compostables pour réduire l’impact environnemental de ses produits.
La technologie d’impression 3D à granulés de Pollen AM lui permet de prototyper efficacement des articles comme des raquettes de tennis de table ou des sandales réparables et compostables. Grâce à cette technologie, les tests et ajustements peuvent être réalisés en quelques jours au lieu de plusieurs semaines avec les méthodes traditionnelles.
« Il faut 5 jours pour imprimer une paire de chaussure complète, avec un support soluble, sur une imprimante »

Sandale imprimée en 3D multi usage,100% réparable et compostable (crédits photo : DECATHLON Pulse)
Parmi les cas d’applications, Decatlhon cite celui d’une sandale, multi usage, 100% réparable et compostable. La chaussure a été conçue à partir de matériaux 100% biobased en 3 parties : la lanière, insole et outsole.
Chaque partie est remplaçable en cas d’usure, (ou interchangeables selon l’usage ; par exemple semelle avec un grip spécifique en cas d’utilisation sur sol mouillé, etc…) car au-delà de la durabilité même du produit, DECATHLON Pulse souhaite en améliorer la réparabilité. Le cycle de vie des chaussures est ainsi maintenu, voire amélioré, quand bien même la matière utilisée serait moins résistante.
« Il faut 5 jours pour imprimer une paire de chaussure complète, avec un support soluble, sur une imprimante. Or un prototype comme celui-ci se serait avéré bien plus onéreux et bien plus long avec la méthode traditionnelle par injection. » précise DECATHLON dans son communiqué. « Dans la lignée des prototypages produits par les imprimantes PAM, les matériaux de KUORI sont prêts à suivre le chemin de l’industrialisation, grâce à une capacité de production de matière de plusieurs tonnes par mois. »
Concernant la raquette de tennis de table, bien que seuls les revêtements soient actuellement imprimés en 3D à partir d’un matériau biodégradable, l’objectif à court terme est d’imprimer entièrement la raquette en 3D, une fois les tests validés par des clubs de la région sur les revêtements.
DECATHLON Pulse conclut en affirmant sa volonté de renforcer son partenariat. Avec l’acquisition d’une PAM O2, l’entreprise envisage également d’accompagner Pollen AM dans ses efforts de recherche et développement au sein de sa nouvelle filiale belge.
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