Dallas Martin, technicien au TILT Lab de Toyota Motor North America, et Scott Krump, co-fondateur de Stratasys, posant devant la F3300 au Formnext 2023 (crédits photo : Stratasys)
Lancé hier et pour 4 jours en Allemagne, le Formnext qui est considéré comme l’événement référent de la fabrication additive dans le monde, continue de livrer ses nouveautés. Plutôt discret l’an passé, le leader de l’impression 3D polymère Stratasys, a créé la surprise en dévoilant sa F3300, une nouvelle imprimante 3D industrielle qu’il n’hésite pas à qualifier de « révolutionnaire ».
Dans un contexte d’industrialisation de l’impression 3D, avec des entreprises cherchant à évoluer avec plus d’agilité et d’efficacité, le géant israélo-américain confirme sa volonté de mettre les pièces de production au cœur de sa stratégie commerciale. Une ambition marquée notamment en 2021 par le lancement de trois nouvelles imprimantes 3D. Des machines tirant parti de trois procédés différents (photopolymérisation, la fusion laser sur lit de poudre et le FDM), et ayant pour but de couvrir toutes les demandes des industriels, aussi bien la production, que les pièces de précision et l’impression 3D grand format.
Toujours dans l’idée d’accélérer le passage de la fabrication traditionnelle à la fabrication additive pour les applications de production de faible à moyen volume, la F3300 est un imprimante 3D FDM (dépôt de filament fondu) qui repousse les limites de ses prédécesseures. N’hésitant pas à la présenter comme l’imprimante 3D industrielle la plus sophistiquée du marché, Stratasys affirme qu’elle offre une vitesse d’impression 25 % plus rapide, mais aussi des réductions de coût d’environ 25 à 45 %. Des performances dont le fabricant explique qu’elles sont dues à des vitesses de portique accrues, des taux d’extrusion plus rapides et un calibrage automatisé.
« La F3300 incarne la nouvelle technologie FDM, qui présente des améliorations significatives en termes de vitesse, de rendement, de fiabilité et de qualité« . Commente Stratasys. « Sa conception et ses fonctionnalités avancées transformeront la manière dont la fabrication additive est utilisée dans les industries les plus exigeantes telles que l’aérospatiale, l’automobile, la défense et les bureaux de services. »
« Les nouvelles capacités de l’imprimante nous aideront à accélérer l’introduction de nouvelles opportunités de fabrication additive dans nos opérations de fabrication »
L’autre gros atout de ce système FDM industriel, ce sont ses quatre extrudeuses qui multiplient donc d’autant ses capacités de production. Stratasys expliquent qu’elle se déplacent verticalement, ce qui permet de rationaliser la transition vers de nouvelles couches.
Concernant son volume de fabrication, la F3300 présente également de sérieux atouts, puisqu’elle permet d’imprimer des pièces allant jusqu’à 600 mm x 600 mm x 800 mm. Des dimensions généreuses qui la placent juste derrière sa grande soeur F770, et qui visent à répondre à de nombreux besoins du marché en matière de pièces de grande taille, telles que des fixations, des gabarits, ou encore des applications d’outillage.
À la différence de son aînée cantonnée à deux matériaux (ABS-M30 et ASA), la F3300 permet d’imprimer d’autres thermoplastiques plus performants, comme le nylon chargé en fibres de carbone – idéal par exemple pour remplacer des outils métalliques – le Polycarbonate pour fabriquer des pièces mécaniques ou des moules, et l’ULTEM 9085, un polymère haute température certifié feu/fumée, qui a déjà fait ses preuves dans les secteurs du transport, dont l’aéronautique, pour des pièces d’intérieur. Le bémol qu’on peut néanmoins apporter, est que ce nouveau système ne prend en charge les matériaux ouverts. Un comble, étant donné la volonté affichée de Stratasys de diffuser sa technologie au plus grand nombre, et ses déclarations prônant pour davantage de flexibilité et une baisse des coûts de fabrication.
Ceci étant et comme attendu, les capacités de production de la F3300 n’ont pas manqué d’attirer l’attention du secteur automobile. Stratasys peut d’ores et compter sur un soutien de poids, celui du géant japonais Toyota. Auteur d’une première commande officialisée à l’occasion du Formnext, le constructeur va ajouter le nouveau système à ses capacités de fabrication additive.
« Avoir l’opportunité d’intégrer l’imprimante 3D F3300 dans nos opérations Additive représente un grand pas en avant vers la réalisation de nos objectifs d’entreprise« , a déclaré Eduardo Guzman, responsable des technologies avancées chez Toyota. « Les nouvelles capacités de l’imprimante nous aideront à accélérer l’introduction de nouvelles opportunités de fabrication additive dans nos opérations de fabrication. »
Si on ignore encore à quel prix sera proposée la F3300, Stratasys annonce les premières livraisons pour le début de l’année 2024.
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