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Impression 3D métal : ArcelorMittal annonce une collaboration stratégique avec HP

Solution Metal Jet S100

Solution Metal Jet S100 (crédits photo : HP)

Le géant de l’acier ArcelorMittal continue d’avancer ses pions sur le segment de la fabrication additive métallique. Une technologie dont la propriété du milliardaire indien Lakshmi Mittal, estime qu’elle pourrait l’aider à remplir la plupart de ses objectifs, comme l’allègement des véhicules automobiles, la réduction des quantités d’acier utilisé et des émissions de gaz à effet de serre.

Les différentes initiatives entreprises par le groupe sidérurgique autour de l’impression 3D ces dernières années, montrent des expérimentations et développements autour de différents procédés de fabrication additive pour optimiser sa production d’acier, notamment pour les applications automobiles.

Aujourd’hui, une nouvelle étape a été franchie par ArcelorMittal qui a officialisé une collaboration stratégique avec HP pour développer la fabrication additive à base d’acier. Au centre de cette collaboration se trouve la Metal Jet S100, le seul système de HP dédié au métal.

Disponible à la vente depuis 2022, cette machine repose, si vous ne le savez pas, sur un procédé à jet de liant. Six têtes d’impression dotées de 63 360 buses viennent projeter les gouttelettes de liant sur une poudre métallique, laquelle est ensuite frittée. Une technologie particulièrement avantageuse en termes de précision et de productivité. Cette capacité, AccelorMittal aimerait l’exploiter pour réduire ses coûts de production, notamment pour l’automobile, mais aussi de créer de nouveaux aciers aux propriétés inédites.

Les centres de recherche du géant sidérurgique serviront d’incubateurs pour tester ses applications avant une production industrielle. Aubin Defer, le directeur marketing d’ArcelorMittal Powders, est même allé jusqu’à évoquer des « résultats prometteurs pour l’avenir de l’industrie. »

(crédits photo : ArcelorMittal)

Pour ceux qui n’auraient pas suivi les différentes incursions du géant de la sidérurgie dans l’impression 3D, il faut savoir qu’en 2019, le groupe a créé FuseMetal. C’est dans ce laboratoire commun associant le laboratoire Roberval de l’université de technologie de Compiègne et le sidérurgiste, que sont menés des travaux de recherche sur le soudage des aciers de troisième génération, ainsi que la fabrication additive.

Différentes déclarations faites par des responsables et chercheurs de ce laboratoire suggèrent des travaux de recherche autour de technologies DED (dépôt de matière sous énergie concentrée) alimentée par fil ou poudre. L’autre objectif porte sur l’utilisation de la fabrication additive pour la production d’outils de mise en forme destinés à l’emboutissage à chaud. Ces outils intègrent notamment des canaux de refroidissement, difficiles à réaliser par usinage, un procédé gourmand en ressources.

Plus récemment, rappelons qu’en novembre dernier, le groupe avait officialisé son entrée sur le marché de la fabrication additive métallique en tant que fournisseur de poudres d’acier. La société avait révélé la construction d’un atomiseur de gaz inerte à l’échelle industrielle à Avilés, en Espagne. Opérationnel depuis janvier 2024, celui-ci a débuté la production d’une nouvelle gamme de produits appelé AdamIQ, qui englobe une variété d’aciers inoxydables (316L, 430L, 17-4PH), des aciers à outils (H11, H13, M300) et des aciers faiblement alliés (un alliage biphasé ; équivalent 4140).

La dernière initiative d’ArcelorMittal autour de la fabrication additive, remonte à cet été, avec un partenariat portant sur le procédé à fusion laser sur lit de poudre. Le sidérurgiste a annoncé son rapprochement avec un poids lourd du secteur : le belge Materialise. Comptant parmi les leaders mondiaux du service d’impression 3D, la société souhaite combiner son logiciel Build Processor à la gamme de poudres d’acier d’ArcelorMittal, pour augmenter la vitesse, la qualité et la rentabilité de l’impression 3D par fusion laser sur lit de poudre (LPBF) et les stratégies d’impression 3D métal.

Alexandre Moussion