Les annonces continuent de s’enchaîner à un rythme effréné au Formnext de Francfort. Illustrant bien l’effervescence observée depuis deux ans autour de la fabrication additive métallique, les nouveautés sont nombreuses sur ce segment. Il faut dire que l’année 2018 a été particulièrement prolifique en la matière. De grands noms de l’impression 3D, parmi lesquels des pionniers l’impression 3D plastique ont fait une entrée remarquée sur ce marché de plus en plus disputé.
Parmi les fabricants dont on espère le plus, il y a le géant américain Stratasys. Plus tôt cette année, le leader mondial de l’impression polymère et inventeur de la technologie FDM, avait fait sensation en annonçant le lancement prochain de sa première imprimante 3D métal.
En attendant sa sortie, prévue initialement pour avril 2018 puis finalement repoussée à une date ultérieure, les premiers détails de sa technologie LPM Technology (Layered Powder Metallurgy) ont été dévoilés à l’occasion du salon.
« La solution LPM™ comprend un processus de fabrication additive en 3 étapes »
Comme on pouvait s’y attendre, le procédé mis au point par Stratasys reprend l’ADN de sa technologie Polyjet. Plutôt que d’utiliser un puissant laser pour fusionner un lit de poudre métallique, le système projette couche après couche de fines gouttelettes de liant sur le matériau.
« La solution LPM™ comprend un processus de fabrication additive en 3 étapes combinant la métallurgie des poudres traditionnelle avec la technologie robuste à jet d’encre PolyJet™ de Stratasys.» Explique la société. « Le processus comprend l’impression des limites à l’aide d’une encre thermique brevetée, la distribution et la pulvérisation de la poudre, puis le compactage de la couche de poudre pour obtenir un retrait haute densité et contrôlable. »
La première étape consiste d’abord par étaler la poudre de métal pour la répartir uniformément en une couche. S’en suit alors un compactage de celle-ci pour former une couche mince et dense de poudre métallique. Enfin, une encre thermique est déposée en en seul passage pour dessiner les contours de la pièce. Le processus est répété couche après couche jusqu’à l’obtention de la pièce finale.
Le plateau de construction subit ensuite un processus dit de « déparaffinage » qui supprime les supports imprimés, facilitant ainsi le retrait des pièces métalliques. Selon Stratasys cette étape se fait en quelques minutes à peine et sans usinage. La dernière phase consiste enfin à cuire les pièces métalliques dans un four, de manière à évaporer le liant et ainsi obtenir pièce métallique dense.
Si Stratasys reste muet sur certains aspects, notamment le volume de construction et la résolution, on en apprend un peu plus sur les applications visées. Le géant américain évoque la fabrication de pièces de pré-séries, de petits lots et de pièces légères et personnalisées, pour les marchés de l’automobile, l’aérospatiale et la défense. Côté matériaux, le système permettra dans un premier temps d’imprimer des pièces en aluminium, avant de se tourner vers les autres poudres métallurgiques d’usage courant.
La technologie de Stratasys illustre une tendance forte, où la technique de fusion par laser se voit concurrencée par de nouvelles méthodes de fabrication additive métallique, plus avantageuses notamment en termes économique, de vitesse et de sécurité. HP et GE Additive comptent parmi les fabricants qui ont également opté pour des procédés à jet de liant. D’autres ont fait le choix de procédés basés sur la fabrication indirecte métallique MIM (Moulage par Injection de Métal) à partir de fils métalliques ou de granulés.
Stratasys serait actuellement en discussion avec des équipementiers industriels et des fournisseurs pour le déploiement de sa plateforme. Un calendrier détaillé du lancement ainsi que de nouvelles spécifications techniques du système seront bientôt disponibles.
En attendant, des pièces de production sont exposées pendant toute la durée du salon Formnext jusqu’au 16 novembre prochain. Découvrez le fonctionnement de la technologie LPM dans la vidéo ci-dessous.