Face à une concurrence chinoise toujours plus forte, le fabricant tchèque Prusa est conscient qu’il ne doit pas se reposer sur ses lauriers et redoubler d’efforts en termes de diversification et d’innovation. Pour ne pas se laisser distancer et subir le sort d’un Zortrax par exemple, le champion des imprimantes 3D FFF de bureau vient d’abattre une nouvelle carte, celle de l’impression 3D delta.
Un an après le lancement de sa dernière née « MK4 », la marque de Joseph Prusa a décidé de pivoter vers une solution plus industrielle, l’objectif étant semble t’il de diversifier ses options en réponse au marché des imprimantes de bureau cartésiennes FFF sur lequel prospèrent les fabricants chinois.
Dévoilé la semaine dernière à l’occasion du salon RAPID+TCT, son nouveau système appelé « Prusa Pro HT90 » est une imprimante 3D delta capable de vitesse de construction élevée, tout en permettant l’utilisation de matériaux plus techniques que les imprimantes FFF les plus courantes.
« Si vous avez un service de développement ou de prototypage dans votre entreprise, la HT90 est la seule imprimante 3D dont vos ingénieurs auront besoin« , explique Josef Průša, CEO de Prusa Research. « Elle couvre l’ensemble du processus de production, du prototypage rapide en PLA aux produits finaux fabriqués à partir de polymères de haute technologie. Vous n’avez pas besoin d’utiliser plusieurs imprimantes spécialisées ou d’attendre vos fournisseurs. La HT90 offre tout ce qui est nécessaire pour en faire la solution la plus abordable pour l’impression 3D industrielle complète dans des domaines tels que l’aérospatiale, l’automobile, le médical, la fabrication et bien d’autres. »
« Prusa Research ne collecte jamais de données sans votre consentement – ni les données d’impression, ni l’environnement de l’imprimante. »
À gauche, une tête d’impression à haut débit, idéale pour le prototypage rapide avec des matériaux jusqu’à 300 °C, à droite une tête résistante à l’abrasion pouvant atteindre jusqu’à 500 °C, et permettant d’imprimer des matériaux tels que le PEEK (crédits de toutes les photos : Prusa)
Appelées ainsi en référence à son système 3 axes, les imprimantes 3D de type delta se distinguent d’abord par leur capacité à réaliser des pièces plus hautes que leurs homologues cartésiennes. Leur conception plus légère signifie également des mouvements plus rapides et fluides, et par conséquent une vitesse d’impression plus élevée. En outre, leur architecture triangulaire et leur plateau fixe permet une meilleure stabilité, surtout pour les impressions de grande taille. L’autre avantage des imprimantes delta enfin, est qu’elles nécessitent moins de maintenance, car elles ont moins de pièces mobiles et de câbles par rapport aux imprimantes cartésiennes.
Il est important de noter que la Prusa Pro HT90 a été initialement développée par Triblab, un fabricant tchèque spécialisé dans les imprimantes 3D delta industrielles. En quête de diversification, Prusa a acquis cette entreprise en 2021.
Le moins que l’on puisse dire c’est que la Prusa Pro HT90 ne manque pas d’atouts. Autorisant l’impression de pièces jusqu’à 300 mm de diamètre sur 400 mm de hauteur (28 litres), l’imprimante dispose de deux têtes d’impression interchangeables E3D Revo : une première tête à haut débit, avec une capacité de 300 °C. Capable de déposer jusqu’à 1 kg de matière en 8 heures, celle-ci est idéale pour le prototypage rapide. La deuxième tête peut quant à elle aller jusqu’à 500°C, ce qui permet de réaliser un large éventail de pièces techniques.
Prusa nous explique qu’elle a été spécialement conçue pour traiter des plastiques d’ingénierie tels que le PEEK, le PEKK ou le PEI (Ultem), couramment utilisés dans l’industrie aérospatiale par exemple. En outre, la Pro HT90 embarque un système de refroidissement innovant, lequel permettrait la réalisation de surplombs précis sans nécessiter de structures de soutien.
L’autre particularité de la HT90 enfin, réside dans ses trois modes de fonctionnement : Un mode hors ligne sans connexion réseau, un mode réseau local avec gestion de l’impression via le navigateur et une variante en ligne avec connexion à la plateforme Prusa Connect. « Prusa Research ne collecte jamais de données sans votre consentement – ni les données d’impression, ni l’environnement de l’imprimante. explique le fabricant. « Nous pensons qu’aucune autre organisation que la vôtre ne devrait être intéressée par ces informations. »
Témoignant d’un marché de plus en plus tendu, la Prusa Pro HT90 signe la volonté de Prusa d’explorer de nouvelles voies pour ne pas rester cantonné à un segment de plus en plus disputé, tout en restant fidèle à son identité. Fort de son engagement envers la qualité et sa réputation bien établie en matière de performance, le fabricant tchèque se positionne naturellement pour étendre sa présence dans le secteur industriel. Les intéressés peuvent d’ores et déjà se procurer la Prusa Pro HT90 à partir de 9 575 € HT.
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