Fondée en 2015, BIOMODEX est une start-up innovante française qui utilise l’impression 3D pour créer des simulateurs de chirurgie permettant de se rapprocher au maximum des conditions réelles des opérations. Née du constat que les erreurs médicales était la troisième cause de mortalité aux Etats-Unis (400 000 morts par an), cette jeune pousse a développé des organes synthétiques très réalistes qui permettent aux chirurgiens de se perfectionner sur un geste chirurgical ou de former les étudiants en médecine. La solution développée par la société repose sur deux axes : la conception et la commercialisation d’un catalogue de modèles numériques d’organes, et le « on demand », des modèles fabriqués à la demande sur la base d’un dossier patient et de ses imageries médicales.
Dernièrement la start-up a élargit son catalogue en lançant un nouveau modèle anatomique de cœur dédié aux « ponctions transseptales ». Dernière ce nom barbare, se cache une intervention pratiquée pour certain nombre de pathologies cardiaques telles que la fibrillation atriale. Généralement guidée par une imagerie cardiaque avancée telle que l’échocardiographie transoesophagienne (TEE) ou l’échocardiographie intracardiaque (ICE), cette procédure consiste en fait à introduire un cathéter dans l’oreillette gauche du coeur, en passant par la cloison qui la sépare de l’oreillette droite à l’aide d’une longue aiguille puis d’une gaine. Le plus souvent simple, ce geste technique reste néanmoins complexe dans 5 % des cas et comporte 1 % de complications sévères voire létales.
Président de la Fondation pour la recherche cardiovasculaire, le Dr Juan Granada déclare: « L’adoption de technologies cardiaques structurelles émergentes exige que les opérateurs reçoivent une formation plus spécialisée pour favoriser l’adoption par l’industrie. La dernière solution de Biomodex offre une alternative innovante par rapport aux méthodes de formation traditionnelles car elle permet aux médecins d’acquérir de l’expérience en travaillant sur des modèles humanisés et en utilisant des outils d’imagerie cliniquement adoptés dans un véritable environnement de laboratoire de cathétérisme. »
« Nous pouvons reproduire la même pièce avec les mêmes fonctionnalités mécaniques sur des machines multi-matériaux A ou B sans différence notable »
Le réalisme des produits développés Biomodex ne tient pas uniquement dans ses organes imprimés en 3D. Pour reproduire un comportement qui soit le plus proche possible du corps d’un patient, ses modèles anatomiques (« les cartouches ») sont insérés dans une « station » qui permet de recréer au mieux les conditions opératoires. Il est possible par exemple de simuler le flux sanguin circulant dans une artère à 37 degrés.
Le secret de la société réside notamment dans sa technologie INVIVOTECH, un algorithme qui calcule des matériaux composites pour reproduire les caractéristiques biomécaniques des tissus et la façon dont ils se comportent à l’intérieur du corps humain. Cette technologie développée avec le soutien de Dassault Systèmes et plus particulièrement son programme d’accélération 3D Experience Lab, permet à Biomodex ne pas être dépendant d’une seule technologie d’impression 3D . « Nous pouvons reproduire la même pièce avec les mêmes fonctionnalités mécaniques sur des machines multi-matériaux A ou B sans différence notable pour les chirurgiens lors d’une simulation sur nos organes. » Nous expliquait le co-fondateur de BIOMODEX, Thomas Marchand dans une interview.
Outre Dassault Systèmes, Biomodex a reçu de nombreux autres soutiens, comme celui de Philips Healthcare, mais aussi CAP’TRONIC pour la réalisation des composants électroniques de la station. Des spécialistes de renommée mondiale dans le domaine de la neuroradiologie et Cardiologie interventionnelle ont également apporté leur expertise médicale dans la phase de recherche et développement, afin de proposer une solution qui permette aux cliniciens de reproduire les gestes et l’expérience en bloc opératoire.
Si Biomodex tient le haut du pavé dans son domaine, il n’est pas le seul acteur à proposer des solutions de reproduction 3D très précises de l’anatomie humaine. On pense notamment à son compatriote Bone 3D, une pépite parisienne qui conçoit aussi des simulateurs médicaux. Le dernier fait d’armes de la jeune pousse est un simulateur de prélèvement rhino-pharyngé. Conçu dans le cadre de la pandémie du Covid 19, ce modèle reproduit les fosses nasales, le nasopharynx, le palais mou, la peau du visage, ainsi que les muqueuses.
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