À l’instar de nombreux secteurs, l’impression 3D n’a pu échapper aux conséquences de la pandémie du Covid-19. Si la crise a révélé au grand jour le formidable potentiel de cette technologie, le battage médiatique autour de ses exploits ne s’est pas retranscrit sur le marché. C’est que nous révèle le cabinet d’études Wohlers Associates qui dans son dernier rapport annuel sur les tendances, perspectives et prévisions de la fabrication additive, fait état d’une croissance de seulement 7,5% en 2020 pour atteindre péniblement les 12,8 milliards de dollars de chiffre d’affaires. Un résultat bien en deçà des 27,4 % de croissance annuelle enregistrée par cette industrie ces 10 dernières années.
Centré sur les effets de la crise sanitaire, ce 26 ème rapport de Wohlers indique que la majorité des fabricants d’équipements ont enregistré une baisse très nette de leurs ventes. Un constat qui vient confirmer celui déjà fait par Context, qui en pleine crise, avait publié une étude expliquant comment cette situation avait poussé (à juste titre) de nombreux fabricants d’imprimantes 3D à se détourner de leur activité première en passant de la fabrication de machines, à la production d’EPI (équipements de protection individuelle) et de dispositifs médicaux pour faire face à la pandémie. D’autant qu’au quatrième trimestre 2019, les expéditions mondiales d’imprimantes 3D étaient déjà anormalement faibles. De nombreux fabricants avaient attribué ce ralentissement à un marché automobile faible et à des économies asiatiques et européennes atones.
On peut imaginer aussi que d’autres acteurs clefs du marché comme l’aéronautique, secteur que l’on sait particulièrement touché par cette crise, ont été amenés à réduire leurs investissements pour se déporter vers les services. Le rapport identifie d’ailleurs une augmentation de l’activité du service d’impression 3D en 2020, soit une croissance de 7,1% pour 5,3 milliards de dollars de revenus.
Au-delà de l’impact de la pandémie sur l’industrie additive, Wohlers Associates s’est intéressé aussi à quelques secteurs d’application… Le médical bien sûr, mais aussi l’alimentaire et l’électronique, des segments certes plus confidentiels mais très prometteurs. Les technologies de Sugar Lab et Nano Dimension témoignent des nombreux progrès réalisés et du potentiel de ce marché.
Le reste de l’étude se consacre enfin aux matériaux d’impression 3D et les coûts cachés de la fabrication additive. Qu’il s’agisse en effet d’acheter une imprimante 3D ou d’externaliser la production de pièces, il existe de nombreux coûts imputables à l’impression d’une pièce pour calculer son coût d’impression réelle. On peut citer le post-traitement, les software, l’électricité ou encore le coût de non-qualité, terme désignant les frais liés aux dysfonctionnements internes et externes, comme par exemple le coût de l’arrêt d’une machine.
Pour alimenter son rapport de 375 pages, Wohlers s’est s’appuyé sur les témoignages d’un grand nombre d’acteurs du secteur, 113 fabricants d’imprimantes 3D et 24 producteurs de matériaux. Illustrée par 54 tableaux et graphiques, 104 tableaux et 397 images et illustrations, l’étude comprend également 80 pages de contenu supplémentaire en ligne disponibles exclusivement pour les acheteurs. Pour en savoir plus, l’ensemble du rapport peut d’ores et déjà être téléchargé ICI.