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France : la première pièce détachée de bricolage imprimée en 3D disponible pour le grand public

(crédits photo : l’Entrepôt du Bricolage)

Pour l’impression 3D et le secteur du bricolage, c’est une percée importante qui vient d’être réalisée. La start-up grenobloise Beelse et l’Entrepôt du Bricolage, ont récemment créé la première pièce détachée de bricolage produite par impression 3D industrielle (fabrication additive), disponible pour le grand public en France. D’ores et déjà disponible à la vente dans l’enseigne du groupe Samse et sur internet, ainsi que dans d’autres commerces en France, la pièce en question est un papillon de serrage universel.

Tous deux implantés dans la région en Rhône-Alpes, Beelse et l’Entrepôt du Bricolage ont entamé leur collaboration il y a un an. Un rapprochement dont l’ambition est de fabriquer des pièces détachées localement, disponibles rapidement, et avec un impact environnemental minimal.

Sélectionné pour sa capacité à répondre aux divers besoins identifiés par le service après-vente, ce papillon de serrage est né de la technologie BCM (Beelse Cloud Manufacturing) développée par Beelse. Si vous découvrez cette jeune pousse co-fondée par Yannick Marion, Clément Chabert et Yannick Omnès, il s’agit du nom donné à sa solution logicielle. Un système de production coopérative et collaborative qui permet à ses utilisateurs de commander la quantité de pièces détachées désirées avec une production immédiate et au plus près du besoin.

« À chaque commande, BCM rapproche le moyen de production – connecté et disponible en temps réel – en capacité de produire la pièce au cahier des charges et située au plus proche de l’adresse de livraison. L’utilisateur peut suivre l’état d’avancement de sa commande jusqu’à la livraison sans se soucier du reste. » m’expliquait Yannick Marion dans une interview. « BCM aiguille chaque commande sur des moyens de production interne à l’entreprise et/ou sur des moyens de production externalisés qui se situent chez des professionnels de la fabrication additive »

« Cette pièce a déjà reçu des éloges de bricoleurs enthousiastes, qui apprécient sa facilité d’installation et sa durabilité »

Outre le fait de permettre aux entreprises de gérer leur production de façon totalement autonome selon leurs besoins, BCM permet de créer des jumeaux numériques sous la forme de fichiers 3D pour chaque pièce à produire. Cela signifie que l’utilisateur peut se constituer sa propre bibliothèque numérique, et ainsi s’affranchir des contraintes de coûts et d’encombrement liées au stocks physiques.

Quant aux économies pouvant être réalisées avec cette solution, elles peuvent être considérables. À titre d’exemple, ARaymondlife, un client de Beelse depuis 2018, spécialisé dans les emballages de dernière génération pour les dispositifs médicaux, a réduit de 70 % le coût de leur production de pièces en série.

Lorsque j’ai interrogé Yannik Marion sur quels étaient les impacts de la technologie BCM sur ce papillon de serrage fabriqué à l’origine en Chine, celui-ci m’indique que son approvisionnement qui incluait un transport en container, est passé de 1,5 mois à une semaine avec BCM. Quant à l’empreinte carbone, la matrice de Solar Impulse indique une réduction de 98,03 %, principalement attribuable à la diminution des émissions liées au transport. Enfin, sur le procédé d’impression 3D en lui-même, les deux partenaires ont opté pour le frittage laser, combiné à une poudre de polyamide PA11, un matériau 100% bio-sourcé à base d’huile de ricin.

« Cette pièce illustre parfaitement la fusion entre utilité quotidienne et respect de l’environnement. » Se félicite Yannick Marion. « Imaginez : un simple papillon de serrage qui résout des problèmes de compatibilité que vous avez rencontrés pendant des années. Cette pièce a déjà reçu des éloges de bricoleurs enthousiastes, qui apprécient sa facilité d’installation et sa durabilité. »

« Son origine bio et sa pluralité d’utilisation fait de ce produit français, une pièce détachée pratique, bénéfique pour l’environnement et rapidement disponible »

Le papillon de serrage imprimé en 3D vendu par l'Entrepôt du Bricolage

Le papillon de serrage imprimé en 3D vendu par l’Entrepôt du Bricolage (crédit photos : Entrepôt du Bricolage )

Vendu 6,90 €, ce pavillon de serrage de 8 mm de diamètre, peut tout aussi bien équiper un châssis de tondeuse, que des scies radiales, des établis, ou encore des pieds de parasol. Yannik Marion me précise que le design de la pièce a été optimisé de manière à obtenir une meilleure résistance aux chocs et ergonomie de serrage, ainsi que la possibilité d’adapter n’importe quel boulon M8.

La pièce est compatible avec les hydrocarbures et surtout elle possède une résistance thermique de – 40° à +130°, mais aussi aux UV. Ce qui signifie qu’elle supporte aussi très bien des conditions en extérieur. « Son origine bio et sa pluralité d’utilisation fait de ce produit français, une pièce détachée pratique, bénéfique pour l’environnement et rapidement disponible puisque produite localement. De quoi poursuivre vos travaux sans encombre. » se félicite l’Entrepôt du Bricolage.

Bien évidemment, cette collaboration entre Beelse et l’Entrepôt du Bricolage est amenée à se renforcer. Les deux partenaires travaillent déjà à d’autres références que l’on a hâte de découvrir. Il en va de même pour les autres cas d’applications que peut couvrir la solution de cloud manufacturing de Beelse. De Vinci à la SCNF, plus de 200 industriels auraient déjà bénéficié de son système. Après avoir déjà levé 1,5 million d’euros, la startup qui espère atteindre les 2M€ de chiffre d’affaires d’ici fin 2025, vient d’entamer une deuxième levée de fond.

Alexandre Moussion