Pour une entreprise, l’identification des pièces éligibles à la fabrication additive est une étape cruciale qui va dicter la pertinence de cette technologie par rapport aux solutions traditionnelles et décider de son intégration ou non dans son processus de production. De nombreux critères tels que la géométrie des pièces, leur fonction, leur matériau et leur volume de production, sans oublier le bénéfice recherché, doivent être pris en compte dans ce processus d’évaluation.
Un travail fastidieux et complexe d’identification qui lorsque une entreprise possède des stocks importants de centaines ou de milliers de pièces, constitue un obstacle d’autant plus important à l’adoption de cette technologie.
C’est dans l’optique de résoudre cette problématique que les éditeurs de logiciels et fabricants de machines ont commencé il y a quelques années à développer des solutions d’aide à la décision. Le dernier en date n’est autre que le géant allemand EOS. Conscient de la nécessité de simplifier grandement le processus de sélection des pièces candidates à la fabrication additive pour accélérer l’adoption de ses machines, le spécialiste de l’impression 3D laser sur lit de poudre (métallique et polymère) vient de lancer un nouvel outil en ligne.
Avec le soutien de son département de conseil technique Additive Minds, le fabricant allemand a collaboré avec l’éditeur de logiciels Castor pour mettre au point une nouvelle solution appelée « Can I 3D Print This ?» (en français : « Puis-je l’imprimer en 3D ? »). Connu comme l’une des références des logiciels d’identification pour les pièces 3D, ce dernier a partagé son expertise pour élaborer un outil d’analyse gratuit en ligne. EOS explique vouloir ainsi offrir une plus grande liberté et autonomie aux entreprises qui souhaitent évaluer la viabilité de sa technologie d’impression 3D par fusion laser sur lit de poudre (LPBF) pour la production.
« de nombreuses entreprises considèrent encore la FA comme une technologie émergente et hésitent à augmenter leurs processus de fabrication traditionnels »
Pour affranchir ses actuels et futurs clients d’un travail chronophage et complexe d’inventaires des pièces éligibles à l’impression 3D, tout en leur permettant dans le même temps d’évaluer les potentiels bénéfices de cette technologie sur leur activité, EOS leur propose donc de rentrer des informations sur leurs méthodes de fabrication actuelles et de télécharger le fichier de conception de leurs pièces. L’outil va ainsi générer une analyse complète et détaillée. Les utilisateurs peuvent alors télécharger un rapport très complet comprenant : une estimation des coûts, une prévision du temps de production, une analyse de la géométrie de l’application, ainsi qu’une recommandation du système de fabrication additive (EOS) et du matériau le plus approprié.
Le rapport propose également une analyse du seuil de rentabilité financière et du temps de production par rapport à la méthode de fabrication actuelle, ainsi qu’une comparaison du CPP (coût par pièce) avec le processus de fabrication actuel et le cycle de vie du produit, et une analyse CPP « intelligente » qui s’ajuste en fonction de l’orientation de la pièce.
« Malgré ses avantages éprouvés et son adoption généralisée, de nombreuses entreprises considèrent encore la FA comme une technologie émergente et hésitent à augmenter leurs processus de fabrication traditionnels« , a déclaré David Krzeminski, consultant senior d’Additive Minds, dans un communiqué de presse de l’entreprise. « Notre nouvel outil Can I 3D Print This aide à la prise de décision initiale en permettant aux utilisateurs potentiels d’explorer et de recueillir des informations sur la promesse de la FA au sein de leur organisation.«
Fait intéressant, EOS révèle par ailleurs que son équipe d’Additive Minds a aidé la division bus de Daimler, EvoBus GmbH, à mettre en place un entrepôt numérique de pièces détachées pour ses bus. L’objectif était de réduire les coûts de production, de stockage et de logistique d’environ 300 000 pièces de rechange. Grâce à une étroite collaboration, l’équipe a identifié 2 500 pièces différentes pouvant être fabriquées par impression 3D industrielle. Pleinement satisfait des premiers essais menés sur 35 pièces, EvoBus GmbH serait prêt à commencer la production interne de pièces de rechange, avec un coût considérablement réduit.
Si à cet instant « Can I 3D Print This » n’est accessible qu’aux utilisateurs basés en Amérique du Nord, EOS entend bien sûr le rendre disponible à l’échelle mondiale. Et bien que les utilisateurs soient limités à l’analyse de cinq pièces, ils ont la possibilité de réaliser des analyses de lots plus importants d’applications ou d’assemblages en collaborant avec l’équipe d’ingénieurs Additive Minds d’EOS.