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La liberté de conception et les réductions de délais de production ne sont pas les seuls atouts de l’impression 3D. Conditionnée par l’utilisation d’un modèle 3D, cette technologie ouvre des perspectives tout aussi passionnantes en termes de dématérialisation des stocks. C’est ainsi que ces dernières années, plusieurs solutions d’inventaire numérique ont commencé à émerger. Une approche visant à permettre aux entreprises de se constituer des bibliothèques de modèles imprimables en 3D ; le but étant qu’elles puissent s’affranchir des contraintes de coûts et d’encombrement liées au stocks physiques.
Ainsi, la nécessité de produire ou commander d’importantes quantité de pièces de rechanges à l’avance et les stocker en prévision est éliminée. Cerise sur le gâteau, les pièces détachées peuvent être fabriquées localement et sans minimum de commande.
Etant donné l’essor récent de l’impression 3D, et le fait que beaucoup de pièces ont été créés à une époque antérieure où les dessins 2D étaient légions, des entreprises ont cherché à solutionner cette problématique en développant des solutions logicielles permettant d’effectuer le travail chronophage et complexe d’inventaires des pièces éligibles à l’impression 3D.
L’un d’entre-eux se nomme Castor, une start-up israélienne qui a mis au point un logiciel permettant d’automatiser et de rationaliser cette tâche. Ses utilisateurs bénéficient à la fois d’une identification technique et d’une analyse économique.
Toujours dans l’idée de faciliter cette transition du physique au numérique et la détection des pièces imprimables, l’entreprise a dévoilé une nouvelle fonctionnalité encore plus ambitieuse. Désormais, ses utilisateurs peuvent visualiser automatiquement des pièces 3D à partir de dessins 2D. Une fois qu’un dessin 2D est téléchargé sur le logiciel CASTOR, une vue 3D peut être simulée pour offrir à l’utilisateur une analyse complète de l’imprimabilité de la pièce. Selon CASTOR, cela se traduit par de meilleures estimations de l’imprimabilité, du coût, de la durabilité, des délais et des avantages de la chaîne d’approvisionnement.
« Notre voyage dans cette direction a commencé en juin 2022 avec l’introduction de la capacité d’analyser automatiquement les dessins 2D , tant d’un point de vue technique qu’économique. » Explique Galit Cohen, directrice marketing chez Castor. « Cette fonctionnalité nous a permis d’identifier les pièces adaptées à la fabrication additive à l’aide de dessins 2D. Aujourd’hui, nous allons encore plus loin en améliorant notre technologie avec la possibilité de visualiser des pièces en 3D, améliorant ainsi considérablement les estimations de l’imprimabilité, du coût, de la durabilité, des délais et des avantages de la chaîne d’approvisionnement. Cette avancée change la donne, en particulier pour les entreprises qui dépendent fortement des dessins PDF 2D dans leurs processus de fabrication. »
« La nouvelle fonctionnalité introduite par CASTOR va changer la donne pour les ingénieurs, en réduisant considérablement le temps et les efforts nécessaires à la qualification des pièces FA »
Bien sûr, avec son nouveau logiciel, Castor ne s’arrête pas à la géométrie de l’objet 2D. Pour juger de l’imprimabilité d’une pièce, son analyse (effectuée en quelques secondes) prend également en compte les propriétés des matériaux, la rentabilité et la chaîne d’approvisionnement numérique. Pour ce faire, il extrait les informations de fabrication du produit à partir de fichiers PDF de dessins 2D, calcule les dimensions et la complexité de la pièce et crée une simulation visuelle 3D.
Grâce à ces informations, le logiciel peut ainsi recommander une technologie et des matériaux optimaux, tout en effectuant une analyse financière de la fabrication additive. En outre, des recommandations pour la reconception des pièces peuvent également être fournies. Comme par exemple des refontes des pièces pour la fabrication additive, intégrant des conceptions de consolidation et de réduction de poids.
« La nouvelle fonctionnalité introduite par CASTOR va changer la donne pour les ingénieurs, en réduisant considérablement le temps et les efforts nécessaires à la qualification des pièces FA », se félicite Omer Blaier, co-fondateur et PDG de CASTOR, avant de conclure. « Cet outil permettra à terme aux ingénieurs d’accélérer l’identification des pièces adaptées à l’impression 3D et d’affecter leurs précieuses compétences à des tâches plus stratégiques. Avec cette innovation, nous visons à transformer le paysage de la fabrication additive et à le rendre encore plus accessible aux entreprises qui s’appuient sur des dessins PDF 2D dans leurs processus de fabrication. »
Parmi les autres autres acteurs spécialisés dans les solutions d’inventaires de pièces imprimables en 3D, citons également l’allemand 3YOURMIND, ainsi que les français Marklix, Spare parts 3D, et Beelse. Leurs logiciels MES (Manufacturing Execution System) permettent d’établir un inventaire numérique qualifie, avec à la clef des économies considérables. En 2021, la SNCF, cliente de 3YOURMIND, rapportait avoir utilisé l’outil de la société pour identifier 10,3 % de pièces imprimées en 3D parmi plus de 30 000 pièces de rechange, entraînant ainsi une réduction significative de 85 % des délais de livraison.