Start-up allemande fondée par une équipe de chercheurs de l’Université de Rostock, AIM3D a récemment dévoilé un nouveau procédé d’impression 3D capable de produire à la fois des pièces en plastique et en métal. Créée en 2017, la jeune pousse développe actuellement une imprimante 3D dénommée ExAM255, dont la technologie baptisée CEM (Composite Extrusion Modeling) vise à s’affranchir des systèmes d’impression 3D laser trop coûteux en matériaux et matériels, en utilisant des granulés économiques conçus à l’origine pour le moulage par injection.
Elément clef de cette technologie, son extrudeuse CEM-E1 est capable de traiter des granulés d’un diamètre allant jusqu’à 3 mm, et presque tous les types de matériaux dont l’ABS et le PLA, le plastique chargé en fibre de verre, les métaux inoxydables, les métaux durs et non ferreux.
« Chez AIM3D, notre objectif et notre vision sont non seulement de rendre l’impression 3D métallique abordable et efficace, mais aussi de concevoir une imprimante capable de traiter n’importe quel type de matériel produit en série, qu’il s’agisse de métal, de céramique ou de plastique, les questions liées aux matériaux sont la clé pour augmenter l’utilisation de l’impression 3D dans la production en série. » Explique Vincent Morrison Executive Director de AIM3D. « AIM3D offre désormais une alternative rentable qui peut traiter même les matériaux qui n’ont pas été traités auparavant de manière additive. »
« nous voulons atteindre des températures jusqu’à 450° C. De cette façon, nous serions en mesure d’imprimer du PEEK«
Similaire au FDM (dépôt de matière fondue), la technologie CEM nécessite l’utilisation d’un liant plastique qui maintient les couches déposées collées ensemble. Une fois l’impression terminée, la pièce est placée dans un four spécial Au cours de cette étape de déliantage et de frittage, le liant thermoplastique est éliminé sous l’effet de la chaleur pendant que les particules métalliques fusionnent entre-elles. La densité du métal atteint alors les 96 %. Dotée d’un volume de fabrication de 255 x 255 x 255 mm, la ExAM255 peut imprimer avec une épaisseur minimale de couche de 20 microns et jusqu’à 300° C. Dixit Tom Rückborn ingénieur chez AIM3D « nous voulons atteindre des températures jusqu’à 450° C. De cette façon, nous serions en mesure d’imprimer du PEEK. »
La machine est équipée d’un chargeur automatique pouvant fournir jusqu’à un litre de matériau par extrudeuse, soit 1,2 kg d’ABS ou 4,4 kg d’acier inoxydable. Celui-ci peut être rechargé pendant l’impression. A l’image de l’intérêt que suscite déjà sa technologie, la jeune pousse allemande a reçu l’un des cinq prix du Challenge Startup Challenge 2017. Pour l’heure encore en phase de développement, la ExAM255 sera présentée à l’occasion du Formext en novembre prochain et pourrait être commercialisée dès 2018.
Si AIM3D développe aussi son propre four de frittage, les fours industriels pourront également être utilisés avec sa machine. Cette année d’autres systèmes d’impression 3D métal reposant sur l’utilisation de liants thermoplastiques ont vu le jour, dont Desktop Metal et son système Studio et Markforged et sa Metal X.
*crédits de toutes les photos : AIM3D