Dans le monde presque sans limites de l’impression 3D, les dimensions les plus gigantesques flirtent avec les échelles les plus petites, parfait même microscopiques. Cette technologie bénéficie d’un champ d’application d’une diversité comme aucune autre méthode de fabrication n’est capable d’en offrir.
Illustrant cette capacité, un sac à main imprimé en 3D plus petit encore qu’un grain de sable, a été vendu pour plus de 63 000 $ lors d’une vente aux enchères en ligne organisée par l’artiste Pharrell Williams. Maître dans l’art de susciter la polémique avec des créations aussi singulières que des bottes rouges à l’effigie d’Astro Boy, le collectif d’artistes MSCHF basé à Brooklyn, a fait sensation en créant cette fois-ci un nano sac d’une taille si minuscule (657 x 222 x 700 microns) qu’il peut passer dans le chas d’une aiguille.
Baptisé Microscopic Handbag, ce sac de couleur vert et jaune fluo, s’inspire des créations les plus célèbres de Louis Vuitton, en reprenant notamment les monogrammes emblématiques de la marque de luxe française.
À la question de savoir quel procédé et technologie d’impression 3D ont été utilisés par l’équipe du MSCHF, celle-ci évoque un processus par stéréolithographie, c’est à dire par polymérisation d’une résine. Bien que le nom du fabricant soit gardé secret, il faut savoir que les technologies de micro-impression 3D actuellement disponibles se comptent sur les doigts d’une main.
Parmi les rares entreprises capables de cela dans le monde, disposant de technologies par polymérisation à deux photons (2PP), on peut citer l’allemand Nanoscribe, l’autrichien UpNano, et le français Microlight3D. Rappelons que ce dernier s’est déjà de nombreuses fois illustré via des créations artistiques en imprimant par exemple une Statue de la Liberté de 1,8 mm de hauteur.
« c’est un sac à main si petit que vous aurez besoin d’un microscope pour le voir »

Le microscope permettant de voir le micro sac à main (crédits photos : MSCHF)
Vendu avec un microscope pour faciliter la visualisation, et scellé dans un étui en gel pour le protéger, le micro sac imprimé en 3D a trouvé un acquéreur le 24 juin dernier pour tout de même 63 000 dollars ! Une somme d’autant plus astronomique si on rapporte celle-ci au poids de l’objet…
« Plus petit qu’un grain de sel marin et assez étroit pour passer par le chas d’une aiguille, c’est un sac à main si petit que vous aurez besoin d’un microscope pour le voir. » A déclaré MSCHF sur sa page Instagram. « Il y a des grands sacs à main, des sacs à main normaux et des petits sacs à main, mais celui-ci est le dernier mot en matière de miniaturisation des sacs. Au fur et à mesure qu’un objet autrefois fonctionnel comme un sac à main devient de plus en plus petit, son statut d’objet devient de plus en plus abstrait, jusqu’à ce qu’il ne soit plus qu’un signifiant de la marque. »
Connue pour ses créations polémiques et parfois même délirantes, le collectif d’artistes internationaux MSCHF s’est également fait connaître grâce à des projets personnalisés célèbres tels que les « Birkinstocks« , des chaussures fabriquées à partir de véritables sacs Hermès Birkin, d’une valeur de plus de 34 000 dollars.
Par ailleurs, le collectif a également été confronté à des problèmes juridiques en raison de son utilisation de marques établies, comme dans le cas des « Satan Shoes » crées en collaboration avec le rappeur Lil Nas X, qui ont entraîné des poursuites de la part de Nike, mais aussi par Vans pour leur chaussure « Wavy Baby » qui ressemblait à une Vans Old Skool.
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