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Première implantation d’un crâne imprimé en 3D

L’imprimante 3D et sa capacité à révolutionner certains domaines et plus particulièrement la médecine, ne sont assurément plus une lubie ou un doux rêve. Une tendance qui s’est encore vérifiée il y a quelques mois via l’implantation d’un crâne imprimé en 3D par des chirurgiens hollandais. Une prouesse technique illustrant à quel point cette technologie est en train de s’imposer dans le milieu médical.

Cette opération pour le moins insolite, a eu lieu début janvier sur une jeune femme Hollandaise de 22 ans atteinte d’une maladie osseuse rare. Il s’agit d’une anomalie qui se caractérisepar un os du crâne 4 fois plus épais que l’anormal, engendrant une compression du cerveau et provocant ainsi de terribles migraines chez la patiente devenue presque aveugle. Son chirurgien Bon Verweij témoigne : « elle était en train de perdre la vue et certaines de ses expressions faciales. Ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne perde d’autres fonctions cérébrales essentielles et finissent par mourir. »

L’équipe de chirurgiens du Centre médical de l’Université d’Utrecht dirigée par le Dr Bon Verweij, s’est alors tournée vers l’impression 3D pour lui fabriquer un nouveau crâne moins épais. Pour ce faire, ces derniers ont utilisé un scanner pour modéliser en 3D toute l’ossature du crâne. Anatomics, une société australienne spécialisée dans l’élaboration d’implants par impression 3D, s’est ensuite chargée d’imprimer le crâne à partir du modèle 3D. Peu d’informations ont filtré sur la technique précisément employée, mais il semblerait que l’implant ait été conçu sur une imprimante de type SLS (frittage laser) à partir d’un polyamide transparent.

« Cette technologie a de grands avantages esthétiques et médicaux. Le patient récupère mieux qu’avec les méthodes traditionnelles »

Les chirurgiens Verweij et Marvick Muradin en charge de cette opération marathon de 23h, témoignent de sa réussite. « Le ciment osseux que l’on utilise normalement est un polymère acrylique qui est loin d’être idéal  » témoigne le Dr Verweij. « Avec l’impression 3D, nous pouvons obtenir une réplique exacte de l’original, avec en plus la possibilité de la personnaliser. Cette technologie a de grands avantages esthétiques et médicaux. Le patient récupère mieux qu’avec les méthodes traditionnelles. »

Une prothèse également plus adaptée que les implants en métal habituellement employés, car plus légère et plus flexible. Ses caractéristiques sont plus proches de l’os grâce à de petites aspérités qui permettent aux cellules de se loger pour fixer l’implant à l’os.

Pour s’assurer que l’opération avait bien réussi, l’hôpital a attendu plusieurs mois avant de rendre cette opération publique. Aujourd’hui la patiente a complètement récupéré et repris son travail. Il est presque impossible de voir qu’elle a été opérée.

Remplacer toute la partie supérieure du crâne par un implant imprimé en 3D est une 1ère mondiale. Rappelons tout de même, qu’elle n’est pas la première du genre. Un cas similaire et précurseur avait eu lieu l’année dernière aux Etats-Unis où 75 % du crâne d’un patient avait été remplacé par un implant conçu avec une imprimante 3D. Dans ce cas précis le matériau utilisé n’était pas transparent, il s’agissait d’un thermoplastique opaque appelé PEKK résistant aux hautes températures de stérilisation. Concernant la patiente hollandaise, même si la transparence de l’implant n’était pas volontaire, cette caractéristique à ses avantages. Pouvoir observer le cerveau et tout son système vasculaire de cette façon offre des perspectives intéressantes pour le corps médical.

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