Si depuis de nombreuses années déjà les plus grandes marques du textile et du vêtement utilisent l’impression 3D pour faire du prototypage, de plus en plus de créateurs et de stylistes recourent aujourd’hui à cette technologie pour faire de la fabrication directe. Parfaitement adaptée à la production de pièces sur-mesure aux formes géométriques les plus complexes, l’impression 3D constitue un formidable outil de personnalisation et de création pour les créateurs de mode. Du vêtement intelligent d’Anouk Wipprecht aux créations futuristes d’Iris van Herpen, PRIMANTE 3D vous dévoile son TOP 10 des plus belles robes imprimées en 3D.
10. FRANCIS BITONDI ET SA ROBE NOIRE EN NYLON
Véritable précurseur en la matière, le designer américain Francis Bitondi est l’un des tous premiers à s’être emparé de l’impression 3D. Son premier fait d’armes remonte à 2013 avec cette magnifique robe noire spécialement créée pour la reine du burlesque Dita Von Teese. Dessinée par Francis Bitonti et Michael Schmidt, cette robe articulée entièrement imprimée en 3D est basée sur la suite mathématique de Fibonaci. Les 17 pièces qui composent le vêtement ont été imprimées par Shapeways sur une poudre de nylon. Une fois les différentes parties assemblées, l’ensemble a été recouvert d’un vernis noir laqué et de cristaux noirs Swarovski.
9. DANIT PELEG : PARALYMPICS DRESS
Spécialement créée à l’occasion de la cérémonie d’ouverture les jeux paralympiques de Rio pour la snowbardeuse Amy Purdy, cette magnifique robe est l’oeuvre de la jeune styliste israélienne Danit Peleg. Diplômée du Shenkar College of Engineering and Design de Tel Aviv, cette jeune créatrice de 28 ans s’est emparée pour la première fois de l’impression 3D en 2015 pour son projet de fin d’études. La jeune créatrice avait alors imprimé toute sa collection avec de simples imprimantes 3D de bureau.
La « Paralympics Dress », puise son inspiration dans la Naissance de Vénus de Bottecelli, une peinture faisant écho à l’histoire d’Amy Purdy et sa renaissance lorsqu’elle a perdu ses deux jambes à la suite d’une méningite. La styliste israélienne a ajouté des formes de diamant rappelant la toile, et la couleur chair en référence à la nudité de Vénus. Modélisée sur Accumark et Blender, la pièce a ensuite été imprimée sur une imprimante 3D de bureau Witbox 2, à raison de 120 heures d’impression. Afin qu’Amy Purdy soit totalement libre de ses mouvements pendant sa chorégraphie, la robe a été imprimée sur un filament flexible FilaFlex.
8. ANAOUK WIPPRECHT: SYNAPSE
Célèbre pour ses vêtements intelligents et interactifs, la designer et créatrice de mode hollandaise Anouk Wipprech, a imaginé une robe futuriste capable d’interagir avec la pensée. Baptisée Synapse en référence aux connexions opérées dans le cerveau, cette robe 2.0 reflète l’état d’esprit de son porteur. Grâce à un casque équipé de capteurs et d’un électrocardiogramme analysant les réactions émotionnelles, les LED qui recouvrent le bustier retranscrivent les humeurs en s’allumant, s’éteignant ou clignotant plus ou moins intensément. Conçue en collaboration avec des ingénieurs d’Intel, Synapse est le premier vêtement à intégrer un micro pc Edison Intel.
7. FRANCIS BITONDI : BRISTLE
Imaginée par le designer américain Francis Bitondi et des étudiants, « The Bristle Dress » (la robe de soie), est née à l’occasion d’un atelier de 10 jours dans son studio new-yorkais. La robe a été modélisée sur les logiciels Maya et Rhino puis imprimée sur une imprimante 3D de bureau Replicator 2 de Makerbot. Le matériau utilisé pour le haut de la robe est un filament PLA spécifique transparent, permettant de réfracter la lumière. La jupe a quant à elle été imprimée sur un filament flexible de Makerbot. Pour finir, les bords de la robe ont été recouverts d’une fourrure de lapin synthétique.
6. ANOUK WIPPRECHT : SPIDER DRESS 2.0
Véritable concentré de technologie, Spider Dress 2.0 (robe araignée) est née d’une nouvelle collaboration entre la designer néerlandaise Anouk Wipprecht et le géant de l’informatique Intel. Dotée de la même puce que la robe Synapse, cette robe futuriste est dotée de capteurs respiratoires permettant de savoir si la personne se sent menacée. Ainsi lorsque quelqu’un s’approche de trop près, les 6 pattes d’araignée fixées sur les épaulettes se déploient pour protéger son espace personnel. Leurs mouvements s’inspirent des parades territoriales de l’Errante du Brésil, une mygale réputée pour ses longues pattes et son agressivité. La Spider Dress 2.0 a été imprimée par frittage laser sur une poudre de polyamide de type PA12.
