Forte de son potentiel de personnalisation et sa capacité à créer des formes aussi complexes que diverses, l’impression 3D trouve de plus en plus d’échos auprès des artistes. En effet, nombres d’entre-eux se sont déjà emparés de cette technologie, à la fois pour explorer de nouvelles techniques d’expression mais aussi enrichir leur processus créatif. Martijn Hage est l’un d’entre eux, un artiste numérique néerlandais qui a combiné impression 3D et techniques 2.0 pour mettre en relief son univers. Diplômé de la Graphic Design at the Academy of Arts Minerva de Groningen, Martijn Hage trouve son inspiration dans la nature, l’archéologie et la mythologie qu’il exprime dans des tableaux mêlant à la fois matières organiques et mécaniques.
Son dernier projet est né d’un challenge lancé par Opium op 4, une émission de radio d’art et de culture très connue en Hollande. Le défi en question consistait à s’enfermer pendant une semaine dans la Tower Room of VondelCS d’Amsterdam, un atelier dans lequel l’artiste devait créer une œuvre d’art avec son inspiration du moment. Très inspiré par son environnement, Martijn Hage a travaillé sur un concept autour du jardin botanique baptisé Hortus Filamentus, que l’on pourrait traduire par « jardin en filament.»
« neuf tableaux de 50/50 cm dans lesquels des objets imprimés en 3D sont intégrés »
« Je suis fasciné par la théorie de l’évolution que je traduis dans un écosystème autonome régénératif. Mon projet artistique s’intitule «Hortus Filamentus », il se compose de neuf tableaux de 50/50 cm dans lesquels des objets imprimés en 3D sont intégrés. Ce ne sont pas des natures mortes, mais des organismes vivants où de nouveaux objets imprimés en 3D peuvent apparaitre au fil du temps. » Explique Martijn Hage.
La technique employée par Martijn Hage pour illustrer ses tableaux est une technique voisine de l’impression 3D, appelée 2.5D Printing. Développé par Océ Print Logic Technologies France, cette technologie permet (en autre) de donner du relief à des illustrations 2D. Ce procédé breveté en France fonctionne par projection d’encres liquides qui en se superposant par-dessus l’illustration finissent par créer un relief. L’impression peut s’élever jusqu’à 5 mm et atteindre une précision de l’ordre du micro mètre. A l’instar de l’impression 3D, la matière est déposée via une tête d’extrusion selon les coordonnées transmises par un fichier 3D.
Pour les objets imprimés en 3D, Martijn Hage a fait appel au fabricant néerlandais Ultimaker qui a fourni deux imprimantes 3D Ultimaker 2. Le matériau vient quant à lui d’Innofil3D qui a généreusement offert toute une collection de filaments PLA 2,85 mm. Pour la conception des modèles, plusieurs logiciels 3D ont été employés à savoir Blender, MeshLab, Meshmixer et Cura. Au total plus de 28 objets ont été imprimés, pour être ensuite assemblés et collés sur les 9 panneaux.
Comme en témoignent les photos, la combinaison de ces deux techniques d’impression donne un résultat moderne et haut en couleur, transformant les œuvres de Martijn Hage en sculptures évolutives et interactives. L’expérience aurait d’ailleurs convaincu l’artiste du potentiel de l’impression 3D dans le domaine artistique, celui-ci a d’ailleurs déclaré vouloir réutiliser cette technologie pour ses prochaines créations.
- Le modèle Ultimaker 2 utilisé par Martijn Hage coûte 2299 €. Comptez environ 25 € pour le PLA d’Innofil3D 750 g.
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