Alors que se déroule en Russie l’événement sportif le plus regardé au monde, la coupe du monde de football, une autre compétition du ballon rond se joue actuellement à Montréal : la Robocup. Comme son nom le laisse deviner, cette compétition insolite créée en 1997 est un tournoi international de robotique et d’intelligence artificielle. Au programme de cet événement scientifique rassemblant jusqu’à 100 000 visiteurs et 5 000 participants, des robots s’affrontent dans plusieurs catégories : « aides à la personne », « monde du travail », « situations de catastrophe. »
Le point d’orgue de cette compétition est un match de football dont l’un des buts attendus est d’arriver à créer une équipe de football robotisée capable de battre l’équipe de football humaine championne du monde à l’horizon 2050.
Cette année l’équipe australienne NUbots a mis tous ses espoir dans son un robot éponyme d’un mètre de haut, capable de frapper un ballon et de saluer ses fans. Développé par une équipe de l’Université de Newcastle en Australie, ce robot à la particularité de comporter plusieurs pièces imprimées en 3D en carbone.
« l’incrustation des fibres de carbone crée un rapport résistance / poids élevé »
Nubots révèle avoir utilisé l’Onyx One de Markforged, l’une des rares imprimantes 3D disponibles sur le marché à pouvoir imprimer du carbone. Capitaine de l’équipe, Alex Biddulph explique : « l’Onyx donne à nos robots une finition noire unique et l’incrustation des fibres de carbone crée un rapport résistance / poids élevé, donc ils sont légers mais aussi très robustes et durables. Nos NUbots ont été champions du monde de la RoboCup en 2006 et en 2008, alors nous espérons récupérer le titre de champion cette année en préparation de la RoboCup de l’année prochaine à Sydney. »
Pour rappel, l’Onyx One est une imprimante 3D de bureau équipée d’un seul extrudeur capable d’imprimer un nylon éponyme renforcé par des micro-fibres de carbone. Grâce à ce système il est possible de produire des pièces plus légères et dotée d’une résistance deux fois plus élevée que les plastiques traditionnels. Sa version optimisée, l’Onyx Pro, embarque une deuxième buse qui vient ajouter des fibres de verre au cœur de l’impression. Les pièces ainsi obtenues sont 5 fois plus résistantes.
Les makers ont su très vite exploiter les bénéfices de l’impression 3D en la combinant à d’autres technologies innovantes comme l’électronique ou la programmation informatique. En France, le robot humanoïde InMoov illustre bien cette tendance. Créé en 2012 par le sculpteur français Gael Langevin, InMoov est un projet open-source qui permet à tout propriétaire d’imprimante 3D de reproduire chez lui ce robot en y apportant ses propres améliorations. Le robot est capable de se déplacer de façon autonome, de voir, de percevoir des sons et de parler.
*crédits de toutes les photos : Robocup