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Sintratec : le spécialiste des imprimantes 3D SLS à bas coût met fin à ses activités

Dominik Solenicki (Co-Founder & CEO, Sintratec), et Christian von Burg (Co-Founder & CTO Sintratec)

Dominik Solenicki (Co-Founder & CEO, Sintratec), et Christian von Burg (Co-Founder & CTO Sintratec) (crédits photo : Sintratec)

Après Solidoodle, Arevo ou encore McCor Technologies, c’est un nouvel acteur important de l’impression 3D qui ferme ses portes. Présent depuis une décennie, Sintratec, un fabricant suisse spécialisé dans les imprimantes SLS à bas coût, a créé la surprise en annonçant il y a quelques jours la cessation de ses activités et sa mise en liquidation.

Une décision d’autant plus surprenante qu’en dépit des difficultés rencontrées par le marché de la fabrication additive en 2023, Sintratec s’était distinguée avec une croissance remarquable de plus de 60 % par rapport à l’année précédente. L’une des raisons invoquées par l’entreprise est qu’elle n’est pas parvenue à surmonter les défis financiers associés au développement d’imprimantes 3D de pointe sur un marché de plus en plus compétitif.

« La décision de fermer l’entreprise est très lourde et douloureuse à accepter à la lumière de nos récents succès. Malgré cela, nous n’avons pas été en mesure de soutenir financièrement l’entreprise. » explique le PDG Sintratec Dominik Solenicki. « La faillite est le reflet des réalités actuelles de l’industrie et des marchés financiers. Je suis profondément reconnaissant pour tous les liens que nous avons tissés au fil des ans et les personnes incroyables qui ont contribué à faire de Sintratec une réalité. Votre soutien et votre Votre soutien et votre collaboration ont été la pierre angulaire de notre parcours ».

Rappelons que Sintratec a été l’un des premiers à développer une imprimante 3D SLS à bas coût et peu encombrante. Avant lui, cette technologie était synonyme de très grosses machines que leurs fabricants proposaient à des prix rarement en deçà des 200 000 €.

Initialement commercialisée sous forme de kits à assembler, la première machine de Sintratec marque le début d’une évolution vers une technologie SLS plus accessible. Au fil du temps, cette technologie s’est améliorée avec des imprimantes de plus en plus performantes. L’objectif du fabricant était de fournir aux professionnels des capacités de production accrues ainsi que des fonctionnalités supplémentaires, tout en maintenant sa philosophie de prix abordables.

Soutenue par les sociétés de capital-risque AM Ventures et Extorel, Sintratec avait fini par s’imposer comme un équipementier de premier plan dans le domaine de l’impression 3D, avec plus d’un millier de systèmes SLS professionnels livrés à des clients dans plus de 50 pays.

« Après dix ans passés à repousser les limites, je suis triste de voir l’histoire de Sintratec se terminer »

imprimante 3D SLS Sintratec S2

L’imprimante 3D SLS Sintratec S2 (crédits photo : Sintratec)

Les différentes cessations d’activité enregistrées ces derniers mois et années, ne signifient pas forcément une mauvaise nouvelle pour le marché de l’impression 3D. Elles indiquent que la concurrence et la qualité des produits augmentent, éliminant ainsi les acteurs les moins performants. Cela prouve également que le marché atteint un stade de maturité où seuls les meilleurs survivent, ce qui est un signe de développement et de consolidation. L’un des effets, enfin, est que cela stimule l’innovation et les investissements, poussant les entreprises restantes à améliorer constamment leurs offres.

Quant aux clients actuels, qu’ils se rassurent. Sintratec a fait le nécessaire pour réduire au maximum les perturbations. L’entreprise indique avoir conclu des partenariats entre sa chaîne d’approvisionnement et ses revendeurs 3DChimera et KREOS, afin de continuer à fournir des services après-vente à son réseau mondial de revendeurs et de clients directs.

« Après dix ans passés à repousser les limites, je suis triste de voir l’histoire de Sintratec se terminer. J’ai eu le privilège de construire et de travailler avec une équipe de personnes hautement qualifiées et motivées. » commente Christian von Burg, directeur technique de Sintratec avant de conclure : « Nous sommes convaincus que notre technologie continuera à avoir un impact. Bien que nous soyons attristés par la fermeture de Sintratec, notre attention s’est portée sur la continuité de l’assistance à nos clients. Nous sommes profondément reconnaissants à Alex et à son équipe de 3DChimera, ainsi qu’à Alexandre et Denis et à leur équipe de KREOS pour avoir fourni des services de classe mondiale au fil des ans et d’avoir pris la relève afin de continuer à soutenir notre flotte ».

Alexandre Moussion