5. NERVOUS SYSTEMS : KINEMATICS
Imaginée par le studio new-yorkais Nervous System et imprimée par Shapeways, Kinematics est la première robe à avoir été imprimée en 3D en une seule fois. Cette création est née d’un projet et d’un logiciel baptisé Kinematics capable de créer des formes complexes et pliables. Jusqu’à 1000 formes géométriques peuvent ainsi s’imbriquer pour former des structures mécaniques dynamiques, Le logiciel fonctionne à partir d’un algorithme complexe permettant de créer des vêtements sur-mesure s’adaptant parfaitement au corps humain.
Pour imprimer la robe en une seule fois, Nervous Systems a utilisé un autre logiciel dénommé Kinematic Fold, permettant de réduire de 85 % le volume imprimable en pliant la pièce. Composée de 2279 panneaux triangulaires interagissant de manière très complexe entre eux grâce aux 3316 charnières les reliant, Kinematics a été imprimée par frittage laser en l’espace de 44 heures.
4. ANASTASIA RUIZ : COLLECTION « VIRUS »
Née en 2016 d’un concours organisé par l’ESMOD en partenariat avec Sculpteo, cette collection est l’oeuvre d’une étudiante française de 3ème année dénommée Anastasia Ruiz. Composées de plastrons articulés, les différentes pièces ont été imprimées dans un nouveau matériau ultra-souple développé par Sculpteo. Appelé « Plastique Souple », ce matériau à l’état de poudre est le TPU (Plastique Polyurethane) imprimable en 3D le plus souple du monde. Métaphore sur le monde d’aujourd’hui, qui s’adapte et évolue constamment., « la collection « Virus » a permis de dépasser certaines des limites de cette technique aujourd’hui. En créant des articulations sur les mailles » Expliquait la jeune designer dans une interview.
3. ThreeASFOUR et TRAVIS FITCH : HARMONOGRAPH
Cette magnifique création est née d’un partenariat entre le spécialiste de l’impression 3D Stratasys, le styliste Travis Fitch et ThreeASFOUR, un collectif new-yorkais composé des designers Adi Gil, Angela Donhauser et Gabriel Asfour. Baptisée Harmonograph, cette robe a été imprimée dans un nano élastomère renforcé, un matériau à la fois souple et extensible dont la particularité est de pouvoir s’étirer dans tous les sens.
Stratasys a utilisé sa technologie Polyjet, un procédé d’impression 3D consistant à projeter des fines gouttelettes de matériau photopolymère durcies instantanément avec un rayon UV. La géométrie complexe de Harmonograph a été conçue selon la suite de Fibonnaci, méthode déjà utilisée Francis Bitonti pour la robe de Dita Von Teese.
2. IRIS VAN HERPEN : CRYSTAL-ESQUE
Crystal-esque est une création issue de la collection Automne Hiver 2015 « Hacking Infinity (pirater l’infini) », dessinée par la célèbre créatrice de mode Iris Van Herpen. Connue pour ses défilés futuristes et son utilisation des nouvelles technologies, l’artiste plasticienne néerlandaise s’est emparée pour la première fois de l’impression 3D en 2011 pour sa collection Escapism. Crystal-esque (voir vidéo entre 6 min 40 et 6 min 50) est le résultat d’une approche expérimentale aux frontières du rêve et de la science, inspirée par l’idée de la « terraformation.», terme désignant la modification de la biosphère d’une autre planète en vue de la faire ressembler à la Terre.
Conçue en collaboration avec les architectes Philip Beesley et Niccolo Casas, cette robe a été entièrement imprimée en 3D par stéréolithographie (SLA) sur une imprimante 3D ProX 950 de 3D Systems. La pièce a été imprimée en 4 parties sur une résine transparente Accura ClearVue.
1. NERVOUS SYSTEMS : KINEMATIC PETALS DRESS
Dévoilée en septembre 2016, « Kinematic Petals Dress » est la dernière création 3D du studio new-yorkais Nervous System. Version améliorée de la Kinematic sortie en 2014, cette robe étonnante se compose d’écailles en forme de pétales interagissant les unes avec les autres en fonction des mouvements du corps.
A l’instar de sa grande sœur, la « Kinematic Petals Dress » a été imprimée en seule fois grâce à l’utilisation du Kinemactic Fold, un logiciel permettant de réduire de 85 % le volume imprimable de la robe en pliant celle-ci. Reliées entre elles par plus de 2600 charnières, les 1600 pièces de la robe ont été imprimées dans un matériau nylon par frittage laser.
Kinematics Petals – 3D-printed dress in motion from Nervous System on Vimeo.