Si vous ne le connaissez pas encore, Cerambot compte parmi ces quelques rares fabricants dans le monde spécialisés dans les imprimantes 3D de bureau céramique. Implantée dans la province de Shandong en Chine, cette jeune pousse – comme tant d’autres de ses compatriotes – s’est employée à développer une solution qui soit plus abordable. Forte du succès de sa première machine grand public sortie en 2018, l’entreprise s’est appuyée sur les retours de ses premiers clients pour mettre au point une version professionnelle appelée « Eazao ». Dotée de performances et fonctionnalités améliorées, cette dernière née a suscité un engouement incroyable sur Kickstarter. En l’espace de seulement 6 minutes, la machine a engrangé pas moins de 286 510 $, sur un objectif de 10 000 $, auprès de 1 026 contributeurs.
Son PDG Jony Liu explique: « Notre imprimante 3D céramique de première génération a été un énorme succès et nous a valu de nombreux fans à travers le monde. En fait, cette communauté d’utilisateurs a joué un rôle clé pour nous guider dans notre conception de nouvelle génération. Nous avons pris en compte tous les commentaires que nous avons reçus et avons travaillé dur pour améliorer presque tous les aspects de notre nouvelle imprimante. Cerambot Eazao est le point culminant de nos efforts et rend l’expérience d’impression 3D céramique meilleure que jamais avec une structure cartésienne plus rigide, des vitesses d’impression plus rapides et une conception plus intuitive et conviviale. Désormais, n’importe qui peut faire preuve de créativité et commencer à imprimer des céramiques rapidement. »
Quand bien même la céramique n’est pas le matériau de fabrication additive le plus développé qui soit, on le retrouve dans un nombre grandissant d’applications. Sa grande résistance à la chaleur et aux produits chimiques, sans oublier sa biocompatibilité, expliquent pourquoi plusieurs acteurs historiques tels que Formlabs et 3D Systems, mais aussi des start-ups comme l’israélien Xjet, ont fini par se lancer sur ce créneau en développant leurs propres machines. La France compte elle aussi quelques belles pépites, dont 3DCeram qui a développé une technologie d’impression 3D céramique SLA dont on peut retrouver des applications dans les domaines du biomédical, de l’aérospatiale ou encore de la défense.
« résoudre facilement le problème de la cuisson des objets en céramique dans les fours à micro-ondes domestiques »
A contrario de son aînée pensée avec une structure Delta, Eazao fonctionne avec un système dit cartésien que l’on retrouve chez la plupart des systèmes à dépôt de fil. Cerambot justifie ce choix en expliquant que les systèmes cartésiens sont capables de coordonner plus précisément l’emplacement de la tête d’impression grâce à un système de rails et de portique, mais aussi des axes plus rigides que ceux des imprimantes Delta. Cette approche générerait moins d’erreurs et offrirait une meilleure finition de surface.
Sur la papier, l’Eazao serait également plus rapide que l’existant, soit environ 20% que les imprimantes 3D classiques à 40 mm / s en moyenne. Elle se démarquerait également par sa rapidité de post-traitement et son coût avantageux. Le fabricant explique en effet qu’il n’est pas nécessaire de posséder un four haute température. Pour cela celui-ci aurait mis point une glaçure spéciale, un émail qui se prêterait parfaitement à une utilisation dans un four à micro-ondes. Une fois l’impression sèche, il suffit de la tremper dans l’émail, puis de passer le tout au four pendant 35 minutes. Les 800 à 1200 °C requis à la cuisson des céramiques ne pouvant être atteints par les équipements domestiques limités à 300 °C, Cerambot a développé un four à micro-onde spécial offrant une puissance de 1500 W.
« La cuisson traditionnelle des objets en céramique se fait dans un four électrique ou un four spécial, mais le four électrique et le four spécial sont longs à chauffer et consomment beaucoup d’énergie. » Explique Cerambots. « Le four à micro-ondes développé par Eazao utilise une combinaison d’un matériau d’isolation thermique de haute qualité, la fibre céramique, et d’un matériau absorbant les hautes températures, le carbure de silicium, pour résoudre facilement le problème de la cuisson des objets en céramique dans les fours à micro-ondes domestiques. »
Côté matériaux, Cerambots précise que son imprimante est compatible avec la plupart des argiles. S’appuyant sur plusieurs tests très poussés, le fabricant fournit de précieux conseils quant à celles qui permettent d’obtenir les meilleurs résultats en impression 3D et l’influence des préparations comme la quantité d’eau, les additifs ou encore des colorants, sur la qualité d’extrusion.
Autre différence de taille avec les imprimantes 3D céramique classiques, le compresseur d’air qui sert habituellement à acheminer la matière argileuse, est ici remplacé par un piston monté sur un engrenage à vis. Par sa capacité à déplacer de l’argile plus au moins dure ou dense, cette méthode offrirait une plus large compatibilité matériaux, mais aussi des impressions plus sûres. Proposée à son lancement pour la moitié de son prix final, soit seulement 399 $, l’Eazao peut encore être commandée sur Kickstarter au prix de 429 dollars, soit une économie de 46%. Vendue entièrement assemblée, l’imprimante sera expédiée à partir de juillet prochain dans le monde entier. Le micro-onde sera quant à lui vendu au prix final de 120 $.
