Le géant la fabrication additive Stratasys franchit une nouvelle étape dans ses ambitions d’implants mammaires bioimprimés en 3D. Un an après l’annonce de sa collaboration avec CollPlant Biotechnologies, une société israélienne de médecine régénérative et esthétique, les deux partenaires ont annoncé le lancement d’une nouvelle étude préclinique.
On apprend que cette dernière portera sur des implants régénératifs de taille commerciale (200 cc) fabriqués par impression 3D sur l’imprimante 3D résine Origin de Stratasys®, l’objectif étant d’évaluer leur capacité à stimuler la croissance du tissu mammaire naturel tout en se dégradant complètement au fil du temps.
Rappelons que plus tôt cette année, CollPlant avait déjà partagé des résultats prometteurs issus de ses précédentes études précliniques. Les données avaient alors révélé la présence de tissu conjonctif bien formé avec des vaisseaux sanguins (néovascularisation) au sein de l’implant. Tandis qu’une croissance progressive du tissu à l’intérieur de l’implant avait été notée, indiquant une régénération efficace, un début de biodégradation avait également été observé, tout en maintenant la structure originale de l’implant mammaire 3D. Autre point positif sur le plan de la sécurité, aucun effet secondaire indésirable sur les tissus n’avait été détecté.
« Cette étude préclinique marque une avancée significative dans nos efforts visant à fournir aux patients des soins utilisant la médecine régénérative au lieu des implants traditionnels », a déclaré le Dr Yoav Zeif, PDG de Stratasys. « Le travail de CollPlant est véritablement inspirant et notre collaboration illustre la manière dont Stratasys s’associe à ses clients pour repousser les délais et les limites de l’innovation. Ensemble, nous sommes animés par une mission commune : remettre en question le statu quo et trouver de nouvelles façons d’améliorer la vie des patients et de faire progresser les soins de santé. »
« Nous pensons que notre implant régénératif à base de rhCollagen a le potentiel de surmonter les défis des procédures mammaires existantes qui utilisent des implants en silicone ou un transfert de graisse autologue »
Le potentiel de cette collaboration repose sur la bio-encre unique « rhCollagen » développée par CollPlant, ainsi que sur la grande qualité d’impression et précision offertes par la technologie Origin rachetée par Stratasys, L’idée des deux partenaires est de créer une nouvelle bio-imprimante 3D spécifiquement conçue pour fonctionner avec les biorésines de CollPlant. « La nouvelle bio-imprimante, basée sur la technologie d’impression 3D précise P3™ de Stratasys en combinaison avec les bio-encres phares de CollPlant, permettra la production des implants mammaires de pointe de CollPlant, qui sont conçus pour régénérer le tissu mammaire naturel d’un individu sans provoquer de réponse immunitaire , offrant une alternative potentiellement révolutionnaire pour les procédures esthétiques et reconstructrices. » expliquait l’an passé la start-up israélienne.
La particularité du matériau de bioimpression développé par CollPlant, est qu’il s’agit d’un collagène humain d’origine végétale. En effet, là où habituellement les biocollagènes traditionnels sont extraits d’animaux ou de cadavres humains, CollPlant est parvenu à concevoir un collagène en intégrant des gènes humains dans des plants de tabac génétiquement modifiés.
Une approche qui en plus d’éliminer tout risque de contamination et de risque allergique, offre une rhéologie optimale, ainsi qu’une bio-compatibilité et des propriétés physiques ajustables. En outre, cette bio-encre est compatible avec divers procédés d’impression 3D, y compris l’extrusion, le jet d’encre et la stéréolithographie.
Quant aux retombés d’une telle innovation, le marché mondial des implants mammaires serait actuellement évalué à 3,0 milliards de dollars, et les interventions de reconstruction et d’augmentation mammaires figurent parmi les procédures de chirurgie plastique les plus courantes au niveau mondial. La majorité de ces procédures recourent à des implants en silicone synthétique, qui servent de remplacement artificiel au tissu naturel régénéré, mais sont associés à des risques potentiels de complications.
« Nous sommes extrêmement heureux des progrès réalisés dans le cadre de notre programme d’implants mammaires et de la réussite de Stratasys dans le développement d’une imprimante qui nous permet d’imprimer un implant de taille commerciale avec une haute résolution et des propriétés physiques optimales. » commente Yehiel Tal, le PDG de CollPlant, avant de conclure : « Les technologies pionnières combinées des deux sociétés devraient rationaliser le processus de développement et de production afin que nous disposions des moyens les plus efficaces pour produire nos implants mammaires régénératifs. Nous pensons que notre implant régénératif à base de rhCollagen a le potentiel de surmonter les défis des procédures mammaires existantes qui utilisent des implants en silicone ou un transfert de graisse autologue, améliorant ainsi considérablement les résultats pour les patients.«
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