Inventeur du procédé le plus populaire de l’impression 3D – le FFF – plus connu sous la marque déposée FDM, Stratasys semble tenir son objectif de posséder le portefeuille d’impression 3D polymère le plus complet au monde. En l’espace de quelques mois seulement le géant américain a multiplié les acquisitions, faisant successivement passer sous son giron deux acteurs innovants de l’impression 3D résine : le californien Origin pour sa technologie d’impression 3D grande vitesse, puis le britannique RPS pour sa stéréolithographie grand format. Un mois plus tard, la société officialisait sa première ligne d’imprimantes 3D à fusion sur lit de poudre – la H Series™ – une plate-forme de production basée sur sa technologie SAF, spécialement conçue pour répondre aux besoins de la fabrication en gros volume.
« Nous accélérons de plus en plus rapidement l’ère de la fabrication additive 2.0, dans laquelle nous voyons les leaders mondiaux du secteur manufacturier miser sur la flexibilité de l’impression 3D pour aller bien au-delà des simples applications de prototypage et l’utiliser dans l’ensemble de la chaîne de valeur de fabrication », a déclaré le PDG de Stratasys, le Dr Yoav Zeif. « Les perturbations que nous constatons aujourd’hui du côté de l’offre et de la demande des chaînes d’approvisionnement mondiales sont un signe clair que le statu quo ne fonctionne pas. La fabrication additive donne aux entreprises l’entière liberté de décider quand, où et comment produire les pièces. C’est pourquoi nous nous engageons à être le fournisseur complet de solutions d’impression 3D polymère pour notre clientèle de classe internationale. »
Conformément à son objectif de dominer l’ensemble du marché additif polymère, la société a dévoilé aujourd’hui trois nouvelles imprimantes 3D. Née comme son nom l’indique du rachat de son compatriote Origin, la première rebaptisée Stratasys Origin® One, a été spécialement conçue pour la fabrication de pièces finales. Alimentée par la technologie propriétaire P3™, la nouvelle imprimante 3D résine se distingue par son architecture logicielle qui permettra à ses utilisateurs de produire des pièces en série dans une large gamme de matériaux tiers et certifiés. Stratasys explique que sa technologie combinée aux mises à niveau matérielles a permis d’optimiser pratiquement tous les aspects du système dans la nouvelle version du produit afin d’améliorer la fiabilité et les performances. Une connectivité au cloud permettra aux clients de recevoir de nouvelles améliorations des fonctionnalités.
« Nous nous sommes concentrés sur le respect des critères de précision et de reproductibilité rigoureux pour les connecteurs imprimés en 3D »
Sur ses capacités de fabrication, l’imprimante 3D Origin One est capable de prendre en charge des pièces allant jusqu’à 192 x 108 x 370 mm et de reproduire des détails inférieurs à 50 microns. Les matériaux tiers entièrement certifiés au lancement comprennent 10 résines industrielles, notamment des matériaux résistant aux températures élevées, robustes, élastomères, à usage général et de qualité médicale. « Nous nous sommes concentrés sur le respect des critères de précision et de reproductibilité rigoureux pour les connecteurs imprimés en 3D qui nécessitent une précision d’un micron à deux chiffres », a déclaré Mark Savage, dirigeant du centre d’excellence mondial pour la fabrication additive chez TE Connectivity (NYSE : TEL), un leader mondial dans le secteur des connecteurs et des capteurs et client de longue date de Stratasys et d’Origin.
« Stratasys et Origin ont été d’excellents partenaires pour nous aider à atteindre ces objectifs et démontrer les possibilités d’utilisation de la fabrication additive à l’échelle de dizaines de milliers de pièces. Aujourd’hui, nous pouvons voir comment le système, le logiciel et les matériaux de Stratasys s’associent à la perfection pour faire de l’impression à l’échelle de production une réalité pour nous. Nous pensons que cela contribue à faire de TE Connectivity un partenaire plus agile et plus rentable pour de nombreux équipementiers leaders mondiaux dans des secteurs allant de l’automobile à l’aérospatiale en passant par les appareils électroménagers alors que nous travaillons à bâtir un avenir plus connecté. »
Le marché visé par Stratasys avec son Origin One se chiffrerait à 3,7 milliards de dollars d’ici 2025, y compris les applications automobiles, de biens de consommation, médicales, dentaires et d’outillage. Les premières livraisons de la machine sont attendues à partir de mai.
