Le fabricant de matériaux d’impression 3D polymères Igus, a récemment dévoilé une nouvelle résine photopolymère pour les imprimantes DLP (Digital Light Processing). Un matériau particulièrement intéressant puisque dédié à des applications mécaniques, plus exactement à des engrenages de très petites dimensions. Baptisé iglide i30, celui-ci a été tribologiquement optimisé, ce qui veut dire qu’il a été spécifiquement pensé pour répondre aux contraintes d’usures et de frottements entre des pièces en contact ou en mouvement. À tel point, qu’Igus affirme qu’il pourrait durer de 30 à 60 fois plus longtemps que les matières existantes.
La société allemande indique que sa nouvelle résine est idéale pour fabriquer de minuscules composants détaillés tels que des engrenages de 0,2 mm, ainsi que tout autre type de pièces d’usure qui nécessitent généralement des évidements en filigrane ou des trous de perçage ultra-fins. « Nous avons pu prouver lors de tests en laboratoire que la durée de vie de l’iglide i3000 est au moins 30 fois plus longue que celle de 10 résines d’impression 3D testées dans le commerce« , déclare Tom Krause, responsable de la fabrication additive chez igus. « Dans certaines applications, nous prévoyons même une augmentation de la durée de vie d’un facteur 60.«
Parti du constat que la plupart des matériaux d’impression 3D existants produisent des résultats plutôt médiocres lorsqu’il s’agit d’imprimer de toutes petites pièces d’usure, que ce soit en termes de robustesse ou de frottement, le fabricant s’est de nouveau appuyé sur sa tribo-technologie. Employée déjà pour son filament J260-PF, cette approche lui a permis de mettre au point un matériau autolubrifiant. Sont qualifiés ainsi les plastiques qui affichent un très faible coefficient de friction.
Des plastiques autolubrifiants pour réduire les opérations de réparation et de maintenance
Une propriété rendue possible grâce à l’ajout d’additifs lubrifiants dans la résine de base. On obtient ainsi des plastiques autolubrifiants d’une grande utilité, notamment en termes de réparation et de maintenance, puisque permettant de prolonger la résistance à l’usure des pièces soumises au frottement, d’augmenter leur glisse, mais aussi prolonger leur durée de vie. C’est le cas du PEEK par exemple, un polymère connu pour sa très grande résistance, qui contient également un additif de carbone permettant de réduire fortement le coefficient de frottement.
L’autre bénéfice de la résine iglide i30 est qu’elle est également capable de résister à des températures allant jusqu’à 80°C pendant de longues périodes, ce qui lui permet de pouvoir être utilisée dans des zones thermiquement exigeantes. Bien que la nouvelle résine soit actuellement en phase bêta, Igus indique que les premiers utilisateurs auraient déjà imprimé avec plus de 200 000 pièces rien qu’en 2021. En attendant sa commercialisation prévue en fin d’année, Igus invite les intéressés à tester son nouveau service de production additive. « Nous nous efforçons de faire en sorte que l’impression 3D DLP soit également disponible dans l’outil en ligne, que les clients peuvent utiliser pour télécharger des fichiers STEP pour leurs composants ou configurer des engrenages en quelques clics », conclut Krause. « Grâce à la combinaison de l’impression 3D et de la configuration en ligne, les semaines d’attente pour des composants spéciaux sans usure appartiennent au passé.«
Basé à Cologne, Igus est un fabricant qui s’est spécialisé dans les matériaux d’impression 3D polymères pour les pièces d’usure. L’entreprise produit également des filaments d’impression 3D à haute résistance pour les pièces mécaniques, mais aussi d’autres pour le contact alimentaire. Des poudres polymères pour le frittage laser, sont également développées par la société.