Le géant de la chimie BASF a récemment ajouté un nouveau produit à sa gamme de filaments d’impression 3D métal. Selon le fabricant allemand ce nouveau matériau appelé Ultrafuse 316L, pourrait être utilisé sur n’importe qu’elle imprimante 3D FDM classique à matériau ouvert.
Si le métal fait aujourd’hui partie du paysage de l’impression 3D à dépôt de fil, le phénomène est en réalité très récent. Il a fallu attendre 2014 pour voir apparaître les premiers filaments métalliques. L’un des premiers à s’être lancés sur le créneau est le très réputé fabricant néerlandais ColorFabb. On lui doit notamment le fameux BronzeFill, un filament grand public imitant l’apparence du Bronze, ou encore le CopperFill fabriqué à partir de cuivre.
Le nouvel Ultrafuse 316L de BASF est un matériau qui associe quant à lui une fine poudre d’acier 316L avec un liant polymère. Alors que chez la plupart des filaments actuels – Filamet par exemple – on observe des teneurs entre 50 et 80 % de métal, celui de BASF contient 90 % d’acier. C’est 10 % de plus que son prédécesseur 316LX !
Pour obtenir une pièce en métal et la résistance qui va avec, il convient bien sûr de fritter les pièces au four pour éliminer le liant et fusionner les particules métalliques. BASF indique que le retrait est d’environ 20 % sur l’axe XY et de 26 % sur l’axe Z. De ce fait les modèles 3D devront être légèrement plus grands pour anticiper le rétrécissement causé par l’opération de déliantage.
En raison du caractère abrasif des filaments d’impression 3D métal, il est fortement conseillé à l’utilisateur d’utiliser des buses en acier à la place du laiton. Si la plage de température recommandée pour l’impression de métal (230-250 °C) est possible chez la plupart des imprimantes 3D, il convient en revanche d’utiliser un lit chauffé entre 90 et 120 °C ainsi que d’un revêtement type Kapton pour assurer une bonne adhérence.
Pour les plus néophytes rappelons qu’un filament métal doit être manipulé avec beaucoup de précaution. La présence de métal (qui plus est avec teneur aussi élevée), le rend particulièrement cassant. Si le dépôt de fil métallique ne permet pas d’obtenir des pièces aussi fines et précises qu’avec le frittage laser, il est en revanche moins contraignant et coûteux sur le plan de la sécurité et du post-traitement.
Au delà de sa teneur en acier, le filament de BASF se distingue aussi par une distribution uniforme des particules dans son processus de production. Cet aspect est très important car il permet de s’assurer que chaque particule est entourée d’une certaine quantité de liant. Cela a pour effet de maintenir un flux régulier lors de l’extrusion et d’augmenter la qualité de surface.
« L’immobilisation des particules métalliques dans la matrice du liant dans un filament réduit considérablement les risques potentiels liés à la manipulation de poudres métalliques fines par rapport à la fusion sélective au laser (SLM), au frittage laser direct des métaux (DMLS), au dépôt métallique direct (DMD) et au jet de liant« . Explique BASF.
Si on ignore encore le prix de l’Ultrafuse 316L, BASF indique que le filament est disponible en bobine de 3 kg. La densité de l’acier étant environ 7 fois plus élevée que le plastique, il y a en réalité moins de fil que pour un filament ABS ou PLA. Elle correspond à une longueur de 250 m pour le diamètre 1,75 mm et 100 m en 2,85 mm. Ultimaker sera le premier fabricant à ajouter l’Ultrafuse 316L à ses profils d’impression. Plus d’infos ici sur le filament.