Confirmant sa volonté d’innover et d’intégrer la fabrication additive dans ses processus de production, le géant américain GE vient de tester avec succès son fameux turbomoteur imprimé en 3D ATP (Advanced TurboProp engine) dévoilé en 2016. Pendant deux ans, 400 concepteurs, ingénieurs et experts en matériaux ont travaillé à l’élaboration de ce moteur construit avec une douzaine de nouvelles technologies dont la fabrication additive.
Fabriqué à partir du modèle CT7, ce turbomoteur fait l’éclatante démonstration de la capacité de l’impression 3D à réaliser des géométries complexes mais surtout à réduire drastiquement le nombre de composants dans une même pièce. En effet, 855 des 900 pièces usinées qui composaient le moteur d’origine, ont été réduites à seulement 12 pièces en titane imprimées en 3D.
« Nous avons maintenant un moteur qui fonctionne »
GE souligne en outre une réduction massive du poids du moteur, soit au total plus de 453 kg. Cette cure d’amaigrissement s’accompagne également d’une diminution de la consommation de carburant de – 20% et + 10 % de puissance supplémentaire, ainsi qu’une maintenance simplifiée. « C’est un moment charnière« , a commenté Paul Corkery, directeur général du programme Advanced Turboprop chez GE. « Nous avons maintenant un moteur qui fonctionne. »
« un moteur certifié pour le vol de passagers d’ici deux ans »
Le nouveau moteur qui équipera bientôt l’avion monomoteur et turbopropulseur Cessna Denali, se caractérise également par son système de contrôle numérique, qui permettra aux pilotes de piloter des avions équipés d’ATP comme un jet, en utilisant un seul levier au lieu de trois. Dans le cadre des tests menés vendredi dernier à Prague, des ingénieurs ont assemblé le moteur ATP dans une pièce adjacente à l’une des cellules d’essai du bâtiment. En décembre, le moteur était prêt à être transporté via un chariot dans la pièce dédiée, équipée de plusieurs capteurs et caméras pour repérer d’éventuelles faiblesses comme des fuites de carburant.
Fort de cette réussite, GE vise désormais la qualification : « Nous passons de la conception et du développement à la prochaine phase du programme, en terminant par la certification », a déclaré Corkery. « GE espère avoir un moteur certifié pour le vol de passagers d’ici deux ans. » Cette nouvelle étape implique la construction de cinq autres cellules-test et la fabrication de neuf moteurs ATP supplémentaires pour tester la batterie. La certification implique des tests d’altitude, de performances et de vibrations, ainsi que des évaluations sur banc d’essai volant.
*crédits de toutes les photos : General Electric