Inégalable lorsqu’il s’agit de créer des dispositifs parfaitement adaptés à notre corps, l’impression 3D continue d’avancer d’un pas assuré dans le secteur médical. La preuve est à nouveau faite avec la récente validation de la FDA (Food and Drug Administration), du premier implant de talus imprimé en 3D au monde. Créé par un certain Additive Orthopedics, cet espaceur de nouvelle génération se destine aux personnes souffrant de nécrose avasculaire du talus (AVN), c’est à dire l’os de la cheville qui relie le genou et le pied.
L’AVN est une pathologie qui désigne en fait la mort cellulaire des différents composants de l’os causée par l’obstruction de son approvisionnement en sang. De plus en plus fréquent en traumatologie du sport, cette complication peut survenir par exemple après une blessure soudaine comme une fracture, qui empêche l’afflux de sang au tissu osseux. Sans traitement, cette affection grave peut entraîner un affaissement total ou partiel de l’os. Les traitements actuellement disponibles sont très lourds, puisqu’ils se limitent à la fusion des articulations du pied et de la cheville – une procédure qui aide à soulager la douleur causée par l’AVN mais qui élimine le mouvement dans l’articulation – et en dernier recours, l’amputation sous le genou. Inutile de dire qu’avec son implant 3D, Additive Orthopedics pourrait considérablement améliorer la qualité de vie des patients par rapport aux techniques traditionnelles.
«La nécrose avasculaire de la cheville, bien que rare, est une maladie grave et potentiellement débilitante qui cause de la douleur et peut entraîner une inhibition du mouvement de l’articulation de la cheville et, dans certains cas, l’ablation d’une partie de la jambe», a déclaré le capitaine Raquel Peat, Ph.D., MPH, USPHS, directeur du Centre des dispositifs et de la santé radiologique du Bureau des dispositifs orthopédiques de la FDA. «L’action d’aujourd’hui offre aux patients une option de traitement qui pourrait potentiellement réduire la douleur, conserver l’amplitude des mouvements de leur articulation et améliorer la qualité de vie.»
On apprend que le matériau utilisé pour cet implant 3D est une poudre de chrome-cobalt, un alliage très apprécié dans secteur médical pour sa biocompatibilité et sa résistance à l’usure. L’emploi de l’impression 3D – généralement des technologies de type DMLS (fusion laser sur lit de poudre) – permet de créer surface poreuse qui créé un environnement idéal pour la croissance osseuse. De plus l’architecture optimisée du dispositif conduit à des caractéristiques d’imagerie améliorées par rapport aux dispositifs traditionnels. Enfin chaque espaceur est modélisé à partir de l’imagerie par tomodensitométrie (CT), ce qui lui permet d’être parfaitement adapté à l’anatomie de chaque patient.
Additive Orthopedics précise que la FDA s’est appuyée sur les résultats de 31 patients et de 32 chirurgies de remplacement du talus (un patient a été opéré des deux chevilles) avec l’implant. Trois ans après l’opération, la douleur moyenne rapportée par les patients a nettement diminué, passant de “modérée à sévère” avant l’opération à “légère” après l’opération, et l’amplitude moyenne des mouvements de l’articulation de la cheville s’est également améliorée.
Au bout de trois ans, sur 32 cas, trois chirurgies supplémentaires ont été signalées. Les événements indésirables les plus fréquemment rapportés étaient la douleur et le tissu cicatriciel sur le site de la chirurgie. La FDA a approuvé l’implant imprimé en temps que dispositif à usage humanitaire (HUD), destiné à bénéficier aux patients dans le traitement ou le diagnostic d’une maladie ou d’un état qui affecte ou se manifeste dans pas plus de 8 000 individus par an aux États-Unis. Additive Orthopedics a annoncé le lancement commercial immédiat du dispositif. Plus-tôt ce mois-ci, c’est une entreprise singapourienne qui avait réussi l’implantation d’un implant osseux biorésorbable imprimé en 3D sur la jambe d’un patient.
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