La bonne santé de l’impression 3D métal se confirme. Particulièrement dynamique depuis 2 ans avec + 80% de machines vendues en 2017, ce segment de la fabrication additive dépasse même les prévisions des cabinets d’études. Dans son quatrième rapport dédié à ce procédé, SmarTech Markets Publishing a estimé les revenus générés par ce marché à 1,15 milliard $ en 2017 contre 950 millions de dollars en 2016, soit plus de 20 % de croissance.
Selon le nouveau rapport intitulé « Additive Manufacturing With Metal Powders 2018 », l’arrivée sur le marché d’un géant comme GE qui a bousculé la hiérarchie mondiale des plus gros vendeurs d’imprimantes 3D, a attiré encore plus d’entreprises. Paradoxalement, cela a créé aussi beaucoup d’incertitudes chez les clients. Les avancées et les progrès de cette technologie étant telles, que les entreprises se sont parfois montrées fébriles à l’idée de commander une machine qui pourrait être obsolète dès l’année suivante.
« les revenus de marché des métaux AM dépasseront les 9,3 milliards de dollars au cours des dix prochaines années »
Vice-président de la recherche chez SmarTech, Scott Dunham explique : « Après tout, personne ne veut dépenser un million de dollars sur une machine si potentiellement l’année prochaine, une société va sortir une machine bien meilleure Mais malgré cela et malgré nos estimations prudentes, le marché a progressé plutôt sainement et mieux que nos attentes. La première moitié de l’année a été un peu lente, mais dans la dernière moitié, elle a rebondi considérablement. La croissance est conforme à la croissance historique de l’industrie, quelque part entre 20 et 30% des revenus. Le rapport de SmarTech Publishing estime que les revenus du marché des métaux AM dépasseront les 9,3 milliards de dollars au cours des dix prochaines années. »
L’impression 3D métallique par liage va « ouvrir des portes »
« L’impression 3D par liage sera très intéressante pour l’avenir de la fabrication additive métallique »
Ces deux dernières années, la montée du segment métal s’est également traduite par l’arrivée de start-up innovantes proposant de nouvelles méthodes d’impression 3D sans laser. Qu’il s’agisse de la Studio System développée par Desktop Metal, de la H1 de GE Additive ou plus récemment de la Polaris de Vader Sytems, de nouvelles solutions de fabrication additive, le plus souvent par liage de poudre, ont ouvert la voie à des alternatives plus abordables et moins contraignantes que les systèmes à fusion laser sur lit de poudre. Poursuivant le même objectif, outre les systèmes à jet d’encre ou à filaments métalliques, on a vu aussi apparaître des techniques totalement novatrices. On pense au constructeur australien Spee3D et son imprimante 3D métal à énergie cinétique ou plus récemment l’américain Aeroprobe et son système très étonnant de soudage par friction.
« L’impression 3D par liage sera très intéressante pour l’avenir de la fabrication additive métallique. », affirme le vice-président de la recherche chez SmarTech. « Les systèmes de fusion laser et faisceau d’électrons sont assez bien établis – médical et aérospatial les ont acceptés comme des initiatives stratégiques de fabrication – mais maintenant vous avez cet autre grand processus additif potentiel qui peut faire des choses différentes et ouvrir des portes, là où les autres technologies ne pourraient pas le faire. Globalement, le marché est vraiment excellent pour l’avenir, meilleur même que nos attentes. »
« un avantage d’un point de vue concurrentiel pour les entreprises qui ont une solution dans plusieurs technologie »
Si le rapport attire l’attention sur Desktop Metal, mais aussi General Electric particulièrement bien positionné depuis son rachat des deux poids lourds Concept Laser et Arcam, les constructeurs historiques incarnés notamment par l’allemand EOS conservent leur leadership. Scott Dunham explique : « EOS est toujours une force sur le marché et le sera pour les années à venir. Il y aura certainement un avantage d’un point de vue concurrentiel pour les entreprises qui ont une solution dans plusieurs technologies de fabrication additive métallique.
Qu’il s’agisse de la fusion sur lit poudre, de l’impression de métaux liés ou des processus de dépôt d’énergie dirigée, tous les trois sont en train de se tailler une petite place dans leur propre domaine. à l’avenir, ce ne sera pas un créneau, ce sera beaucoup plus grand que cela et il y aura certainement une sorte d’avantage concurrentiel si vous pouvez les attaquer tous les trois en tant que fournisseur de machine ou fournisseur de solutions. »
Les moteurs de croissance de l’impression 3D métal
Dans la lignée de ses précédents rapports, le cabinet américain identifie les mêmes moteurs de croissance sur ce marché. Répondant parfaitement aux besoins de ces trois secteurs, l’impression 3D métal est particulièrement présente dans l’aérospatial et le médical, mais aussi l’automobile qui l’utilise de plus en plus pour produire des pièces de rechange.
Bien que son adoption son plus lente dans le secteur de l’énergie, SmarTech affirme que le pétrole, le gaz, mais aussi le nucléaire et l’éolien, deviendront dans les prochaines années de grands utilisateurs de la fabrication additive métallique, en raison notamment des innovations dans l’aérospatial. « Les types d’applications dans ces segments sont assez proches de ce qui a été étudié dans l’aérospatiale en ce qui concerne les composants du moteur. Il est donc plus facile pour les industries du pétrole et du gaz et de l’énergie d’utiliser des systèmes de fabrication additive en tirant parti du travail effectué dans le secteur de l’aérospatiale. »
Toujours plus étoffé, le rapport 2018 qui compile cette année 200 pages d’analyses contre 100 à l’origine, propose une nouvelle section dédiée aux logiciels pour le métal. Les experts de SmarTech Publishing se sont en effet penchés sur les différentes solutions disponibles sur le marché, qu’il s’agisse des logiciels de conception, de contrôle ou d’optimisation topologique. Pour l’année prochaine, le cabinet américain continuera d’enrichir son rapport en fournissant des données sur les services d’impression 3D métal. Dans un webinaire disponible ici le vice-président de la recherche de SmarTech Publishing, Scott Dunham, présente les résultats du rapport.