Créée à l’origine pour lutter contre l’obsolescence en proposant une Marketplace de pièces détachées tout public, Marklix porte aujourd’hui de nouvelles ambitions. La jeune pousse française d’Aix-en-Provence a récemment pris un nouveau tournant en mettant son intelligence artificielle dans les mains des professionnels. Une bonne nouvelle pour les services d’impression 3D, mais aussi les 51 % de fabricants qui déclarent ne pas intégrer l’impression 3D par manque de connaissances dans cette nouvelle technologie, et 59 % à cause du coût d’acquisition de l’équipement. Pour vous faire découvrir les nombreux freins, de conformité, de stockage, de rentabilité, ou encore de traçabilité, que permet de lever la solution de Marklix, Primante3D a interrogé son co-fondateur Pierre-Jacques Lyon.
« Nous permettons aux fabricants et aux industriels d’adopter et d’administrer la fabrication additive »
Bonjour Pierre-Jacques, pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Marklix pourrais-tu rappeler un peu votre genèse et les contours de votre solution initiale ?
Bonjour Alexandre, Marklix est né du constat que la fabrication additive pouvait-être un formidable moyen de rendre l’obsolescence obsolète en produisant des pièces détachées à la demande et localement et ce même pour les produits et appareils les plus anciens. Nous avions alors lancé une Marketplace dédiée et un réel savoir-faire logiciel et web dans la production de pièces détachées par addition.
Il y a quelques mois, Marklix a réorienté son modèle de Marketplace « tout public » vers une offre à destination des professionnels. Qu’est ce qui a motivé cette décision ?
Avoir un réel impact généralisé. Nous nous sommes rapidement aperçus que pour que la production de pièces détachées à la demande par fabrication additive soit une réalité, une Marketplace grand publique ne serait pas suffisante. Nous avions alors de nombreuses briques logicielles, des connaissances technologiques nous permettant d’aller beaucoup plus loin avec les industriels et les professionnels de l’additif.
« nous répondons également aux problématiques des sous-traitants en impression 3D souhaitant se digitaliser, capter de nouveaux marchés et gagner du temps »
À quelles problématiques souhaitez-vous désormais répondre ?
Nous permettons aux fabricants et aux industriels d’adopter et d’administrer la fabrication additive. Nous ne sommes pas un bureau d’étude, nous déployons la suite logiciel qui accompagne le fabricant dans ses réflexions à chaque étape de cette transition. Comme le fait Microsoft Office pour la bureautique.
Aujourd’hui nous répondons également aux problématiques des sous-traitants en impression 3D souhaitant se digitaliser, capter de nouveaux marchés et gagner du temps. S’interconnecter avec ces acteurs et leurs capacités de production est une nécessité pour basculer vers une industrie 4.0.
« Un MES dédié à la fabrication additive permettant notamment de prendre des commandes en ligne et de gérer sa production »
Afin de bien comprendre les caractéristiques de votre nouvelle offre et ses bénéfices, pourrais-tu décrire les différentes étapes d’une commande gérée avec votre solution logicielle ?
Un fabricant souhaitant produire en fabrication additive va être confronté à différentes problématiques :
– Quelles pièces produire ?
– Comment produire cette pièce par rapport à mes problématiques métier ?
– Est-ce rentable ?
– Où produire cette pièce et sur quelle machine ?
– Comment distribuer et cataloguer ces références nouvelles ?
– Comment protéger sa propriété intellectuelle et avoir une traçabilité ?
Nous répondons à toutes ces problématiques, par du logiciel et en interconnectant les acteurs.
En parallèle nous avons développé une solution pour les services d’impression 3D et leurs clients. Un MES dédié à la fabrication additive permettant notamment de prendre des commandes en ligne et de gérer sa production. Là encore avec pour principal objectif de faciliter les échanges entre les acteurs et d’automatiser tout ce qui est automatisable et permettre aux professionnels de se concentrer ce qui importe vraiment.
Quels sont les procédés et matériaux d’impression 3D compatibles avec vos algorithmes de vérification ?
Cela dépend de chaque brique de nos logiciels. La prise de commande en ligne est aujourd’hui particulièrement bien adaptée à la SLS, MJF, SLA et FFF car nous embarquons un slicer fournissant les informations nécessaires à la tarification en ligne. Bien que certains de nos clients utilisent notre solution pour du métal et même pour de l’usinage !
Pour ce qui est de la qualification et vérification de pièces, nos algorithmes sont agnostiques.
« Un service d’impression 3D rentabilise aujourd’hui notre solution en moins d’une dizaine d’impressions… »
Que peux-tu nous dire sur vos formules d’abonnement et leur seuil de rentabilité ?
Nous proposons effectivement nos solutions sous forme d’abonnement mensuels ou annuels en Saas. Un service d’impression 3D rentabilise aujourd’hui notre solution en moins d’une dizaine d’impressions et ce sans comptabiliser le gain de temps que procure nos outils d’automatisation et les gains marketing en fidélisation client et captation d’une nouvelle clientèle online.
Impossible de donner un chiffre moyen sur les économies générées chez un industriel avec nos solutions. C’est justement ce que permet de mesurer notre solution, au cas par cas. Digitaliser une partie de sa production et ses stocks peut s’avérer extrêmement rentable. Pour reprendre le parallèle avec Microsoft Office son utilisation est une évidence et représente un gain en productivité mais difficilement mesurable. Il nous est arrivé de faire gagner des années de travail à nos clients grâce à un algorithme exécutant une tâche en quelques secondes. J’aurai donc tendance à conclure sur le fait que la rentabilité est immédiate si la transition s’opère.
Il a des expériences client que tu aimerais mentionner ?
Elles sont toutes passionnantes car même s’il existe des problématiques communes, chaque entreprise est unique. Nous entretenons une relation étroite avec chacun de nos clients car en tant que Startup innovante nous devons être activement à l’écoute des besoins actuels et futurs de nos utilisateurs.
Je laisse donc à vos lecteurs le choix de nous contacter pour entendre les plus pertinentes d’entre-elles !
« 2022 devrait-être également l’année d’une concrétisation de levée de fonds… »
Quelles évolutions peut-on attendre de votre technologie ?
Un très grand nombre d’évolutions ! Marklix est une entreprise constituée uniquement de Geeks et d’ingénieurs passionnés. L’innovation est au centre de tout ce que l’on fait, nous cherchons constamment de nouvelles idées, de nouvelles technologies. Vous pouvez donc vous y attendre, c’est une certitude.
Quelle est votre feuille de route pour 2022 ?
Nous allons continuer à améliorer nos solutions et les augmenter de nouvelles fonctionnalités.
2022 devrait-être également l’année d’une concrétisation de levée de fonds et une année durant laquelle on recrutera de nouveaux talents. Nous devrions également voir certains de nos travaux de R&D sortir du « Laboratoire » pour passer en pré-production chez nos clients. Nous avons hâte de vous montrer toutes ces nouveautés !