Après les annonces de Siemens Mobility et de Nederlandse Spoorwegen, voilà qu’un autre poids lourd du transport ferroviaire envisage très sérieusement la fabrication additive pour certaines de ses pièces. Selon un article de la Rail Gazette, la filiale de General Electric GE Transportation, qui fabrique notamment du matériel pour le chemin de fer, pourrait utiliser l’impression 3D pour 250 composants de locomotives d’ici 2025.
Le géant américain entend s’appuyer sur son expertise de la fabrication additive dans le domaine de l’aéronautique, avec le même objectif de réduire les temps de production de ses composants et de créer des pièces plus compactes grâce à cette technologie.
L’une principales stratégies de GE Transportation consiste en effet à développer des locomotives hybrides batterie-diesel pour compléter les locomotives standard de 4 000 ch et 4 400 ch. Dans le cadre de cette hybridation, la taille de ses moteurs diesel devra être réduite pour donner plus de place aux batteries à bord.
Selon la Rail Gazette cette approche sous entend que l’objectif de la société est de permettre aux trains de marchandises lourdes d’exploiter uniquement des batteries dans les zones urbaines et autres zones sensibles.
« L’impression 3D permettra également à GE de fabriquer des composants complexes en une seule fois »
L’expérience réussie de General Electric dans le domaine de l’aéronautique a démontré l’impact de l’impression 3D sur la réduction de poids d’un moteur, ses performances, mais aussi sa consommation en carburant. En passant de 855 pièces usinées à seulement 12 pièces imprimées en 3D, son turbomoteur ATP (Advanced TurboProp engine) avait été allégé de 453 kg.
Cette réduction de poids s’était accompagnée d’une diminution de la consommation de carburant de – 20% et de + 10 % de puissance supplémentaire. Sa branche énergie GE Power a également enregistré des records d’efficacité énergétique pour ses turbines à gaz, en partie grâce à l’utilisation de l’impression 3D pour certains composants.
« L’impression 3D permettra également à GE de fabriquer des composants complexes en une seule fois. Par exemple, un échangeur de chaleur à moteur comporte 2 000 sous-composants, joints ou soudures individuels. Tous ces domaines de défaillance potentiels pourraient être éliminés par la fabrication additive, » a commenté Dominique Malenfant, vice-président des technologies globales et directeur de la technologie chez GE Transportation.
Des composants ferroviaires imprimés par jet de liant
Pour ses composants ferroviaires, GE Transport dit vouloir privilégier la méthode par jet de liant (Blinder Jetting), un procédé d’impression 3D métal jusqu’à 10 fois plus rapide que l’existant. La société pourra compter sur son imprimante 3D grand format H1 dévoilée l’année dernière, mais aussi ses systèmes à fusion laser issus des rachats de Concept Laser et Arcam. GE devrait commencer à utiliser des pièces de locomotives imprimées en 3D dès l’année prochaine.
Des essais sont actuellement menés dans le cadre de son programme Brilliant Factory. Cette plateforme numérique permet de tester les technologies les plus récentes pour répondre aux besoins des 400 usines de GE à travers le monde. Basée en partie sur le cloud, la plateforme permet de collecter des données partir de la ligne de production. Les performances de la machine, l’inspection des pièces et d’autres indicateurs clés sont chargés dans ce système, afin de permettre aux opérateurs d’identifier les points à améliorer et de rendre les processus plus efficaces.