Accueil » Matériaux » Analyse de Cycle de Vie : Kimya publie les résultats de ses filaments d’impression 3D PETG

Analyse de Cycle de Vie : Kimya publie les résultats de ses filaments d’impression 3D PETG

Granulés servant à la fabrication de filaments d'impression 3D

Si l’impression 3D fait valoir de sérieux atouts pour répondre aux défis environnementaux, que ce soit en termes d’économies d’énergie induites par l’allègement des pièces, de réduction de transport et de consommation de matériaux, cette technologie n’est pas sans impact sur notre environnement. De l’extraction des matières premières aux difficultés de recyclage de ses produits, l’industrie de la fabrication additive a encore de nombreux défis à relever si elle veut s’imposer comme une méthode de fabrication durable.

Ce défi implique notamment le fait d’identifier plus précisément et de manière mieux chiffrée ses impacts environnementaux tout au long de la chaîne de valeur. Alors que peu de données sont disponibles, le fabricant français Kimya s’est dernièrement distingué en révélant des chiffres très intéressants sur ses filaments.

Pionnier dans le développement de filaments d’impression 3D recyclés – les premiers issus de cartouches laser et de pots de yaourt – la marque nantaise du groupe Armor a en effet publié une Analyse de Cycle de Vie (ACV) portant sur ses filaments d’impression 3D PETG. L’objectif étant de comparer son filament recyclé PETG-R, un matériaux issu de la revalorisation de chutes de production industrielles du luxe et du médical, composé à 97% de matières recyclées et 3% de pigments, avec ses PETG standard.

En préambule, rappelons que l’ACV est une méthode normalisée qui repose sur des techniques qui ont pour but d’évaluer les impacts environnementaux d’un produit ou d’un service, tout au long de son cycle de vie. Pour simplifier, l’analyse porte sur 5 phases qui vont de l’extraction des matières premières qui composent le produit, jusqu’à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de fabrication, distribution et d’utilisation.

« mener un bilan carbone complet de notre activité afin de chiffrer précisément notre empreinte carbone… »

analyse de cycle de vie pour le filament PETG recyclé de KImya

Réalisé en collaboration avec le cabinet Greenly dont l’analyse s’appuie sur la méthodologie de l’ADEME, cet ACV conclut que l’utilisation le filament PETG recyclé de Kimya permet de réduire les émissions de CO2 de 35 % par rapport à ses PETG standard. L’ACV du filament PETG 3D recyclé de Kimya montre en effet une émission de 4,08 kg CO 2 contre 6,27 kg CO 2 pour son équivalent non recyclé.

La flasque représente quant à elle 11% des émissions pour le Kimya PETG-R et 7% pour le Kimya PETG-S. Le plus impressionnant en termes d’impact, est que la flasque en polycarbonate recyclé permet de réduire les émissions de 50% comparé au polycarbonate non recyclé lié à l’étape extraction des matières premières. En passant au carton recyclé, les émissions liées au procédé de transformation et à la fin de vie sont réduites. Au global le gain est de 40%.

Kimya indique que sa démarche d’ACV s’inscrit dans la continuité de son engagement en faveur d’une production plus durable comme en témoigne sa gamme « Remake » de filaments recyclés qu’elle continue d’étoffer pour répondre à tous les besoins.

« En parallèle, nous menons aussi des réflexions sur nos packagings qui sont désormais 100% éco-conçus à base de carton recyclé et d’encre soluble. » Commente Benoît Stoeux, Directeur général de KIMYA. « Sans oublier les flasques de maintien de nos bobines de filaments 3D qui sont aujourd’hui en polycarbonate 95% recyclé. La prochaine étape pour KIMYA : mener un bilan carbone complet de notre activité afin de chiffrer précisément notre empreinte carbone et d’entreprendre des actions cibles, afin de réduire nos émissions de CO₂. »

Pour les intéressés, rappelons que le PETG-R de Kimya est un matériau que l’on peut imprimer en trois couleurs : noir, blanc et naturel. Cette dernière version dépourvue de pigment est 100% recyclée. Comparées au filament Kimya PETG-S et PETG standard, ses propriétés mécaniques seraient similaires, alliant résistance et simplicité d’impression. Quant aux applications, ce matériau convient particulièrement à la production de contenants, d’emballages, ou de pièces translucides.

Alexandre Moussion