Le milieu de la mode s’est très vite emparé de l’impression 3D et de son formidable potentiel de création. Les bénéfices de cette technologie en termes de diversité, de personnalisation et de complexités de formes, inspirent l’ensemble des créatifs, qu’ils soient designers, stylistes ou artistes. Les magnifiques de robes imprimées en 3D de Danit Peleg ou encore les sculptures d’Individualdream sont là pour en témoigner.
Parmi les artistes marquant la scène artistique actuelle, il y a la designer Ganit Goldstein. Diplômée en design de mode de l’Académie des arts et du design Bezalel de Jérusalem, cette jeune israélienne s’est récemment illustrée avec une nouvelle gamme de chaussures imprimées en 3D.
Baptisée « Between the Layers » (entre les couches), sa nouvelle collection présentée ce lundi à l’occasion d’un défilé au Musée d’art asiatique de San Francisco, comporte pas moins de sept tenues imprimées en 3D et six paires de chaussures.
Des chaussures nées du tissage Ikat et de l’impression 3D
Ganit Goldstein révèle avoir puisé son inspiration dans ses expériences au Japon, où elle a appris une technique de tissage traditionnelle appelée « IKAT weaving » à la Tokyo University of Arts. L’Ikat est une technique dans le lequel le fil de trame est coloré avant le tissage, de façon à ce que les éléments du dessin se créent par la juxtaposition des parties du fil de la couleur appropriée. On obtient alors ce que l’on appelle au japon un « Kasuri », c’est à dire un tissu tissé avec des fibres teintes spécialement pour créer des motifs et des images.
De retour en Israël, Ganit Goldstein a eu l’idée de développer un procédé de tissage à l’aide d’une simple imprimante 3D de bureau : l’Original Prusa i3 Mk3. Elle a ensuite terminé les motifs en ajoutant des couches tissées à la main.
Quelques années plus tard, la designer travaillera en étroite collaboration avec le leader mondial de l’impression 3D Stratasys pour créer trois paires de chaussures avec son imprimante 3D industrielle multi-matériaux Objet500 Connex3. La combinaison du tissage IKAT et de l’impression 3D a permis des conceptions complexes et personnalisées.
« L’impression 3D accélère non seulement le processus de conception et permet de réduire les coûts de production »
« Mon travail commence par la conception et la production d’objets numériques qui servent d’objets tridimensionnels. Je tisse ensuite des fils faits à la main d’une manière unique pour chaque objet », explique Ganit Goldstein. « La technologie d’impression 3D avancée de Stratasys a ouvert des possibilités infinies pour mes conceptions, me permettant d’imprimer n’importe quel design au niveau voxel dans des couleurs vives et une gamme de matériaux, le tout dans une seule impression.
Cette capacité à contrôler n’importe quel voxel pour n’importe quel motif m’a permis de concevoir sans limites et de combiner l’impression 3D avec les techniques de tissage traditionnelles pour créer des chaussures ultra-réalistes. L’impression 3D accélère non seulement le processus de conception et permet de réduire les coûts de production, mais offre également aux concepteurs une totale liberté de conception ».
« The Art of Fashion Foundation » est le plus grand concours au monde pour les étudiants travaillant dans le domaine de la mode et des accessoires. En tant que finaliste, Ganit Godlstein a pu présenter sa collection lors d’un défilé organisé ce 17 décembre au San Francisco Asian Art Museum. Ses chaussures imprimées en 3D seront également visibles l’année prochaine à l’Internationale Handwerksmesse à Munich (13-17 mars 2019), le grand salon allemand de l’artisanat et de la décoration.
Ganit Goldstein envisage de créer une marque de nouveaux textiles et accessoires fondée sur la recherche et l’innovation. Elle combinerait l’impression 3D et le développement textile avec des processus durables.