« Nous avons pu satisfaire aussi bien des commandes pour des pièces de grandes dimensions que pour des centaines de pièces plus petites »
La deuxième machine officialisée par Stratasys est une certaine Stratasys H350™, une imprimante 3D exploitant une technologie SAF basée sur une méthode à jet de liant sur lit de poudre. Taillé pour la production, ce système caractérisé par une excellente reproductibilité est capable d’assurer un contrôle complet de la production de milliers de pièces. La machine comporte elle-même une douzaine de pièces imprimées en 3D avec la technologie SAF.
On apprend que depuis le début de l’année l’imprimante H350 a fait l’objet de bêta tests par des bureaux d’études et des fabricants sous contrat en Europe, en Israël et aux États-Unis, y compris Stratasys Direct Manufacturing qui vend désormais des pièces à la demande en utilisant ce système. Il est prévu qu’elle soit mise à la disposition d’un plus large éventail de clients dès le troisième trimestre de cette année. Ses applications incluent des pièces finales telles que des couvercles, des connecteurs, des charnières, des supports de câbles, ou encore des boîtiers électroniques.
« Nous avons des projets ambitieux pour développer nos activités et nous pensons que l’ajout d’une Stratasys H350 peut être un élément clé de cette croissance », a déclaré Philipp Goetz, propriétaire de Goetz Maschinenbau, un bureau d’études basé en Allemagne. « Nous avons pu satisfaire aussi bien des commandes pour des pièces de grandes dimensions que pour des centaines de pièces plus petites. Nous avons été impressionnés par les performances du système et de la technologie SAF, qui nous ont permis de fabriquer des pièces d’une grande reproductibilité sur l’ensemble du volume de fabrication. Le système a également fait preuve d’une remarquable fiabilité. » Stratasys utilise des matériaux tiers certifiés pour les systèmes H Series. Le matériau initial est le Stratasys High Yield PA11, un plastique biosourcé fabriqué à partir d’huile de ricin durable.
« Cela nous permet d’accélérer nos mises sur le marché à tous les niveaux »
Pour compléter son arsenal, Stratasys a développé une nouvelle imprimante 3D FDM grand format dénommée Stratasys F770™. De très grandes pièces peuvent être imprimées avec ce système, soit jusqu’à 1 000 x 610 x 610 mm et 117cm de long en diagonale. Il s’agirait selon le fabricant de la plus longue chambre de fabrication entièrement chauffée du marché.
Proposé à moins de 100 000 $, le nouveau système serait idéal pour le prototypage, les gabarits et les fixations, mais aussi les applications d’outillage nécessitant des thermoplastiques standards. Le F770 est compatible avec le matériau de support Stratasys Soluble pour simplifier le post-traitement, ainsi qu’avec le logiciel GrabCAD Print, la norme MTConnect et le SDK GrabCAD pour rationaliser les flux de travail et permettre la connectivité. Parmi les autres fonctionnalités, citons enfin la présence d’une caméra embarquée qui permettra aux opérateurs de superviser les tâches 24 heures sur 24, 7 jours sur 7 avec un appareil mobile. L’imprimante serait en mesure d’assurer jusqu’à 140 heures d’impression sans aucune intervention.
Beta testeur de la F770, le fabricant de produits haut de gamme Sub-Zero Group Inc, a déclaré que l’imprimante avait permis à l’entreprise de fabriquer de plus grandes pièces en interne, avec des économies significatives de 30 à 40 %. « Cela nous permet d’accélérer nos mises sur le marché à tous les niveaux », a-t-il déclaré. « Notre laboratoire d’impression 3D doit fabriquer de nouveaux produits toutes les six semaines. L’idéal est de pouvoir effectuer les changements nécessaires dans les plus brefs délais et le moyen d’y parvenir est de réaliser le plus de tâches possible en interne. La F770 répond à ce besoin. »